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De Melsbroek à Gaza en passant par le Findel


Le Grand-Duc et le Roi Philippe (au c.) entourés par les ministres de la Défense Yuriko Backes et Ludivine Dedonder (à g.). 

La composante air de la coopération militaire belgo-luxembourgeoise est engagée dans de multiples missions. L’alliance comprend aussi d’autres domaines, dont le déminage.

Même une visite du Roi Philippe et du Grand-Duc Henri n’entrave pas les rouages de la flotte d’A400m, exploités ensemble par la Belgique et Luxembourg.

À l’arrivée, hier matin, dans le hangar implanté sur la base de Melsbroek, pas de trace, en effet, de l’aéronef arborant le Roude Léiw. Était-il engagé dans une mission? Non, c’est finalement de loin que les souverains ont pu l’apercevoir, dépourvu de ses hélices, stationné à l’autre bout de l’immense hangar de plus de 13 600 m2.

«Les avions de la flotte partent en permanence en mission. Cette semaine, il était tout simplement au tour de notre avion de passer sa visite de maintenance régulière», explique la ministre de la Défense, Yuriko Backes.

Il est à rappeler, dans ce contexte, que l’avion commandé par la Défense luxembourgeoise (coût : 120 millions d’euros) a été – en automne 2020 – le premier à être livré. Il compte, donc, par la force des choses, le plus grand nombre d’heures de vol.

«Important de travailler sur l’interopérabilité»

Pas de déception toutefois pour le roi et le Grand-Duc, qui ont pu découvrir sur différents stands d’autres domaines de l’étroite coopération militaire belgo-luxembourgeoise.

À commencer par la «mini-flotte» de deux hélicoptères de type H-145M, basée au Findel et exploitée par la police grand-ducale. Le coût d’acquisition (27,3 millions d’euros) et les frais d’exploitation (86 millions d’euros de 2024 à 2038) sont toutefois attribués à l’effort de défense.

La police fédérale belge, dont l’escadrille de surveillance de la zone de Bruxelles, mise sur les mêmes appareils. Et des réflexions sont engagées pour doter l’armée belge de ce type d’hélicoptère.

«Il est très important de travailler sur l’interopérabilité de nos équipements de défense, avec la Belgique, mais aussi avec nos alliés de l’UE et de l’OTAN. Il faut que l’on se mette dans les meilleures conditions dans un contexte géopolitique difficile, surtout depuis l’invasion russe en Ukraine», souligne la ministre Backes. Car, «si nous voulons éviter la guerre, nous devons investir dans notre capacité de défense».

La flotte binationale des A400M est jusqu’à présent l’exemple le plus concret et le plus marquant de cet effort, engagé avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et la Turquie. La dernière mission marquante des A400M «européens» fut le largage d’aide humanitaire au-dessus de la bande de Gaza.

Un avion belgo-luxembourgeois était aussi mobilisé. «Cette mission a pu être achevée avec succès. Il faut toutefois souligner qu’il s’agissait d’une opération particulière, car elle a eu lieu dans une zone de guerre, alors que notre flotte est davantage engagée dans des missions de transport de matériel, dans le cadre de missions de maintien de la paix. Ici, seule l’aide humanitaire, une autre priorité, était présente», affirme la ministre de la Défense.

En attendant le futur bataillon binational de 700 militaires, dont 350 luxembourgeois, une autre coopération rapprochée est en place depuis plusieurs années. Après l’incident mortel en février 2019 au camp de Waldhof (2 morts), l’armée grand-ducale a engagé une coopération plus étroite avec l’unité de déminage de l’armée belge.

«Nous avons remarqué qu’il fallait à la fois continuer à investir dans l’infrastructure et dans la formation commune de nos démineurs», relate Yuriko Backes. Le camp hébergeant le service déminage sera rénové à l’aide d’une enveloppe de 81,5 millions d’euros.

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