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Le consentement sexuel, ça s’apprend


En ayant reçu une éducation sexuelle, les jeunes sont plus enclins à se protéger et à demander de l’aide lorsque c’est nécessaire.

Le consentement s’apprend et participe à la lutte contre les violences sexuelles. Le Planning familial lance donc auprès des jeunes une campagne sur le consentement sexuel.

«Si je n’ai pas dit oui, c’est non !!!» Voilà un message très clair qui permet d’éliminer toute ambiguïté concernant le consentement sexuel. C’est sous ce slogan que le Planning familial va mener campagne auprès des jeunes du pays pour répondre à leurs éventuels doutes en la matière et aussi lutter contre les violences sexuelles.

Car la question du consentement ne va pas forcément de soi, a fortiori lorsqu’on est jeune et en pleine découverte de la sexualité. Une étude menée en 2020 par Amnesty Belgique a ainsi révélé que 24 % des jeunes de 15 à 25 ans se sont vu imposer des relations sexuelles par une personne qui a profité de leur ivresse ou de leur dépendance à la drogue.

«Un tiers des jeunes pensent que si l’on ne dit pas explicitement non, cela veut dire oui. Pour un tiers également, il est normal d’insister pour avoir des rapports sexuels», déplore Emilie Kaiser, la directrice adjointe du Planning familial. D’après cette même étude, 16 % estiment par ailleurs que la responsabilité de la victime de violences sexuelles peut être engagée si elle était vêtue de façon provocante ou sexy.

«Le consentement, c’est l’accord volontaire et de manière consciente qu’une personne donne à sa ou son partenaire au moment de participer à une activité sexuelle», rappelle donc le Planning familial. Ainsi, même si le mot «non» n’est pas verbalisé, cela ne signifie pas que la personne est consentante : le silence, le fait de ne pas être dans son état normal (que l’on soit drogué, saoul, ou malade par exemple) ou encore le fait de seulement détourner la tête, ne valent pas consentement.

Seul le mot «oui» (qui ne signifie d’ailleurs pas un accord tout au long de l’activité sexuelle et implique le dialogue entre les partenaires) a valeur de consentement, et à condition, comme l’exige la loi luxembourgeoise, que la personne soit âgée de 16 ans minimum. «Au Luxembourg, un jeune de moins de 16 ans ne peut pas valablement donner son consentement sexuel», rappelle Emilie Kaiser.

À l’occasion de cette campagne, 4 000 préservatifs et 2 500 polaroids édités avec différents slogans seront distribués dans les lycées et maisons des jeunes, ainsi que des petits dépliants cartonnés reprenant les phrases et questions régulièrement entendues en classe, réparties selon qu’il s’agisse d’un consentement à l’acte sexuel ou pas.

Fréquentation en hausse

Mais il ne s’agit là que l’un des nombreux projets menés par le pôle «Éducation sexuelle et affective» (ESA), dont le nombre de contacts a explosé en 2021 (+129 %). Distribution de «cup condom» (protections à placer sur son verre pour éviter qu’on y déverse de la drogue), édition d’un guide à destination des professionnels s’occupant d’enfants de moins de 5 ans, distribution de petites boîtes contenant entre autres un condomètre pour que les garçons puissent savoir quelle taille de préservatif prendre, sont notamment au programme de l’année 2022.

Comme l’a rappelé Emilie Kaiser, fournir aux jeunes une éducation sexuelle et affective, ce n’est pas les inciter à avoir des relations sexuelles. Au contraire, les jeunes qui ont reçu une ESA, «sont mieux protégés contre les abus et les violences sexuelles car ils pourront demander plus aisément de l’aide en cas de besoin. Ils élargissent aussi un esprit critique face aux images tronquées au niveau de la sexualité, par exemple des films pornos», explique-t-elle.

En outre, «ils ont leurs premières expériences sexuelles plus tardivement et prennent moins de risques en utilisant une contraception et des protections contre les infections sexuellement transmissibles».

Récolte de protections périodiques

Pour lutter contre la précarité menstruelle, le Planning familial récolte dans ses trois centres (Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Ettelbruck) des protections périodiques (serviettes, tampons, coupes menstruelles) qui sont ensuite redistribuées gratuitement directement aux femmes dans le besoin, ou via un lycée ou un foyer grâce à un projet «sacs à dos» pour les personnes précarisées.

En 2021, la campagne baptisée «Sang vous», qui sera relancée ce mois de mai, a permis de distribuer 2 000 serviettes, 140 coupes menstruelles et 3 200 tampons dans les centres du Planning familial ainsi que 1 600 serviettes et 3 200 tampons dans le cadre de projets pilotes jeunes. En sus, 44 000 serviettes ont été données à l’ASBL LUkraine et aux structures d’accueil pour les demandeurs et bénéficiaires de protection internationale.

Un commentaire

  1. On se demande comment les milliers de générations qui nous ont précédés ont bien pu faire sans les conseils de ces bien pensants!

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