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Dirk Carlson, pro… mais dans six mois


Ses performances en sélection ont également suscité l'intérêt chez des clubs de D1 néerlandaise, 2e Bundesliga allemande et, tout récemment, Ligue 2 française. (archives Julien Garroy)

Toujours bloqué en réserve aux Grasshoppers un an après son arrivée en Suisse, le latéral gauche devrait décrocher son premier vrai contrat pro cet été. Mais vraisemblablement ailleurs.

Dans le monde du football, il est rare de tomber sur des clubs aussi bienveillants dans leurs analyses que peuvent l’être les Grasshoppers Zurich. Et la lucidité de la cellule sportive du club autant que son objectivité l’ont conduit à un constat paradoxal cet hiver, alors que l’urgence de son mercato lui donnait matière à bien d’autres sujets de réflexion : la courbe de progression de Dirk Carlson lui fait dire que le Luxembourgeois va devenir professionnel sans l’ombre d’un doute… mais que ce ne sera vraisemblablement pas à Zurich.

Explication de Paul Bollendorf, le directeur sportif grand-ducal de cette vénérable maison de 133 ans d’âge : «Il sera pro cet été, c’est sûr à 100%. Et si ce n’est pas chez nous, ce sera ailleurs. Récemment, notre coach, Thorsten Fink, a reconnu qu’il pourrait très bien faire l’affaire dans une défense à trois, mais par rapport au jeu que nous développons, nous ne lui trouvons pas ce profil moderne qui lui permettrait de jouer à gauche, ni même dans l’axe. Pourtant, on est très contents de lui. Il lui faudrait un championnat peut-être un peu moins exigeant du point de vue technique et tactique, mais où l’on mise plus sur la combativité – il se bat comme un fou –, comme la D1 autrichienne.»

Curieusement (ou pas, puisque le club s’est mis à assister l’agent du joueur dans sa recherche), des clubs de D1 autrichienne se sont récemment manifestés. Mais pas que. Ses performances en sélection ont également suscité l’intérêt chez des clubs de D1 néerlandaise, 2e Bundesliga allemande et, tout récemment, Ligue 2 française. Mais aucun n’a pu emporter (ou voulu emporter) le morceau cet hiver pour un défenseur de 20 ans dont le contrat se termine… dans cinq mois. Qui plus est, les Grasshoppers espèrent profiter de ses qualités pour permettre aux U21, avec lesquels évolue Carlson, de monter en D3 à l’issue de la saison, ce qui ne serait pas anecdotique pour la formation du club.

Déjà en D1 suisse, si…

Carlson serait ainsi libéré sans contrepartie pour services rendus. D’autant que, hors des terrains, il a largement facilité l’intégration d’éléments désormais importants de l’effectif, comme le Français Djibril Diani, actuellement l’un des jeunes espoirs les plus en vue d’Axpo Superleague et qui a partagé l’appartement de l’ex-Pétangeois. Les Grasshoppers se sont spécialisés depuis pas mal de temps dans la production de petits jeunes pas chers revendus plusieurs fois leur prix d’achat.

Cet hiver, c’est Souleyman Doumbia qui est parti pour 2,5 millions à destination de Rennes. L’Ivoirien est arrière gauche. Ce transfert aurait pu ouvrir une porte pour Carlson, mais non. Le timing, encore une fois, n’était pas le bon. Comme souvent malheureusement depuis son arrivée dans le championnat helvète. Arrivé trop tard à l’hiver 2018 pour être inscrit sur la liste des joueurs susceptibles de pouvoir jouer en D1 helvète («Alors qu’il aurait déjà pu y jouer s’il l’avait été, à l’époque», admet Paul Bollendorf), Carlson était «très fatigué» quand Thorsten Fink est arrivé aux manettes de l’équipe 1. Cela n’a pas aidé, d’autant que le système de jeu zurichois, très ambitieux, nécessite des garçons au taquet…

«Désormais, Dirk est pressé de faire carrière», devine Bollendorf. Ce n’est rien de le dire. Dans une interview de la fin d’année 2018, le défenseur nous confiait qu’il travaillait plus que beaucoup de joueurs de l’équipe 1 du club et ne comprenait pas pourquoi il ne recevait pas encore sa chance. Zurich entend bien se rattraper pour ces mauvais traitements. Il va aider le Luxembourgeois. S’il ne peut pas partir ailleurs, il lui fera donc signer un contrat, «si d’aventure il n’a pas déjà signé ailleurs», relativise Bollendorf, qui ne se fait aucun souci pour le Roude Leiw. Ce n’est désormais plus qu’une question de semaines.

Julien Mollereau

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