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Environnement : une politique «ambitieuse», mais «pragmatique»


Le nouveau ministre de l’Environnement, Serge Wilmes (CSV), devra notamment signer des compromis avec la ministre de l’Agriculture, Martine Hansen (CSV). (photo Fabrizio Pizzolante)

Le nouveau gouvernement compte «intensifier ses efforts» dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cette ambition ne doit cependant pas avoir d’impact négatif sur d’«autres domaines importants».

Les électeurs qui espéraient que la mise à l’écart de déi gréng allait fondamentalement changer la politique environnementale et climatique du nouveau gouvernement risquent de rapidement déchanter. La taxe CO2 est maintenue en l’état, le passage à une mobilité zéro émission n’est pas non plus remis en question, tout comme le développement massif des énergies renouvelables. Réclamé par certaines voix au sein du CSV, le recours renforcé au nucléaire comme source d’énergie de transition n’a pas trouvé sa place dans le programme du nouveau gouvernement. Il ancre même son intention d’intervenir auprès des autorités françaises et belges pour obtenir la fermeture des centrales «à risque», dont celles de Cattenom, Tihange et Doel.

Une équation compliquée pour le ministre Wilmes

Pour les plus grands opposants à la politique menée sous l’égide de déi gréng, il existe néanmoins une lueur d’espoir. La nouvelle coalition insiste ainsi davantage sur une politique «pragmatique» et se montre plus ouverte aux «technologies les plus efficaces dans leurs domaines respectifs», entre autres pour atteindre l’objectif d’une mobilité climatiquement neutre. Une «garantie d’approvisionnement en hydrogène» doit notamment y contribuer, aussi pour rendre d’ici 2030 l’ensemble des transports publics neutres en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

Le ministre Serge Wilmes (CSV) aura néanmoins à résoudre une équation compliquée. Le gouvernement compte d’un côté «intensifier ses efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique», les engagements en matière d’énergie et de climat seront «pleinement soutenus». La coalition conservatrice-libérale compte s’engager «en faveur d’une politique climatique et environnementale ambitieuse, pragmatique et socialement équitable. Les citoyens seront impliqués dans la transition énergétique et auront la possibilité d’opter pour un mode de vie durable indépendamment de leur situation financière».

En outre, le gouvernement dit vouloir s’engager pour «une protection forte de la nature». Suit néanmoins le premier bémol majeur, avec la précision qu’il «conviendra d’éviter que des procédures fastidieuses, des conditions excessives et une bureaucratie dissuasive n’entravent les progrès dans d’autres domaines importants», dont en priorité la création de logements avec moins d’obligations environnementales à appliquer à l’intérieur des périmètres de construction.

«La politique de protection de la nature ne doit pas devenir une politique d’entrave que les citoyens considèrent comme arbitraire», est-il souligné dans le même paragraphe. La politique de protection de l’environnement doit garantir aux citoyens «une sécurité de planification et qui suit des procédures rapides, claires, intelligibles et justes».

Promotion de l’hydrogène et du photovoltaïque

C’est dans ce contexte que le CSV et le DP veulent s’attaquer à des innovations de taille, également soutenues par déi gréng. Est à citer le préfinancement des subventions climatiques, notamment dans le cadre de l’assainissement énergétique des bâtiments ou pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des maisons d’habitation. La mise à disposition de son toit à l’État fera qu’une fois le coût de l’installation amorti, le propriétaire de l’immeuble se verra offrir les panneaux.

Le gouvernement se dit également ouvert à installer du photovoltaïque le long des autoroutes et des voies ferrées, voire sur des parkings d’une taille qui reste à définir. Par contre, les sols à haute valeur agronomique doivent être exclus des installations agri-photovoltaïques.

L’accord de coalition transformé
en programme de gouvernement

Lundi matin, le nouveau Premier ministre, Luc Frieden, avait réuni ses ministres en Conseil de gouvernement pour la première fois. La seule décision majeure a été l’adoption de l’accord de coalition signé par le CSV et le DP jeudi dernier. Cette feuille de route est ainsi devenue officiellement le programme du gouvernement conservateur-libéral.

Luc Frieden avait annoncé dès vendredi qu’il profiterait de cette première réunion du Conseil pour expliquer aux membres de son gouvernement la méthode de travail qu’il compte prôner. Mercredi, le Premier ministre fraîchement nommé présentera son programme devant la Chambre des députés. Après un débat en plénière, tout au long de la journée de jeudi, un vote de confiance viendra sceller la procédure d’entrée en fonction du nouvel exécutif.

Un commentaire

  1. Encore une occasion ratée de s’occuper de choses sérieuses et non du CO2 que les asiatiques continuent à déverser à foison dans l’atmosphère.
    Les efforts -financiers- du Luxembourg en la matière aurtont un effet sur le climat rigoureusement nul.

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