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De nouvelles formations pour devenir éducateur : «On vise les jeunes francophones»


En 2019, 800 postes d’éducateurs étaient vacants pour 140 jeunes diplômés sortants du LTPES. (Photo : fabrizio pizzolante)

Alors que le secteur de l’action sociale ne trouve plus assez d’éducateurs, le gouvernement annonce l’ouverture de nouvelles formations dans le sud du pays, dont certaines en français dès la rentrée 2025.

Le mois dernier, dans sa liste des 30 métiers déclarés «très en pénurie», l’Adem pointait la profession d’éducateur. En clair, par rapport au nombre de postes à pourvoir, trop peu de demandeurs d’emploi inscrits ont le profil requis. Or, pour le seul service d’éducation et d’accueil, plus de 250 éducateurs devraient être recrutés tous les ans. Une problématique qui ne date pas d’hier et sur laquelle le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, s’était déjà cassé les dents en 2021, avec un projet de réforme contesté. Il s’agissait alors de conjuguer les formations de la section sciences sociales et celle d’éducateur.

Cette fois, c’est une autre piste qu’a privilégiée le ministre, annonçant l’ouverture de nouvelles formations, ciblées sur la région sud du pays, en allemand et même en français à partir de 2025. Cette augmentation des capacités d’accueil dans le cursus de l’éducateur figure dans le programme gouvernemental, parallèlement à de nouvelles mesures nécessitant un renfort des personnels éducatifs – un intervenant secondera les instituteurs du cycle 1.

«On vise les jeunes francophones au Luxembourg»

Ainsi, à partir de la rentrée 2024/2025, la formation d’éducateur ne sera plus exclusivement dispensée au LTPES (Lycée technique pour professions éducatives et sociales) à Mersch, mais sera également offerte à Esch-Belval, pour les élèves du lycée Bel-Val et les apprenants de l’École nationale pour adultes.

Dans l’enseignement secondaire général, le lycée Bel-Val ouvrira en effet deux classes de 2e section GED dès septembre menant au diplôme d’éducateur. Elles pourront accueillir une cinquantaine d’élèves qui suivront les cours en langue allemande dans le bâtiment Terres Rouges, au cœur d’Esch-Belval. C’est là aussi que seront logés leurs camarades de la section Sciences sociales (GSO). Et dès la rentrée 2025/2026, de nouvelles classes francophones sont planifiées en section GED.

«On vise les jeunes francophones au Luxembourg, c’est une manière de nous adapter à l’évolution de notre société qui est de plus en plus multiculturelle et de donner des perspectives à tous les élèves», commente Claude Meisch.

Une formation pour adultes aussi

Dans la formation en cours d’emploi, l’École nationale pour adultes (Enad) propose depuis près de dix ans maintenant la formation d’éducateur en alternance à des personnes de plus de 21 ans, sans qualification reconnue pour ce métier, mais déjà actives dans la branche éducative ou sociale. Cette section GEA, dont l’admission se fait sur dossier, compte actuellement 33 étudiants à Luxembourg. À la rentrée prochaine, une classe germanophone sera lancée sur le site d’Esch-Belval, avant une classe francophone en 2025/2026 sur ce même site.

Enfin, le ministre indique qu’à Mersch, où la formation d’éducateur est dispensée depuis 50 ans, le LTPES verra ses capacités d’accueil augmenter à court et à moyen terme, afin de répondre aux besoins du marché de l’emploi. Des analyses pour implanter de nouvelles classes sont déjà lancées.

Un métier aux multiples facettes

L’éducateur intervient dans de nombreux domaines : petite enfance, personnes à besoins spécifiques, adolescents ou personnes âgées. Dans le système éducatif, l’éducateur est un maillon indispensable dans les équipes des crèches, écoles, maisons relais, ou encore maisons de jeunes. La formation débute en classe de 2e (GED, ou GEA en cours d’emploi) et permet aux élèves de décrocher deux diplômes : le diplôme de fin d’études secondaires sanctionnant la réussite d’une 1re GED ou GEA et le diplôme d’État de l’éducateur, après avoir accompli une année complémentaire (1re SGED ou SGEA). En septembre dernier, 267 élèves ont entamé leur formation d’éducateur en 2e GED au LTPES, tandis que les classes de 1re GED comptent 298 jeunes, et celles de 1re SGED, 227.

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