Malmenés, les verts ne comptent pas faire profil bas. Ils abordent les législatives de manière offensive, en défendant un bilan ayant permis de rendre le Luxembourg «plus durable».
Création de 500 logements abordables par an, grâce notamment à un budget multiplié par trois. Protection renforcée des forêts, des sources d’eau potable et de la biodiversité. Une part d’énergies renouvelables quadruplée, permettant de couvrir les besoins en électricité de l’ensemble des ménages. Offensive pour recruter quelque 200 nouveaux policiers par an. Investissement massif dans les transports publics. Ou encore modernisation de la justice et de la protection du patrimoine.
Après le résultat mitigé aux élections communales et des sondages peu favorables, déi gréng ont décidé de passer à l’offensive en mettant en avant leur bilan lors de la législature écoulée. «Nous avons hérité de ministères où les retards à rattraper étaient énormes. Aucun de ces ressorts n’a été simple à gérer. Un grand potentiel de conflit existait dans tous les dossiers», résume Josée Lorsché, la cheffe de la fraction verte à la Chambre des députés. Mais, malgré les énormes défis, «il faut constater que déi gréng ont réalisé beaucoup de projets qui ont permis de rendre le Luxembourg plus durable, que ce soit dans les domaines des transports, de l’énergie, de l’environnement ou du logement».
La présentation du bilan parlementaire, jeudi, a servi de coup d’envoi pour une campagne électorale qui sera menée de manière offensive. Pas question de faire profil bas, en dépit des critiques acerbes qui s’abattent sur déi gréng, que ce soit de la part des concurrents politiques ou de franges de citoyens. «Si on nous tape dessus, on va contre-attaquer en mettant les choses au clair», clame Josée Lorsché.
Le CSV a été la cible privilégiée de déi gréng, notamment dans le domaine du logement. «Après 30 ans de politique de logement inexistante, nous avons pris en main ce ressort pour agir de manière conséquente. Si le Pacte logement 1.0, introduit par le CSV, a permis de créer à peine 1 000 logements en l’espace de 12 ans, le Pacte 2.0, initié par le ministre Henri Kox, permettra de réaliser, d’ici à 2027, en moyenne 800 logements par an», avance la cheffe de fraction.
Pas question d’accepter les reproches insinuant que l’intervention étatique dans le domaine du logement mène le pays «vers un régime communiste». «Il s’agit uniquement d’un plan d’investissement pour la création d’un parc de logements abordables qui aurait déjà dû être transposé lors de l’ère Juncker, mais le CSV a échoué en la matière», renchérit Josée Lorsché. Une dernière pique, lancée cette fois contre les partenaires de coalition DP et LSAP : «Aucun de ceux qui clament tout mieux savoir que les autres ne s’est porté candidat pour prendre en charge le ministère du Logement».
DP et LSAP attaqués également
Elle a passé le flambeau à François Benoy, qui s’est montré encore plus offensif en tirant le bilan des politiques de mobilité et environnementale menées par déi gréng. «Nous avons évalué les besoins en mobilité à l’horizon 2035. Il faudra la participation de déi gréng au prochain gouvernement pour fixer les bonnes priorités, sans quoi le retour au chaos est assuré», souligne le député.
Même constat dans les domaines de la protection de la nature et de la lutte contre le changement climatique. «Tous ceux qui ont à cœur la nature, la biodiversité et la protection de l’eau doivent nous faire confiance. Aucun autre parti n’est prêt à prendre les décisions fortes et courageuses dont a besoin le pays. Les belles paroles ne suffisent pas», martèle François Benoy, ciblant encore le CSV : «Ils défendent une politique environnementale pragmatique. En réalité, cela veut dire qu’ils ne comptent rien faire du tout. On l’a vu au Parlement européen, où les deux élus du CSV ont voté contre la directive sur la restauration des ressources naturelles».
Une coalition comprenant déi gréng et le CSV semble peu probable. Mais qu’en est-il d’un troisième gouvernement formé avec le DP et le LSAP ? Les libéraux se sont fait attaquer, hier, pour leurs tergiversations sur une réforme fiscale «à mener en urgence». Les socialistes se voient reprocher un «système de santé présentant de grands problèmes structurels». L’absence d’une loi pandémie, également du ressort de la ministre socialiste de la Santé, constitue un autre regret majeur de déi gréng.