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Délit de fuite et ivresse au volant : il risque 102 mois d’interdiction de conduire


Pierre a refusé de se soumettre au test d’alcoolémie proposé par les policiers qui le pensaient en état d’ébriété. (Photo : archives lq)

Pierre a commis deux délits de fuite, dont un spectaculaire, et refusé de se soumettre à un éthylotest. L’année 2023 n’a pas été un bon millésime pour cet automobiliste impénitent.

Dix-huit mois, trente-et-un mois, dix-huit mois, dix-huit mois, dix-huit mois… Le procureur n’en finit pas d’énumérer les interdictions de conduire qu’il requiert à l’encontre de Pierre pour arriver à 102 mois au total. Si la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg suit le réquisitoire du parquet, l’homme de 45 ans pourrait bien ne plus s’asseoir derrière le volant d’une voiture pendant huit ans et demi. En outre, le procureur a requis 12 mois de prison assortis d’un sursis probatoire avec obligation de soins à son encontre, étant donné la dangerosité de sa conduite et la multiplicité des infractions commises.

Pierre a pris la fâcheuse habitude de prendre le volant en état d’ébriété et de commettre des délits de fuite. Il était entendu dans le cadre de trois affaires vendredi matin. La première étant la plus spectaculaire. «Mon coéquipier et moi étions en patrouille dans Alzingen quand nous avons remarqué que le panneau de circulation avait été renversé et projeté sur l’arrêt de bus», rapporte un inspecteur de police. Il est 20 h 24, le 5 avril 2023. Des morceaux de plastique jonchent la chaussée. «Un homme s’est précipité vers nous pour nous dire qu’il avait entendu un bruit décroissant qui semblait s’éloigner en direction du Schlammestee.»

«Il roulait presque sur la jante du côté avant droit»

Les deux policiers suivent les indications du témoin et rejoignent, une poignée de kilomètres plus loin, une voiture qui circule très lentement avec les feux de détresse allumés. «Le pneu avant était endommagé. Nous nous sommes portés à la hauteur de la voiture et avons demandé au conducteur de s’arrêter, mais il n’a pas réagi», poursuit le policier. «Nous avons dépassé la voiture et avons roulé encore plus lentement pour la forcer à s’immobiliser. Le conducteur a essayé de nous contourner avant de sortir de voiture pour nous demander ce que nous étions en train de faire. Il nous a reproché de bloquer la circulation.»

Entre-temps, un chauffeur de bus qui circulait en sens inverse avait signalé à la police avoir croisé Pierre et trouvé sa conduite dangereuse. «Il roulait presque sur la jante du côté avant droit», ajoute le policier. Pierre, lui, dit ne plus se souvenir de rien. Il s’est évanoui au bord de la route peu de temps après être descendu de son véhicule et a dû être transporté à l’hôpital où son état ne lui a pas permis d’être entendu par les policiers. «Il présentait une alcoolémie de 7 grammes d’alcool par litre de sang», précise le policier.

«J’essaie d’avancer»

Deux semaines plus tard, le 19 avril 2023, il commet un nouveau délit de fuite au même endroit après avoir percuté une voiture. «Je suis descendu de voiture pour voir s’il y avait des dégâts. Je n’ai rien vu, donc je suis reparti», dit Pierre pour se justifier. Des images de la voiture emboutie attestent pourtant de bosses. Une jeune femme qui a assisté à la scène témoigne avoir entendu un choc bruyant et avoir vu le quadragénaire sortir de sa voiture avant de reprendre sa route. «Il titubait, ses yeux étaient gonflés et il avait du mal à parler», s’est-elle souvenue.

Enfin, le 6 août 2023, Pierre est contrôlé par une patrouille de police à Mondorf après qu’un automobiliste a signalé une voiture qui circule en serpentant. «J’avais bu un verre de porto et deux verres de vin. Je n’étais pas ivre», affirme Pierre. «Un témoin vous a vu. Vous supportez 7 grammes d’alcool, alors pourquoi serpenter après trois verres?», lui fait remarquer le président de la chambre correctionnelle. Et pourquoi avoir refusé de faire un test d’alcoolémie qui aurait pu prouver ce qu’il avance?

Pierre regrette. Depuis, il aurait entamé une thérapie. «Je ne fréquente plus les cafés. J’essaie d’avancer», indique le prévenu. «C’est une bonne chose. Sans foncer dans des îlots routiers et les panneaux et sans commettre de délits de fuite en état d’ébriété cette fois», ironise le président, un brin taquin après avoir rappelé que Pierre a déjà été condamné par le passé pour les mêmes types de faits et lui avoir proposé d’effectuer un travail d’intérêt général au lieu d’une peine de réclusion.

Le prononcé est fixé au 16 mai prochain.

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