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Dix ans de TGV au Luxembourg qui ont changé les habitudes


Plusieurs fois par jour, le TGV pointe son nez dans la gare de Luxembourg. Depuis l'été dernier, il relie aussi directement Marseille et Montpellier. (photo François Aussems)

Près de deux fois plus rapide que l’ancien Corail, le train à grande vitesse circule depuis dix ans entre Paris et Luxembourg. Il n’a pas fini d’impressionner. Paroles de voyageurs récoltées pour les départs en vacances.

« Avant l’arrivée du TGV, c’était long, c’était presque 4 heures de train jusqu’à Paris, soit l’équivalent du trajet en voiture », se souvient Sonia, 31 ans, rencontrée mercredi matin sur le quai de la gare de Luxembourg. «Aujourd’hui, c’est beaucoup plus pratique. Je prends régulièrement le TGV pour rendre visite à ma famille», poursuit-elle.

Cet été, cela fait dix ans que Paris n’est plus qu’à un peu plus de 2 heures de Luxembourg. En 2007, plus d’un étudiant s’était réjoui du lancement de la ligne à grande vitesse. Car par rapport aux trains Corail qui mettaient près de 4 heures, c’était un gain de temps indéniable ! «Je me souviens des longs trajets. J’en profitais pour travailler mes cours. Mais on avait peu de place», témoigne Stéphanie (31 ans), étudiante à Paris à partir de septembre 2005. Il y avait encore les compartiments fumeurs. Avec l’arrivée du TGV, tout a changé.»

«Comme si les voitures n’avançaient pas»

À l’époque, nombreux ont aussi été les voyageurs à emprunter la ligne à grande vitesse pour des motifs professionnels : «En 1re classe, j’avais ma place isolée. J’avais ma prise pour brancher mon ordinateur et pouvais travailler. Comme j’avais l’habitude de prendre la voiture pour aller à Paris, ce qui m’a le plus impressionné c’est la vitesse de 320 km/h. Entre Luxembourg et Metz, le TGV roule à vitesse normale. Mais sur la partie qui suit et qui longe l’autoroute, on a le sentiment que les voitures n’avancent presque pas», raconte Karl, âgé aujourd’hui de 63 ans.

À côté des études et du travail, il y a les loisirs. Le temps de parcours réduit attire plus d’un résident à se rendre à Paris. Avec leurs valises sur le quai, Myriam et Christiane attendent avec impatience l’entrée en gare du TGV. «En 2h05, on est à Paris, c’est vraiment pratique. Pour un séjour de deux jours c’est parfait», glissent les deux amies qui ont l’habitude de prendre le TGV.

Un peu plus loin, nous rencontrons Élisabeth, 66 ans, originaire d’Angers. Elle est venue rendre visite à sa famille à Luxembourg. Dans le temps, elle voyageait en Corail. «Avec le TGV, ça va mieux. L’inconvénient c’est qu’il est souvent en retard. Là, j’ai une correspondance à Paris, je crois que je vais la rater.» Effectivement, le tableau d’affichage indique un retard de 15 minutes…

Un aller-retour dans la journée pour une expo

La vitesse a aussi son prix, prévient Élisabeth : «Si on ne prend pas son billet à l’avance, on paie facilement le double.» Rita (65 ans), une autre habituée du train à grande vitesse, confirme : «Le TGV pour Paris est une bonne alternative à la voiture qui prend plus de temps. Mais si on est plus nombreux, la voiture revient moins cher. Pour un voyage au mois d’août à cinq, j’ai vérifié, cela nous coûterait 500 euros.»

La ligne à grande vitesse n’attire pas seulement les vacanciers. Elle permet aussi de faire l’aller-retour sur une seule et même journée. «Il m’arrive régulièrement d’aller voir une expo à Paris. Aujourd’hui, j’ai prévu Tokyo-Paris au musée de l’Orangerie. J’envisage aussi d’aller au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, mais cela risque d’être trop juste. Au pire, j’irai boire un verre sur une terrasse avant de reprendre mon train», nous confie cette senior en forme intéressée par la vie culturelle.

