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La petite enfance manque de personnel


Cette demande importante du personnel qualifié concerne tous les niveaux de qualification et la situation sur le terrain ne changera guère pour les années 2021 et 2022. Photo : editpress/claude lenert

Le secteur de la petite enfance, depuis la création du chèque-service en 2009, a explosé. Mais il est confronté à une pénurie de personnel, dû en partie aux exigences linguistiques.

Depuis la création du chèque-service en 2009 et les profondes mutations du secteur de la petite enfance ces quinze dernières années, le marché de l’emploi du secteur de l’éducation et de l’accueil est particulièrement tendu. L’offre d’emploi est largement supérieure à la demande et le contexte de la crise sanitaire a accentué cette tendance au cours de l’année 2020.

Les structures d’accueil continuent de fleurir, comme le prouve la trentaine de nouveaux services d’éducation et d’accueil qui ont ouvert leurs portes en 2020. Le personnel, pourtant, est une denrée rare et les objectifs du gouvernement en matière d’éducation non formelle, sont audacieux. Le marché de l’emploi, dans ce domaine du travail social, est scruté par le PraxisBüro de l’université de Luxembourg depuis 2014, et en 2020, il a relevé un nombre record de 2 154 offres d’emploi, deux fois qu’il y a six ans.

«Ce chiffre est d’autant plus impressionnant sachant qu’il ne considère ni la pandémie ni la multiplication des autres sources de recrutement que le projet de recherche n’a pas pris en compte», indique Mars Di Bartolomeo, auteur d’une question parlementaire sur le sujet adressée aux ministres Claude Meisch et Georges Engel.

Des profils très variés

Un tiers des offres concerne le secteur de l’accueil de jour pour enfants, suivi par le secteur du handicap. «Cette demande importante du personnel qualifié concerne tous les niveaux de qualification et la situation sur le terrain ne changera guère pour les années 2021 et 2022», constate le député socialiste qui en profite pour connaître l’influence du projet «Quereinsteiger» (les novices qui ont changé de métier) sur l’évolution professionnelle.

Dans le cadre de ce recrutement, des détenteurs d’un bachelor ont présenté des profils très variés. Les candidats éligibles grâce à leurs diplômes «à briguer un poste du sous-groupe d’indemnité socio-éducatif constituent en moyenne 23,6 % des candidats retenus», indique le ministère dans sa réponse, ce qui représente, bon an mal an, entre 24 et 61 agents. «Ce faible nombre ne devrait guère avoir d’impact sur le marché de l’emploi luxembourgeois dans le domaine du travail social», précisent les ministres dans leur réponse commune.

Nouveau DAP

Il faut donc mettre le paquet pour recruter du personnel qualifié qui réponde aux exigences du gouvernement en la matière. Des réflexions sont en cours au sein du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse en vue de promouvoir l’offre des études éducatives et sociales auprès des jeunes. Il faut les motiver à s’investir dans un secteur en pleine expansion et, à la rentrée 2022, un DAP dans la petite enfance sera proposé dans plusieurs établissements scolaires.

Pour l’existant, le ministère indique que le nombre total de candidats au bachelor en sciences sociales et éducatives offert par l’université du Luxembourg s’élève en moyenne à  217 par an, dont près de 90 ont été admis chaque année. À ceci s’ajoutent les candidats de la même formation en cours d’emploi, ce qui porte le nombre total de diplômés à 68 en 2021 contre 56 en 2019.

Dans les prochains mois, le ministère organisera une première édition des assises du développement professionnel du secteur de l’éducation non formel pour faire le point des besoins en main-d’œuvre en vue d’adapter la formation initiale aux besoins du terrain.

Il ne s’agit pas seulement d’ouvrir des nouvelles structures, encore faut-il qu’elles remplissent les conditions réglementaires requises, notamment au niveau de la qualification du personnel, mais aussi au niveau du nombre de personnel pédagogique recruté vu qu’un ratio d’encadrement est à respecter.

Enfin, le ministère reconnaît qu’une des raisons expliquant l’écart entre l’offre et les demandes d’emploi, est que les candidats ne répondent pas toujours aux conditions linguistiques exigées, «pourtant indispensables à un accueil pédagogique de qualité», dit le gouvernement.

Un commentaire

  1. Nos petits y aporendront ukrainien…

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