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L’ADR veut des chiffres sur la criminalité


L’ADR sait que le nombre d’actes de violence a explosé et accuse le gouvernement de vouloir le dissimuler pour ne pas effrayer la population.  (Photo : editpress)

Le parti que préside le député Fred Keup en a assez de se faire rembarrer à chaque question qu’il pose sur les chiffres relatifs à la criminalité. Les députés ADR exigent des réponses quand ils les demandent.

L’ADR accuse le gouvernement de dissimuler à la population l’ampleur du phénomène de la criminalité, en hausse depuis ces dix dernières années. C’est le président du parti et député Fred Keup qui l’affirme, en habitué qu’il est des questions parlementaires sur le sujet. «Sans vouloir exagérer, on peut parler de crise de la criminalité», pose le président, en préambule de la conférence de presse.

Il n’entend pas décrire les nombreux exemples qui illustrent «l’explosion massive» des actes criminels, surtout dans la capitale, mais raconte que son voisin qui laissait, sans crainte, ses trois filles sortir le soir il y a encore dix ans ne le ferait plus aujourd’hui sans se faire un sang d’encre. «Même la police met en garde la population sur son site et donne des recommandations pour sortir le soir», insiste Fred Keup.

Les actes de violence ont triplé en 20 ans, selon les statistiques. L’ADR a lu les rapports de la police qui révèlent huit cambriolages par jour, ou encore 10 vols avec violence par semaine. Des informations que le gouvernement ne veut pas voir apparaître dans le bulletin quotidien, selon l’ADR, qui affirme que l’exécutif ne veut pas affoler les citoyens. «On est loin de la transparence et de l’honnêteté», déclare le député et président du parti.

«Manque de considération»

Il rappelle la mission de contrôle du gouvernement dévolue aux députés et se plaint du manque de considération à leur égard quand ils réclament des chiffres précis. Fred Keup a rassemblé les questions parlementaires sur le thème de la criminalité pour démontrer que le gouvernement a des choses à cacher. L’ADR ne comprend pas pourquoi la police ne dispose d’aucune statistique concernant l’origine des dealers et des auteurs de violences liées à la drogue. «Il faudrait savoir de quels pays ils viennent pour pouvoir agir préventivement», dit-il.

Il n’obtient pas non plus de réponse quand il demande le nombre de mineurs condamnés pour violence sur l’année écoulée. L’ADR voulait également savoir combien d’interventions la police réalise dans les foyers pour migrants. Le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, a renvoyé la question à la ministre de la Justice.  Une façon d’éluder la question, pour l’ADR.

«Pas compliqué»

En résumé, Fred Keup aimerait que le gouvernement serve aux députés des statistiques quand ces derniers les leur demandent, au lieu de botter en touche ou de se contenter de dire qu’il n’a pas la réponse. «Ce n’est pas si compliqué de faire des statistiques», dit l’enseignant en expliquant que cela se fait sans problème dans les établissements scolaires.

Le ministre Kox a expliqué que toutes les affaires n’étaient pas communiquées à la presse et au public pour ne pas interférer avec les enquêtes en cours. «Quand on se contente de dire qu’une personne a été victime d’une agression en ville, on ne gêne aucune enquête», estime Fred Keup.

Il y a eu 42 agressions en novembre et décembre 2020 à Luxembourg, seule une douzaine ont été rendues publiques. L’ADR se plaint de ces nombreuses entraves à l’information, d’autant que dans les pays voisins, la transparence est davantage appliquée et les chiffres sont disponibles. «Nous ne disposons pas de statistiques non plus concernant les victimes», ajoute Fred Keup.

Incompétence ou mauvaise volonté

Pas plus d’informations sur les bandes de jeunes qui sévissent en ville. Aucun chiffre. Les attaques au couteau se multiplient, mais la justice et la police ne disposent pas d’outils informatiques adéquats pour faire des recherches via le modus operandi. «Soit les ministres concernés ne savent pas combien d’attaques au couteau sont enregistrées sur une année, et c’est très grave, ou ils le savent mais ne veulent pas le dire.»  Pour l’ADR, c’est soit de l’incompétence, soit de la mauvaise volonté.

Concernant la rixe qui a eu lieu à Esch-sur-Alzette sur un terrain de foot et qui avait fait un mort en janvier dernier, aucune information n’a filtré. «À l’étranger, il y aurait eu une conférence de presse pour dire les faits», dit encore le député ADR. Ici, à la place d’une conférence de presse, ce sont «les rumeurs de toutes sortes qui circulent».

La police connaît les chiffres, donc le ministre aussi, conclut l’ADR dont les députés exigent d’obtenir des réponses à leurs questions quand elles existent.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    «Il faudrait savoir de quels pays ils viennent pour pouvoir agir préventivement», dit-il … « quand il demande le nombre de mineurs » … « L’ADR voulait également savoir combien d’interventions la police réalise dans les foyers pour migrants. » ET NOUS Y VOILÀ: les criminels, ce sont apparemment les migrants, les jeunes, demandeurs d’asyle. Voilà ce qui résume la philosophie de ce parti! On appelle cela une logique d’extrème-droite.

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