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Face aux crises, l’action sociale mise sur son réseau


Collaborer et s’inspirer de ce qui a marché ailleurs : voilà tout l’enjeu de cette journée organisée une fois par an.  (Photo : fabrizio pizzolante)

La deuxième édition des Assises sociales de la Ville de Luxembourg a fait le plein jeudi : 250 professionnels ont échangé leurs expériences pour trouver ensemble de nouvelles réponses aux crises multiples.

Lancées en 2021, les Assises sociales de la Ville de Luxembourg braquent les projecteurs sur les structures et organisations conventionnées avec la commune et leurs projets d’aide aux plus vulnérables. Aux côtés des poids-lourds de l’action sociale comme Caritas ou la Croix-Rouge, de nombreuses associations tenaient un stand, jeudi, au centre culturel de Bonnevoie : Inter-Actions, Solina, la Wunnéngshëllef, Co-Labor, Mateneen, la fondation EME, Microlux, le Paerd’s Atelier – Liewenshaff ou encore Médecins du monde et la Ligue médico-sociale.

Le but de cette journée annuelle de rencontre est avant tout de renforcer le maillage entre les différents services à travers l’échange et le retour d’expérience. Une initiative qui séduit, si on en croit les chiffres : 36 équipes ont présenté leur travail lors de cette deuxième édition, alors que l’an dernier, on n’en comptait qu’une quinzaine.

« Chaque structure a ses forces et son domaine d’expertise »

Au total, près de 250 professionnels œuvrant dans la sphère sociale à Luxembourg ont participé à l’événement : «On a sélectionné une partie de nos nombreux partenaires, dont les projets bénéficient d’un cofinancement, et qu’on souhaite valoriser», explique Christof Mann, chargé de la Direction des affaires sociales de la Ville de Luxembourg.

«Chaque structure a ses forces et son domaine d’expertise, donc elles sont toutes complémentaires. En cette période de crises multiples – covid, accueil des réfugiés ukrainiens, explosion des coûts de l’énergie – ce sont les plus faibles qui sont frappés les premiers, d’où l’importance du travail social», souligne-t-il, précisant qu’un budget global de 50 millions d’euros est alloué chaque année à l’action sociale.

«Les Assises sont désormais un vrai temps fort du secteur : chacun peut voir qui a fait quoi, et comment ça a fonctionné, avec l’idée de s’inspirer les uns des autres», conclut-il.

Une formule efficace

Une formule jugée efficace par les participants, à l’image de Jonathan Lai, éducateur gradué et responsable du foyer Saint-Antoine, l’un des douze hébergements pour réfugiés gérés par Caritas : «Je trouve que c’est très utile parce qu’on peut rencontrer d’autres collègues qui nous permettent d’avancer dans notre propre travail d’accompagnement auprès des jeunes. On vient élargir notre réseau et trouver de nouvelles solutions pour la population qu’on encadre», poursuit-il.

Même ressenti positif pour Martina Kap, chef du service Kontact 28 de la fondation Jugend-a-Drogenhëllef qui assure un accueil à bas seuil : «C’est l’occasion de mettre des visages sur des voix qu’on a souvent au téléphone durant l’année. Dans notre métier, travailler en collaboration est essentiel, et je remarque aujourd’hui à quel point le réseau des acteurs sociaux est grand à Luxembourg», s’étonne-t-elle.

De nouveaux réflexes en temps de crise

Un tissu associatif qui s’est révélé crucial depuis la crise sanitaire, comme l’ont relevé les intervenants à la tribune, en parallèle des déambulations aux stands.

Ainsi, pour Edvard Skrijelj, directeur adjoint d’Inter-Actions, association active dans le travail communautaire, l’insertion sur le marché de l’emploi ou encore le travail de rue, les crises forcent les travailleurs sociaux à s’adapter sans relâche et à trouver de nouvelles réponses, en faisant avec les moyens à disposition.

«Au moment du covid, on a dû revoir la façon dont on assurait le suivi de nos clients – puisque les abandonner pendant neuf mois était hors de question – et proposer des pistes innovantes, toujours avec l’objectif de maintenir une certaine normalité», raconte-t-il. C’est là que la collaboration et le travail en réseau ont été payants, selon lui.

Un rendez-vous qui devrait prendre de l’importance 

Et lorsque le Luxembourg a accueilli des milliers de réfugiés ukrainiens en quelques jours à peine – les demandes de protection internationale ont bondi de 2 000 en 2021 à plus de 7 000 cette année, a précisé la Croix-Rouge – ce sont ces réflexes qui ont été mobilisés : «Nous avons conçu notre projet Welcome pour faire connaître l’ensemble de nos activités aux partenaires engagés auprès des réfugiés à la SHUK, identifier ce qui pouvait être pertinent pour eux et les intégrer ensuite de manière régulière», détaille-t-il.

Un véritable succès pour ce rendez-vous qui devrait encore prendre davantage d’importance l’année prochaine, à la demande des participants.

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