Depuis 22 ans, cette Française habite au Grand-Duché. Elle a connu les longs trajets à bord du Corail. «C’était difficile. C’était l’époque où j’ai rencontré mon mari, qui est luxembourgeois. Pendant un an, on a fait les allers-retours en Corail. C’était long. Il fallait compter autour de six heures jusqu’à Rouen…»

«Autrefois, c’était plus convivial»

Une autre anecdote revient à notre interlocutrice : «Une fois, l’hiver, le train ne roulait pas. J’ai donc pris l’avion et j’ai atterri sur une piste verglacée…» Aujourd’hui, le couple apprécie le TGV pour se rendre en vacances. «Notre point de chute est La Rochelle. C’est plus reposant que la voiture, même si actuellement le TGV est plus stressant avec tout le climat politique, stratégique…» Pendant un instant, elle se replonge dans les heures passées dans les wagons autrefois. «C’était plus convivial. Il y avait plus d’échanges entre les voyageurs. Aujourd’hui, tout le monde sort son portable et sa tablette. Moi la première.»

Le TGV a impressionné nombre de voyageurs. Il y en a d’autres que cela a laissés indifférents. Alexandre, 17 ans, qui l’a pris il y a quatre ans, est le premier à l’affirmer : «Rien ne m’a marqué. Je suis monté dans le train et j’ai dormi.»

Dix ans après son ouverture, la ligne à grande vitesse accueille tous les jours de nouveaux voyageurs. «On est en train de rentrer aux États-Unis. On prend notre avion à Paris», explique Irène (45 ans) accompagnée de son mari et de ses deux filles. En vacances en Europe, la famille originaire de Californie a pris pour la première fois le TGV à Paris pour se rendre à Bruxelles, avant de venir au Luxembourg. «Je ne peux pas vraiment comparer le TGV avec les trains à grande vitesse de chez nous.Mais dans vos trains régionaux, il y a plus de place et ils sont plus propres. Je félicite le Luxembourg», remarque l’Américaine à la fin de son séjour de deux jours au Grand-Duché.

Fabienne Armborst

Après Paris, le sud de la France

Depuis l’été 2016, il est également possible de rejoindre Strasbourg, Lyon, Marseille ou encore Montpellier en TGV direct depuis Luxembourg. «C’est l’idéal pour partir dans le midi. Et on n’a pas besoin de passer par TGV Lorraine», témoigne Louise, 57 ans, qui se rend de temps à autre à Montpellier. «On met un peu plus de sept heures. Mais lors de mon dernier voyage, une personne s’est jetée sur les rails et ensuite les incendies ont bloqué le TGV. On est arrivés avec trois heures et demie de retard…» Cet incident n’a pas découragé la voyageuse. «Je repars fin juillet. Les prix sont corrects. J’ai eu mon billet pour 45 euros», précise-t-elle.

Le TGV Est en chiffres

Le lancement du TGV Est «l’Européenne» remonte au 10 juin 2007. Depuis cette date, il a transporté plus de 128 millions de voyageurs.

Le 3 juillet 2016, lors de l’ouverture de la deuxième phase du TGV Est, 106 km supplémentaires sont venus compléter la ligne à grande vitesse. Au départ de la gare de Luxembourg, on a désormais la possibilité de se rendre en TGV direct dans le sud de la France : Lyon, Montpellier, Marseille… Actuellement, jusqu’à sept TGV circulent par jour vers Paris, deux vers Strasbourg et Lyon ainsi qu’un vers Marseille et Montpellier.

Pour rappel, à partir de la gare TGV Lorraine – une navette assure la liaison depuis Luxembourg –, on peut facilement se rendre à Bordeaux, Rennes ou Lille. À noter que depuis cet été, les temps de parcours pour les lignes Atlantique vers Bordeaux et Rennes sont réduits de 40 minutes.

Les services à bord du TGV n’ont pas non plus fini d’évoluer. La SNCF a annoncé que depuis début juillet de nouveaux services sont déployés progressivement. Les clients pourront ainsi surfer sur internet à 320 km/h et choisir leur place à bord en 1re classe.

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