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Grand-Duché : la météo extrême pourrit la récolte


Après une récolte 2022 déjà très mitigée, la combinaison «sécheresse - excès de pluie» fait que le rendement de la moisson de 2023 est en baisse de 15 % par rapport à la moyenne pluriannuelle. (Photo : didier sylvestre)

La production de céréales et fourragère, tout comme la culture de pommes de terre, a été plombée par la sécheresse au printemps et l’excès de pluie en été. Le secteur agricole est en souffrance.

Les saisons deviennent de plus en plus ingérables. Dans le passé, nous avons connu des exceptions avec des années de sécheresse et d’autres trop pluvieuses. Les agriculteurs doivent s’adapter et gérer les complications engendrées par ces aléas», nous confiait, le 11 août, le président de la Chambre d’agriculture, Guy Feyder. Même s’il s’attendait à «une année 2023 moins difficile que 2022», le bilan des récoltes, présenté hier, s’avère finalement bien plus négatif.

Deux constats majeurs s’imposent. Les conditions météorologiques extrêmes – entre la sécheresse en mai et juin et les pluies abondantes en juillet et août – ont eu un lourd impact sur les différentes cultures. S’y ajoutent la forte volatilité des marchés agricoles, un autre facteur majeur, et un coût de production toujours élevé. Ces éléments, combinés à un rendement et une qualité moindres, ont conduit bon nombre d’agriculteurs à produire à perte durant cette année agricole 2023.

Le ministère de l’Agriculture, dirigé par Claude Haagen (LSAP), est sur le pont pour anéantir au mieux l’impact d’une récolte assez pourrie. L’assurance contre les pertes de rendement, subventionnée à hauteur de 65 % par l’État, est un des principaux outils financiers (lire ci-contre). Le bilan définitif des indemnités à verser n’est pas encore établi.

Après une récolte 2022 déjà très mitigée, la combinaison «sécheresse – excès de pluie» fait que le rendement de la moisson de 2023 est en baisse de 15 % par rapport à la moyenne pluriannuelle. L’année dernière, les agriculteurs dressaient encore un bilan «satisfaisant» grâce à un bon rendement. Douze mois plus tard, une baisse de la qualité des céréales s’ajoute à un rendement en berne. Cela concerne à la fois les cultures d’hiver et d’été.

Un blé panifiable de trop faible qualité

Il existe, par contre, une différence selon les régions. Dans la partie sud du Grand-Duché, le rendement a été davantage influencé par la période de sécheresse au printemps. La partie nord a plus largement souffert des pluies abondantes en été. Un exemple : 90 % du blé panifiable récolté après la pluie est de si faible qualité qu’il ne pourra servir que pour le pâturage.

La moisson a commencé très tôt en juin, mais s’est aussi prolongée très tard, jusqu’à la fin août.

Comme indiqué plus haut, les coûts de production, toujours en hausse, ainsi que des prix de vente des récoltes en forte baisse évoluent dans le mauvais sens.

Le bilan n’est guère meilleur pour la production fourragère (herbe, foin, maïs) et la culture de pommes de terre. Si la première coupe a été abondante, la sécheresse au printemps a fortement retardé la repousse, avec à la clé une deuxième coupe faible. La troisième est «quasi nulle», informe le ministère de l’Agriculture. Le rendement et la qualité du maïs sont également mitigés.

Le même constat vaut pour les pommes de terre. «En raison des conditions météorologiques extrêmes, la taille s’annonce plutôt moyenne», avance le ministère. 

Plus de 450 exploitations
vont toucher des indemnités

Le mauvais bilan des récoltes ne reste pas sans conséquences financières pour les agriculteurs. Hier, le ministre Claude Haagen a indiqué que plus de 450 exploitations produisant des céréales auront droit à des indemnités garanties par une assurance contre les pertes de rendement. L’État subventionne à hauteur de 65 % ces frais d’assurance. Rien que pour cette année 2023, la récolte globale a été assurée pour une valeur de quelque 150 millions d’euros.

Le bilan des dommages causés par la sécheresse dans les prairies et pâturages reste encore à finaliser, informe le ministre. Les premiers calculs effectués indiquent toutefois que le nombre des exploitations à indemniser va encore augmenter, en particulier dans les régions les plus lourdement touchées par la sécheresse en mai et juin.

Un commentaire

  1. On pourra toujours importer du blé russe d’excellente qualité et à des prix abordables.

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