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La médecine hospitalière doit être plus attractive


La fédération des hôpitaux, consciente des problèmes qui ébranlent la médecine hospitalière, propose des idées pour attirer les jeunes diplômés.

La fédération des hôpitaux plaide pour des améliorations nécessaires afin d’assurer un système de soins qu’elle juge sain, mais qui souffre de quelques faiblesses. Formation et rémunération.

Il n’est pas fréquent d’assister à une conférence de presse de la fédération des hôpitaux, comme l’admet son président, le Dr Philippe Turk, qui a senti l’obligation de s’exprimer après la très médiatique démission des six cardiologues du Centre hospitalier du Nord.

Entouré de l’ensemble des membres, les quatre directeurs des hôpitaux luxembourgeois, Philippe Turk balaie d’emblée les sujets qu’il ne compte pas aborder, à savoir les problèmes d’IRM et les délais d’attente pour les rendez-vous médicaux.

L’urgence absolue, aujourd’hui, pour la fédération, c’est de se concentrer sur «l’attractivité de la médecine hospitalière sur laquelle repose tout notre système de santé», comme le rappelle le président.

Aucun autre débat ne doit venir polluer le sujet central, qui veut démontrer que le système est très sain, mais nécessite d’urgence des améliorations, car il n’attire plus les jeunes médecins qui lui préfère les «cabinets de ville», autrement dit l’exercice libéral exclusif, hors milieu hospitalier.

Développer la formation

La fédération des hôpitaux reconnaît les faiblesses du système, qui font souvent l’objet de critiques, à commencer par «les difficultés croissantes d’accès aux soins primaires et secondaires». Le manque de ressources humaines, qui est un fléau touchant toute l’Europe, incite encore plus la fédération à vanter le modèle de santé luxembourgeois, tout en appelant à agir pour pallier ses faiblesses.

La fédération a étudié des pistes pour rendre la médecine hospitalière plus attractive. La question de la rémunération des gardes et les astreintes en fait partie, mais le Dr Philippe Turk insiste surtout sur la collaboration de Uni.lu pour développer la formation des médecins généralistes et spécialistes ainsi que des professionnels de la santé.

Les hôpitaux ne veulent de concurrence et les soins dits secondaires doivent continuer à leur être réservés. Jusqu’à présent, le ministère de la Santé a toujours décidé en ce sens. Mais il faut aussi que les hôpitaux soient en mesure d’empêcher une démission massive de médecins capable d’ébranler tout le fonctionnement de l’établissement, comme cela s’est passé dans le Nord. La FHL suggère dès lors «d’ériger l’obligation déontologique existante de la participation des médecins à la continuité des soins, en obligation légale».

Incitants tarifaires

Pour attirer les jeunes diplômés, il faudrait également créer «des incitants tarifaires» réservés à l’activité médicale en milieu hospitalier et créer une juste rémunération en lien avec la charge de travail qui comprend aussi l’organisation des services, la gestion de la qualité et des risques, le parcours de soins.

La fédération des hôpitaux voulait réagir sereinement aux tempêtes qui secouent le milieu, et aux assauts de l’Association des médecins et médecins dentistes (AMMD) qu’elle juge assez perturbants. Les hôpitaux dénoncent encore «la dérive sémantique» autour des termes d’«extrahospitalier» et de «virage ambulatoire».

Le Dr Philippe Turk rappelle que le secteur extrahospitalier actuel concerne les  «soins primaires» qui relèvent de la médecine générale et qui sont par définition ambulatoires à l’opposé de «stationnaires».

Le secteur hospitalier s’occupe des «soins secondaires», mais a initié un virage ambulatoire depuis longtemps déjà. L’hospitalisation de jour représentait 44,8 % du total des admissions en 2019 contre 31 % en 2010. Pour la FHL, cela constitue une croissance appréciable des hospitalisations de jour de 6,7 % par an depuis 10 ans.

«Cette évolution touche les soins secondaires et hospitaliers de nature spécialisée et il continuera à relever essentiellement de la responsabilité et de l’expertise des hôpitaux», indique la FHL.

Le système de santé, selon le Dr Philippe Turk, «ne favorise ni la médecine à deux vitesses, ni la concurrence déloyale et repose sur un engagement responsable et solidaire du corps médical».

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