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Guy Altmeisch : «Est-ce que Differdange est la plus grande ville de foot du pays ?»


Guy Altmeisch a de quoi se réjouir. (photo archives Editpress/Didier Sylvestre)

HORS STADE Guy Altmeisch, 64 ans, a lâché la présidence de la section jeune du FCD03 et son poste au comité pour devenir bourgmestre de Differdange. Interview mi-foot, mi-politique.

Le FCD03 n’a pas raté l’occasion de saluer l’accomplissement. Guy Altmeisch (LSAP) a pris la tête de la ville et c’est tout un club qui s’en réjouit. Pas parce que cela va améliorer son ordinaire, mais parce que c’est un passionné de foot qui arrive aux affaires. Et qui sait bien ce que son parcours politique doit à son parcours associatif.

Vous avez, à titre personnel, vécu un début d’été assez fantastique. Quelle aura été la plus belle de ces deux soirées : la finale de la Coupe remportée contre Mersch dans un stade plein, ou la soirée électorale et le succès du LSAP ?

Guy Altmeisch : J’ai préféré… les deux ! On a eu une fête du foot et une fête du peuple. Ce début d’été était plus que parfait. J’ai même dit au président Fabrizio Bei que tous les deux, qui sommes copains, on vivait un moment formidable. Maintenant, est-ce que c’est la même émotion… Je dirais que oui, parce que dans les deux, j’ai plein de copains. Des footballeurs, des citoyens que je connais du foot… Parfois même de Niederkorn (il rit). D’autant plus que cela fait quinze ans que je préside la commission des jeunes du FCD03. Pour la fête des élections, on était peut-être 200 du parti et une cinquantaine de gens du club de foot nous ont rejoints, pour me féliciter.

Les dirigeants du Progrès l’ont-ils fait, eux aussi ?

Oui. Le président. L’ancien président. Il n’y a pas de jalousies entre nous et c’étaient des félicitations sincères. Vous savez, pendant des années, c’est moi qui ai escorté le Progrès quand ils venaient s’installer au Parc des sports pour leurs matches de Coupe d’Europe. Cette fois, malheureusement, ce ne sera pas moi, mais je vais leur trouver deux employés communaux pour les assister.

C’est une rareté, un membre de conseil d’administration de club de BGL Ligue qui accède à ce genre de très haute fonction et…

(Il coupe) Ah non ! Tout le monde me raconte la même histoire ! On me dit que je serai le premier président de la commission des sports à devenir ministre des Sports! (il rit)

Cela ne vous fait pas mal d’avoir dû renoncer au FCD03 pour briguer le fauteuil de l’Hôtel de ville ?

Oh ce n’est pas un adieu définitif, c’est un au-revoir. Une séparation pour la durée de mon mandat parce que c’est incompatible avec le fait de gérer une ville qui compte quand même cinq clubs de football. Je ne suis pas comme Romain Schneider, qui était ministre des Sports en même temps que son engagement au FC Wiltz. Je n’ai pas le droit de faire ça avec cinq clubs sur la commune. Là, c’est tout un autre monde que j’ai à gérer.

Vous venez d’accéder au poste de bourgmestre alors que, pour la première fois depuis 2020, les deux grands clubs de la ville sont de nouveau réunis sur la scène européenne. Qu’est-ce que cela vous fait de diriger la ville la plus footballistique du pays ?

Tiens, je ne m’étais pas encore posé la question. Pas comme ça en tout cas. Est-ce que Differdange est la plus grande ville de foot du pays? Cela ne m’avait pas frappé avant, mais oui, c’est vrai…

Il faut encore augmenter le nombre d’infrastructures sportives sur Differdange

Comment allez-vous vivre les rencontres de Conference League, cet été ?

C’est énorme d’avoir deux clubs qualifiés. J’aimerais bien faire leurs déplacements si les dates me le permettent. Mais maintenant, mon devoir, c’est aussi d’aller voir Lasauvage, les deux clubs d’Oberkorn… Et le Progrès bien sûr!  Je suis sûr que j’y serai accueilli comme un bourgmestre venant voir ses administrés. Tous. En tout cas, ce ne sera pas pire que quand j’y venais habillé en rouge (il rit). On n’est pas des combattants, on est des sportifs. Et en tant que sportif, moi, j’ai toujours joué le ballon, jamais l’homme.

Au-delà de belles infrastructures, avez-vous l’impression que ces dernières années, tout a été fait comme il devait l’être pour le football, dans cette ville ?

À mon avis, le budget dédié au sport ne doit jamais être limitatif. Il doit même augmenter un peu. Le sport, le football, c’est très important pour la qualité de vie et nos infrastructures nécessitent un entretien permanent. Tout le temps ! Nos sportifs le méritent. Je ne dis pas qu’on doit faire mieux que ce qui a été, mais je suis sûr qu’on peut encore améliorer. Nous devons d’ailleurs encore augmenter le nombre d’infrastructures. Par rapport aux dernières élections, nous avons plus de 3 000 habitants supplémentaires pour un total de quasiment 30 000 personnes.

Il faut dès lors forcément parler du Thillenberg.

On a pris un retard énorme sur le sujet. Deux ans qu’on piétine. Mais il est vrai que c’est un sacré investissement. Et aussi qu’on a un super échevin des Sports qui connaît bien son boulot.

Votre avis sur la question ?

Il faut que cela reste une forteresse du football. C’est le seul stade classé à cause de sa tribune en bois. Il le faut.

Mais pour quel club ?

On va refaire la tribune, les vestiaires… L’attribution, on verra plus tard. Mais aussi longtemps que je serai là, cet endroit restera une arène du football du pays.

Vous êtes beaucoup revenu sur l’importance de votre engagement associatif dans la construction de votre carrière politique. Le football et ses valeurs… c’est de gauche ?

(Il réfléchit) Le football, c’est impossible de le placer politiquement. Je le mettrais plutôt en relation avec les nationalités et le milieu social. Vu le nombre de jeunes joueurs d’origine lusophone au FCD03 et leur envie de réussir dans le foot. Le foot, c’est social.

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