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Crise du logement : le CSV mise sur les allègements fiscaux


Les chrétiens-sociaux plaident pour l’investissement et l’accès à la propriété à grands coups de mesures fiscales. (Photo : hervé montaigu)

Le principal parti d’opposition choisit d’attaquer l’année électorale avec le chantier du logement, remettant d’anciennes propositions sur la table et étrillant la coalition sortante au passage.

Parmi les chantiers prioritaires auquel le pays doit s’attaquer selon lui – logement, fiscalité, santé, éducation, inégalités sociales, compétitivité et climat – le Parti chrétien-social a choisi d’entamer son calendrier médiatique 2023 avec l’épais dossier de la crise du logement.

Face à la presse vendredi, Marc Lies, Claude Wiseler, Elisabeth Margue, Martine Hansen et Gilles Roth ont ainsi tiré à boulets rouges sur la «politique ratée et contre-productive» de la majorité gouvernementale en la matière, alors que le portefeuille aura vu se succéder pas moins de quatre ministres depuis 2013, rappellent-ils.

Dans leur inventaire à charge, les cinq députés n’ont pas manqué de souligner l’augmentation de plus de 100 % des prix sur le marché ces dix dernières années teintées de bleu-rouge-vert, tout comme le recul de 6 % du nombre de prêts immobiliers accordés par les banques en 2022.

1 500 logements disponibles en moins

Un tableau sombre, que les difficultés des entreprises du secteur de la construction et leurs carnets de commandes vides pour les prochains mois, vient noircir davantage : la Fédération des artisans et la Chambre de commerce ont ainsi prévenu que 2023 sera amputée de 40 % de nouvelles résidences, soit 1 500 logements disponibles en moins.

Autant de grain à moudre pour les candidats CSV, déjà tournés vers le scrutin d’octobre : «Ce gouvernement n’a pas fait du logement une priorité, et utilise la pandémie de covid et la guerre en Ukraine comme excuses pour son inertie», a martelé le coprésident Claude Wiseler, immédiatement suivi à la tribune par Marc Lies.

«En 2019, la situation était déjà délicate. Nous avions proposé d’augmenter le crédit d’impôt TVA de 50 000 à 100 000 euros pour un logement. C’était nécessaire, ça l’est encore plus aujourd’hui», pointe le député, qui parle d’une situation catastrophique dont le gouvernement ne prend pas suffisamment la mesure.

«C’est un échec absolu», poursuit le bourgmestre de Hesperange, se référant notamment à une série d’annonces jamais suivies d’effets selon lui. «En 2014, le Premier ministre et la ministre du Logement, Maggy Nagel, promettaient 10 000 unités. Neuf ans après, seulement 3 000 ont été construites», affirme-t-il, dénonçant le manque d’offre qui fait flamber les prix.

Un arsenal d’allègements fiscaux

Tous estiment aussi que le passage de la TVA à 17 % pour les projets locatifs neufs, instauré en 2015 «au plus mauvais moment», a découragé les investisseurs potentiels. D’où leur proposition de faire à nouveau fondre ce taux – fixé à 16 % pour cette année – à 3 % pendant trois ans.

Autres mesures portées par les chrétiens-sociaux au rayon allègement fiscal : l’augmentation du crédit d’impôt sur les actes notariaux (Bëllegen Akt) de 20 000 à 50 000 euros, alors que le montant actuel n’a plus été adapté depuis 2002, ou encore le doublement du plafond des intérêts débiteurs déductibles pour les primo-acquéreurs, de 2 000 à 4 000 euros.

Ils jugent indispensable de créer le cadre légal qui permettra d’inclure des projets privés dans la construction de logements abordables, via le Fonds national du logement et la Société nationale des habitations à bon marché, tandis qu’ils souhaitent puiser davantage dans le Fonds souverain intergénérationnel – dont le volume dépasse les 500 millions d’euros – pour offrir un coup de pouce aux acquéreurs.

Enfin, sur la réforme du bail à loyer, présentée en octobre et qui ne cesse de provoquer des remous – jusqu’au sein du gouvernement – la coprésidente Elisabeth Margue confirme que le CSV veut sa suspension, au moins jusqu’à la fin de l’année. Pour rappel, ce texte prévoit le plafonnement des loyers à 3,5 % du capital investi, avec un coefficient tenant compte de l’évolution des prix pour les biens anciens. Un point qui concentre les critiques, les loyers pouvant augmenter dans certains cas à cause de ce calcul.

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