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Luc Holtz : «Cela peut faire du mal à notre image si on n’est pas au niveau»


Le sélectionneur national est inquiet. (photo archives Editpress/Gerry Schmit)

Dans un mois, le Luxembourg jouera coup sur coup la France et la Belgique. Et ça ne va pas bien du tout.

L’enchaînement France (5 juin) – Belgique (8 juin), soit les 2e et 3e nations mondiales au ranking FIFA, ce sera plus dur que si vous vous étiez qualifiés pour l’Euro ?

Luc Holtz : C’est notre petit Euro. Je n’ai pas besoin d’expliquer la difficulté de ce qui nous attend, c’est même plus dur que si on était qualifié dans le groupe du Portugal, de la République tchèque et de la Turquie.

Avez-vous hésité à dire oui à la France et au match de Saint-Symphorien, trois jours seulement avant la Belgique, calée depuis plusieurs mois ?

Bien sûr que j’ai hésité à jouer la France ! Cela peut faire du mal à notre image si on n’est pas au niveau. Mais il n’y a pas que mon opinion qui compte. Les deux matches sont un peu trop rapprochés, surtout que nous avons à l’heure actuelle quelques absents et que c’est très très gênant. À l’heure actuelle, il ne faut pas le cacher : c’est très compliqué !

Combien de joueurs pour juin ?

Je pars du principe que j’en prendrai 25. On peut se servir de ce genre de matches pour lancer quelques jeunes, mais quand je vois la qualité des adversaires, ce sera dur. Ultra dur. La France et la Belgique seront en phase de préparation pour l’Euro et en termes d’intensité et de précision, pas possible de tester un jeune.

Pas non plus d’arrivée folle et subite d’un joueur de DN ? Genre Issa Bah, séduisant ces derniers temps et que la FLF suit depuis un petit temps déjà ?

Cela aurait pu être une option, malheureusement, il n’est toujours pas luxembourgeois et selon mes informations, il a échoué aux différents tests qu’il a pu passer. Mais ce qui me tracasse le plus, c’est qu’il y en a peu d’autres, voire pas du tout, à qui donner leur chance.

Le Folaman Flick ?

(Il sourit) Aussi, oui, peut-être. J’observe toutes les possibilités, mais on n’a pas de jeune de 17 ou 18 ans qui frappe aujourd’hui à la porte d’un effectif pro. Si on veut garder ce niveau à moyen terme, il en faudra ou cela va vite devenir compliqué pour garder le niveau qu’on a actuellement.

Peut-on faire un point pour savoir à quel point la situation est critique ?

Eh bien Mica Pinto a toujours son problème de genou qui traîne (NDLR : depuis le match contre la Géorgie et la semelle qu’il a prise et qui l’a forcé à sortir du terrain). Edvin Muratovic, cela fait un mois qu’il ne joue plus à cause d’une inflammation au tendon d’Achille, comme Lars Gerson en fait, même si je ne sais pas à quel point, le concernant, Dirk Carlson doit le reprendre dans les jours à venir, mais cela fait deux mois qu’il ne joue pas. Olivier Thill aussi est en difficulté en Ukraine…

Tout cela dessine des problèmes, notamment en défense centrale où vous manquez par ailleurs cruellement de gauchers.

On a un Marvin Martins, un Vahid Selimovic… qui peuvent jouer dans l’axe.

Korac, ce n’est pas la réaction à laquelle je m’attendais

Mais pas de gaucher.

Ça ne m’embête pas. Dirk Carlson l’est. Et Lars Gerson peut le faire, techniquement. Et si au premier contact, c’est bon, on peut trouver d’autres angles de passes.

Puisqu’on parle de la charnière centrale, Maxime Chanot joue désormais à Los Angeles, à onze heures de vol. Sera-t-il en mesure, avec la fatigue et le décalage horaire, de jouer deux matches de ce niveau aussi rapprochés dans le temps ?

On n’a pas encore abordé le sujet. On l’a seulement effleuré. Mais il s’agit de deux pays qui comptent pour lui et je suis certain de sa motivation. Il fera le déplacement et jouera les deux.

Seid Korac, qui n’en finit plus de remonter au classement de D1 serbe avec Vojvodina et jouera la finale de la Coupe, est-il prêt à devenir titulaire ?

Je ne peux le juger que sur ce qu’il montre en sélection et à dire vrai, je voulais le faire débuter contre le Kazakhstan (NDLR : le 26 mars), mais j’ai changé d’avis à la dernière minute parce que je n’étais pas satisfait de sa vitesse avec le ballon, dans la construction du jeu. Il n’y avait pas la vitesse d’enchaînement requise. Je lui ai passé le message. Maintenant, il est au courant. À lui de faire le nécessaire. Mais je ne pense pas qu’il l’ait pris positivement. Ce n’était pas la réaction à laquelle je m’attendais.

Dany Mota, qui a opté pour le Portugal lors du dernier rassemblement mais n’a pas été utilisé, peut-il revenir dans le jeu et toquer à la porte ?

Non. Pour moi, d’après les infos en ma possession et mon feeling, il veut tant jouer pour le Portugal, son envie est tellement évidente que le sujet est clos. Ce n’est pas d’actualité en tout cas. S’il a dit qu’il envisageait encore le Luxembourg, c’est une forme de communication à destination des médias, une certaine gentillesse pour le Grand-Duché, disons…

Vous préparez ces deux rencontres avec beaucoup d’angoisse. Vous arrivez encore à vous réjouir de ce qui arrive ?

L’idée, c’est de réfléchir à la façon de les neutraliser le mieux possible et de profiter de leurs rares faiblesses. Mais je ne peux pas me pencher sur le premier match contre la France avant de savoir quelle sera la finale de la Ligue des champions. Si c’est PSG – Real Madrid, j’imagine que pas mal de joueurs impliqués dans ce choc feront l’impasse sur le rendez-vous de Metz et que cela changera beaucoup de choses. Aujourd’hui, prévoir ce que feront les Bleus, ce n’est pas faisable.

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