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Justice : il s’introduisait dans des caves pour y dormir et y voler


Le parquet reproche à Bruno de mentir sur ses véritables intentions quand il s’introduisait dans les caves.

Bruno utilisait un tournevis pour s’introduire dans des caves d’immeubles. Pour y dormir, dit-il. Pour y chercher de quoi voler, affirme le parquet. Pour les deux, selon son avocat.

Je m’introduisais dans les caves pour y dormir.» Voilà l’excuse que sert Bruno, 43 ans, à chaque fois qu’il se fait attraper dans des caves d’immeubles. «Je n’avais pas d’argent. Mon patron ne me payait pas. J’ai atterri dans la rue et je suis tombé dans l’alcool et la drogue. Je n’ai aucun souvenir de ce que j’ai fait à cette époque», s’est justifié le prévenu hier après-midi face à la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. «2021 et 2022 ont été les pires années de ma vie.»

Arrivé en 2020 au Luxembourg, il a, depuis, accumulé les condamnations – 12, 18 et 36 mois de prison – et les inscriptions à son casier judiciaire – huit – pour vol ou tentative. Et des lignes vont sans doute encore s’y ajouter après cette audience. Il comparaissait pour quatre affaires de tentatives de vol qualifié avec violence, menace, effraction et escalade. Toute une panoplie de qualifications.

Le 21 octobre 2021, à 2 h du matin, Bruno a tenté de s’introduire au café Hollerecher Stuff en ouvrant la porte à l’aide d’un tournevis. Instrument qui était encore planté dans la porte à l’arrivée des policiers et qui comportait des traces de son ADN.

La nuit suivante, il se fait arrêter par la police alors qu’il circule sur un vélo en libre-service avec un complice. Dans le porte-bagage, les agents trouvent des outils volés sur un chantier des CFL route de Thionville. L’un des deux hommes prétend avoir trouvé les outils dans une poubelle et l’autre sous une bâche. «Ils ont brisé la serrure d’un container de chantier. Les policiers ont trouvé trois seringues avec leur ADN à l’intérieur», a précisé la représentante du parquet.

Le 28 mars 2022, Bruno s’introduit dans quatre caves d’un immeuble de la rue de la Faïencerie. «Il est possible que j’y aie dormi», reconnaît le prévenu. «C’est toujours la même excuse. Quand on veut dormir dans une cave, on ne force pas les portes de quatre caves», répond la présidente de la chambre correctionnelle. Le 1er avril 2022, il a retenté sa chance dans un immeuble de la route d’Esch, mais il s’est fait surprendre dans l’une des caves par des habitants qui l’accusent de les avoir menacés avec un tournevis alors qu’ils essayent de le retenir en attendant l’arrivée de la police.

Une peine raisonnable

«C’était mon anniversaire. Je m’en souviens. Il faisait froid et il pleuvait. J’étais sous influence d’alcool et de drogue. Je n’avais pas dormi depuis trois jours», explique Bruno qui se serait installé dans une des caves pour se reposer. «Des gens sont arrivés. Si je n’avais pas fait de bruit, ils ne se seraient pas aperçus de ma présence.» Le prévenu aurait expliqué aux habitants qu’il effectuait de menus travaux en montrant son tournevis. «Je l’ai jeté à terre quand les policiers sont arrivés et je me suis laissé arrêter. J’étais dans un sale état à l’époque et je voulais aller en prison.» Une version qui ne correspond pas aux faits, relève la présidente. Bruno avait pris la fuite avant d’être rattrapé par la suite.

Enfin, le 5 octobre 2022, Bruno s’est introduit avec effraction dans une cave de la rue de la Fonderie et est reparti avec deux caisses de vin blanc. Son ADN a été trouvé dans un crachat sur le sol. La représentante du parquet a requis une peine de 36 mois de prison et une amende appropriée à son encontre, ainsi qu’une peine de 12 mois de prison et une amende appropriée à l’encontre de son complice.

«La peine requise est raisonnable», a commenté Me Stroesser qui conteste l’intention de son client de commettre des vols et de menacer les personnes rencontrées dans la cave de la route d’Esch. «Il tenait le tournevis, mais pas comme une arme, comme un outil.» L’avocat a demandé au tribunal de requalifier les faits et de ne pas le condamner à une peine excédant les 18 mois, ainsi que de faire abstraction de l’amende.

Le prononcé est fixé au 28 février.

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