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Les pirates ne comptent rien lâcher


Sven Clement (à d.) et Marc Goergen se disent confiants pour le scrutin du 8 octobre. (photo Parti pirate)

Le parti a le vent en poupe et espère être renforcé lors des législatives, notamment grâce à un solide bilan parlementaire, présenté lundi. Les deux élus pirates se sentent bien dans l’opposition.

Les sondages voient le Parti pirate au moins doubler son nombre de sièges à la Chambre, cinq ans après la surprise créée lors des législatives de 2018. «Doubler ou tripler notre nombre de députés ne nous pose aucun problème. On dispose des candidats adéquats», assure Sven Clement, la tête de liste nationale et compère de Marc Goergen, le second député pirate. Malgré leur statut de novices et des ressources limitées, les deux élus estiment avoir pleinement réussi leur mission. «Contrôler, chatouiller et pousser le gouvernement, tout en restant constructifs», résume Sven Clement.

En 1 721 jours de présence à la Chambre et plus de 300 séances plénières, il y a eu 1 300 prises de parole et près de 1 600 questions parlementaires. S’y ajoutent 20 propositions de loi et 118 motions. Ce bilan chiffré est notamment lié au «nombre incroyable d’affaires» qui ont éclaboussé la majorité. Sven Clement énumère notamment les fichiers «secrets» de la justice et de la police, la saga Gaardenhaischen, le plagiat du Premier ministre, la Superdreckskëscht ou le Science Center. «Ces deux dernières affaires ont comme point commun que des personnes privées s’enrichissent grâce à des deniers publics. Il s’agit à la base de bonnes initiatives, mais la gouvernance est gravement défaillante», fustige le chef de file du parti.

Des projets de loi «votés de force»

Alors qu’ils avaient soutenu la déclaration de gouvernement du Premier ministre en début de législature, les deux députés pirates attribuent une très mauvaise note à la majorité sortante. Le moindre mal serait encore que leurs «bonnes idées ont été incluses dans des projets de loi, sans que l’on ne cite les sources». Marc Goergen est bien plus remonté par le fait que cette ultime semaine de séances plénières à la Chambre soit truffée de projets d’envergure (virage ambulatoire, réforme de l’armée, gestion des fichiers judiciaires et policiers, etc.), qui seraient «votés de force pour embellir le bilan du gouvernement». «Le personnel parlementaire est à bout de souffle», clame le député sudiste.

Les pirates plaident pour que la Chambre devienne enfin un Parlement à plein temps. Autre proposition : créer une commission spéciale d’évaluation des politiques publiques. «La liste des motions pour évaluer les lois ne cesse de s’allonger, mais ces évaluations ne sont pas effectuées. On délègue ce travail au gouvernement. D’un point de vue démocratique, il n’est pas bon que la Chambre ampute son pouvoir de contrôle», développe Sven Clement.

Au fil de leurs explications, on sent que les deux élus pirates se plaisent dans leur rôle de députés d’opposition. N’existe-t-il pas l’ambition d’intégrer un prochain gouvernement? «Le cas échéant, le programme et l’aspect humain joueront un rôle important. En tout cas, ce ne serait pas désastreux si l’on siégeait durant cinq années de plus dans l’opposition», répond la tête de liste du parti. L’objectif serait toutefois de décrocher davantage de sièges, notamment pour mieux se repartir le travail parlementaire.

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