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Luxembourg : les couacs et défis de la vaccination


Les flacons multidoses peuvent provoquer des pertes de vaccin. Une fois préparées, les doses doivent en effet être administrées le jour même. (Photo : AFP)

Le gouvernement s’attend à ce que la campagne de vaccination contre le coronavirus s’accélère nettement dès avril. D’ici là, les difficultés rencontrées au départ devront être résolues.

La livraison des vaccins anti-Covid continue de réserver de mauvaises surprises. «On devait réceptionner ce dimanche une charge de 9 000 doses. Nous avons été informés moins de 48 heures auparavant que seules 6 000 doses allaient pouvoir être livrées», illustrait, vendredi, le Premier ministre, Xavier Bettel. Sans avoir d’assurance absolue, il a toutefois voulu jouer la carte de la transparence en dévoilant le plan de livraisons prévisionnel pour avril. Ce sont 146 870 doses qui sont attendus au Luxembourg. Jusqu’à 73 435 résidents pourront être vaccinés. Du moins en théorie. Car en dépit des quantités livrées, d’autres facteurs entrent en jeu : taux d’adhésion, failles organisationnelles et problèmes de logistique.

Tirage au sort numérique

Deux tiers des personnes âgées de plus de 75 ans ne vivant pas dans une structure pour personnes âgées ont déjà été invitées à se faire vacciner. «Certains se demandent pourquoi ils ont déjà reçu une invitation alors que leur voisin, qui a le même âge, n’a pas encore été invité», avance la ministre. L’explication est la suivante : l’ordre des invitations repose sur un algorithme informatique semblable à celui employé pour la campagne de dépistage à grande échelle. Si ce sont bien les plus âgés qui sont convoqués en premier, le ministère de la Santé ne suit pas l’ordre alphabétique. «Tout cela doit permettre d’écarter tout soupçon de privilège», souligne Paulette Lenert.

Personnes alitées : une vaccination à domicile

Le CSV et avant lui l’ADR se sont inquiétés du sort réservé aux personnes de plus de 75 ans qui sont alitées et qui n’ont donc pas la possibilité de se rendre dans un centre de vaccination. Dans un premier temps, «elles ont pu avoir l’impression d’être laissées pour compte. Cela ne doit pas arriver», admet Paulette Lenert. Il s’agirait cependant d’un couac organisationnel. Le ministère compte rectifier le tir au plus vite en établissant, avec la Copas et les réseaux de soins à domicile, un relevé des personnes concernées. «La vaccination pourra se faire à domicile. Les équipes mobiles de la Santé, mais aussi les réseaux de soins, des médecins de la Réserve sanitaire, voire les médecins généralistes, pourront être déployés», écrit la ministre de la Santé au député ADR Jeff Engelen.

Jusqu’à 30 % de «pertes» de doses de vaccin?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que jusqu’à 50 % de doses de vaccin peuvent être perdues. Une récente étude française fait état de 25 à 30 % de «pertes». Plus concrètement, un problème dans le circuit de la chaîne du froid peut provoquer une telle perte. Les flacons multidoses représentent un autre problème. Une fois préparées, les doses doivent être administrées le jour même. Comme le précise Paulette Lenert à Jeff Engelen, le Luxembourg a fait le choix d’une gestion des stocks et des rendez-vous «en temps réel». «Le personnel en charge des vaccinations gère les doses de manière très professionnelle, ce qui fait que les pertes sont, pour l’instant, très minimes», écrit la ministre.

La priorité resterait toutefois le respect de la «qualité, de la stabilité et de l’intégrité» du vaccin. La commande pléthorique de doses, avec un stock permettant de vacciner plus d’un million de personnes, est notamment motivée par l’éventuel besoin de compenser des doses perdues.

David Marques

Seuls 4 % des patients infectés sont décédés à domicile

Seules 4 % des personnes qui sont mortes des suites d’une infection au coronavirus sont décédées à leur domicile. En chiffres absolus, 28 patients infectés sont décédés à la maison, sur un total de 640 décès (valeurs du 28 février). Jusqu’à présent, les statistiques officielles ne renseignaient que le nombre de décès survenus à l’hôpital (68 %) et ceux dans un «autre» lieu (38 %).

Ces données plus détaillées, le ministère les livre dans le cadre de sa réponse à une question parlementaire de Nancy Kemp-Arendt (CSV). La députée s’était penchée sur la demande par la Fédération des entreprises des pompes funèbres et de crémation d’une vaccination de son personnel en priorité contre le Covid-19. Cette requête a été rejetée par le ministère de la Santé, car selon lui le personnel des pompes funèbres n’entre pas en contact direct avec des patients contaminés. De plus, il existerait des procédures sanitaires strictes pour la prise en charge de la dépouille mortelle d’une personne décédée des suites d’une infection au coronavirus.

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