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La Street View Car de Google sillonne le Luxembourg


Les caméras de la Street View Car enregistrent son environnement à 360 degrés. Une fois assemblées, elles permettent aux internautes de se balader virtuellement dans le monde entier. (Photo: tania feller)

Durant tout l’été, une voiture de Google parcourt les routes du Luxembourg pour mettre à jour les données de son service de cartographie au Grand-Duché.

Si vous l’avez déjà croisée dans les rues ou sur les routes, difficile de ne pas la remarquer. Avec sa boule bleue fixée sur le toit, la Street View Car ne passe pas vraiment inaperçue. Mais si vous l’avez vue, sachez qu’elle aussi et qu’il y a de fortes chances que, deux ou trois mois après cette étrange rencontre, vous vous retrouviez, préalablement floutés, sur les photos de Street View.

Ce service de Google, qui permet de se balader virtuellement dans le monde entier grâce à des images panoramiques, fête cette année ses 15 ans. «C’est une idée de notre cofondateur, Larry Page, qui a d’abord mis des caméras sur une voiture», raconte Michiel Sallaets, responsable communication chez Google pour la Belgique et le Luxembourg.

De ce prototype naît en 2007 Google Street View qui se lance sur les routes américaines puis peu à peu dans le monde entier. «Aujourd’hui, nous sommes présents dans plus de 100 pays. En 15 ans, nos voitures ont fait 400 fois le tour du monde et parcouru 16 millions de kilomètres.» Un travail titanesque qui a permis de récolter 220 milliards de photos mais reste en constante évolution.

Sur les routes jusqu’en septembre

Car le monde ne s’arrête pas de tourner après le passage de Google. Les villes et les campagnes continuent d’évoluer et demandent une mise à jour permanente de la base de données. C’est pour cette raison que la Street View Car sillonne en ce moment même le Grand-Duché. Présente de juillet à septembre dans les principales villes du pays, la voiture s’est arrêtée à Belval cette semaine.

Toujours en mutation, le quartier d’Esch-sur-Alzette demanderait presque une voiture à temps plein pour permettre au géant américain d’en saisir toutes les évolutions. Avec des images datant, pour certaines rues, de septembre 2013, il était temps pour la Street View Car de revenir sur le bitume eschois. Depuis son dernier passage, certains immeubles sont sortis de terre et de nouvelles grues annoncent déjà de futurs changements.

Technologie de pointe

Pour saisir ce nouvel environnement, rien de plus facile. Seul dans la voiture, le conducteur déclenche la capture puis suit le tracé indiqué par son GPS. Les multiples caméras enregistrent l’environnement tout autour de la voiture, y compris le ciel, et les envoient sur un dispositif installé sur le siège arrière. «Nous avons des caméras haute définition qui permettent par exemple de photographier les horaires d’ouverture sur les vitrines. Des lasers mesurent aussi la distance entre la voiture et les bâtiments pour garder une trajectoire droite.»

Certaines conditions sont tout de même nécessaires pour assurer une bonne prise d’image. Le beau temps est primordial, il ne doit pas faire trop sombre et il est impossible de rouler sous la pluie ou la neige. Si en ville la voiture peut rouler à 50 km/h, elle ne doit pas dépasser les 90 sur autoroute et faire deux passages, dans un sens puis dans l’autre, pour capturer toute l’infrastructure.

Visages et plaques automatiquement floutées

Une fois les images enregistrées, celles-ci sont envoyées sur les serveurs de Google qui va reconstituer le trajet de la voiture grâce aux données GPS. Les photos sont alors alignées pour créer un paysage panoramique continu. «Cela se fait automatiquement grâce à l’intelligence artificielle et au machine learning, mais il peut y avoir des contrôles et une intervention humaine», précise Michiel Sallaets. «Nous floutons aussi automatiquement les visages des gens présents et les plaques d’immatriculation pour respecter la vie privée.»

Car le respect de la vie privée, chez Google, ça n’a pas toujours été autant à la pointe que leur technologie. Si les données et leur utilisation par les GAFAM sont aujourd’hui au cœur des préoccupations, le problème se posait déjà il y a une dizaine d’années. En 2010, un scandale éclate autour des Street View Cars qui, utilisant les routeurs des particuliers pour se géolocaliser, récoltent sur leur passage des données wifi. Certains États y verront une violation de la vie privée, obligeant la firme de Mountain View à s’expliquer. «We screwed up (Nous avons déconné)», admettra même le cofondateur de Google, Sergey Brin.

«Nous avons réglé ce bug. Ce n’était pas notre but de collecter ces informations», affirme Michiel Sallaets. Si l’affaire est réglée, elle ne manquera pas d’envenimer les relations entre l’américain et certains pays comme l’Allemagne qui limite toujours la présence Street View Cars sur ses routes (voir encadré).

Mais aujourd’hui, à l’exception de certains déserts et d’une partie du continent africain, il est possible de visiter le monde entier tout en restant chez soi. Des sommets du mont Blanc au Machu Picchu, de Central Park au Kirchberg, Google est partout.

En Allemagne, Google reste au point mort

Si le Luxembourg est quasi entièrement cartographié, ce n’est pas le cas de son voisin germanique. L’Allemagne n’a jamais apprécié que le moteur de recherche photographie ses habitants, même floutés, et leur domicile. Le gouvernement a donc obligé la firme à flouter également les maisons de ceux qui le souhaitaient. Une tâche colossale même pour le géant qui a préféré arrêter après avoir capturé seulement une vingtaine de grandes villes. Depuis, certaines communes demandent tout de même à Google de revenir cartographier leurs rues. Mais les routes allemandes restent essentiellement invisibles sur Street View.

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