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L’affaire de l’IRM de Grevenmacher souligne le désert hospitalier de l’Est


Il faut trouver une solution pragmatique pour permettre aux patients fréquentant le centre d’IRM de Grevenmacher de se faire rembourser. Cela prendra du temps. (photo archives Editpress)

Si un cabinet privé a ouvert ses portes au Potaschbierg et offre un service complet de radiologie, y compris IRM, c’est pour répondre à un immobilisme des socialistes, selon les chrétiens-sociaux.

L’affaire du centre médical du Potaschbierg à Grevenmacher, avec son IRM de la discorde, empoisonne le ministère de la Santé, mais elle est le résultat d’un immobilisme qui le saisit dès qu’il s’agit de développer un projet médical dans cette région. Ce constat dressé par le député chrétien-social Léon Gloden, mardi à la Chambre des députés, vise essentiellement le Parti socialiste, locataire de longue durée de la Villa Louvigny.

Si la gestion de la pandémie peut expliquer le report de certains gros dossiers, il n’en demeure pas moins que le débat sur l’opportunité d’ouvrir une maison médicale de garde dans l’Est revient régulièrement sur la table depuis des décennies. «L’Est, c’est le parent pauvre et jamais rien n’a été fait, la région n’a jamais été prise en considération», s’emporte Léon Gloden en pointant un doigt accusateur en direction de l’actuelle ministre Paulette Lenert, mais également vers les anciens ministres socialistes aujourd’hui députés, Mars Di Bartolomeo et Lydia Mutsch.

«Aujourd’hui nous avons des individus courageux qui ont eu le courage d’entreprendre quelque chose et c’est aussitôt diabolisé !», poursuit Léon Gloden. Il fait des bonds quand il entend Mars Di Bartolomeo soutenir qu’il faut un service d’urgence et de garde pour tout centre médical extrahospitalier de ce type, actuellement considéré dans les débats sur la médecine ambulatoire au sein de la «table ronde santé». La ministre de la Santé, Paulette Lenert, insiste : il s’agit de rester dans une logique de planification hospitalière et de tenir à l’œil les budgets.

Une médecine à deux vitesses

Les chrétiens-sociaux poussent à la roue pour qu’une décision soit prise sur la question de la tarification des examens radiologiques extrahospitaliers dans la nomenclature, mais la commission ad hoc n’a encore rien produit dans ce sens. Et pour cause, le ministère a serré le frein. «Nous sommes en train d’analyser ce que les quatre IRM supplémentaires ont amélioré sur les délais d’attente et voir ce qui est encore nécessaire», justifie la ministre. Elle ne veut pas d’une dérive budgétaire qui résulterait de la multiplication de ce type de centres médicaux privés.

Pour l’instant, celui de Grevenmacher, qui fonctionne depuis une semaine, accueille des patients qui ont les moyens de se payer une IRM que la Caisse nationale de santé refuse encore de rembourser. Actuellement, les assurés reçoivent un forfait de 150 euros pour un examen effectué à l’étranger, alors que le même cliché pris dans un hôpital luxembourgeois est entièrement pris en charge par la CNS. Une médecine à deux vitesses, une pour ceux qui ont les moyens de se tourner vers le secteur privé, une autre pour ceux qui doivent patienter quatre à six semaines pour un rendez-vous dans un hôpital.

Solution pragmatique

C’est la réalité dans l’est du pays, désormais, avec le centre de radiologie du Potaschbierg. Et ça fait enrager le camp socialiste. Mars Di Bartolomeo s’en prend à la qualité de la prise en charge et défend l’intérêt des patients qui doit prévaloir sur l’intérêt des investisseurs privés. Le député et ancien ministre veut des diplômes reconnus, un respect de la convention collective sectorielle et, plus encore, de quoi faire de ces centres de véritables antennes hospitalières, prévues dans une planification des soins ambulatoires, «comme le veut le programme gouvernemental», rappelle-t-il enfin. Il plaide pour une solution pragmatique, comme d’ailleurs la députée Carole Hartmann (DP), qui n’est pas aussi hostile au concept de cabinet privé, pourvu qu’il y ait une tarification pour la radiologie extrahospitalière.

Le député-maire de Grevenmacher, Léon Gloden, a déposé une motion destinée à hâter les travaux de la Commission de nomenclature afin de pouvoir rembourser des examens radiologiques extrahospitaliers au Luxembourg.

Elle a été rejetée par la majorité et déi Lénk, qui s’oppose formellement à ce type de privatisation de la santé publique.

Maternité toujours fermée dans le Nord

Elle devait ouvrir trois semaines après sa fermeture, mais finalement la maternité d’Ettelbruck ne peut pas annoncer de date. La ministre de la Santé, Paulette Lenert, a répondu hier à une question du député libéral André Bauler sur le sujet en expliquant que deux pédiatres sur quatre étaient malades, ce qui avait provoqué la fermeture du service. Il pourra peut-être rouvrir la semaine prochaine, mais la ministre est restée vague. Il s’agit de mettre un concept en place qui autorise le fonctionnement de la maternité en toute sécurité pour les patientes. Les discussions sont toujours en cours.

2 plusieurs commentaires

  1. L’hypocrisie parfaite
    L’état devrais avoir honte
    Les médecins devraient avoir honte

    – le gouvernement est en train de détruire la médecine
    Et les médecins. Laissent faire.
    Lorsqu’on peut facturer 200 clients jours( à base d’appel téléphonique) ça arrange toutes les bourses

  2. Les socialos sont une catastrophe dans quelque pays que ce soit.
    Mais laissez-donc faire les courageux qui entreprennent que ce que vous n’êtes pas fichus de faire pour la santé des luxembourgeois.

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