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Covid Check au travail : le gouvernement n’a rien cédé face aux syndicats


Nora Back, présidente de l’OGBL, et Dan Kersch, ministre du Travail, n’ont pas réussi à accorder leurs violons. Le gouvernement met la pression au risque de créer des tensions au sein des entreprises du pays. (photo Julien Garroy)

Le Covid Check deviendra une réalité sur le lieu de travail si l’employeur le décide ainsi. Et c’est aussi selon son bon vouloir qu’il prendra en charge ou pas les frais de tests. Les syndicats s’indignent, le gouvernement reste ferme.

Le gouvernement met la pression pour forcer la population à se faire vacciner. Les syndicats en ont eu le cœur net après une heure et demie d’une rencontre qui s’est soldée par un échec. Aucune des revendications émises par les trois syndicats (OGBL, LCGB et CGFP) n’a eu grâce aux yeux des ministres qui restent fermes sur leur position. Les employeurs pourront imposer le Covid Check s’ils le veulent et ce sera aux employés de prendre en charge les frais relatifs aux tests à faire réaliser par un professionnel de la santé.

La mesure est radicale et elle n’a qu’un seul objectif : atteindre enfin un taux de vaccination de 80 à 85% qui permettra de lever toutes les mesures sanitaires. Le pass qui sera obligatoire dans le secteur Horeca pourrait donc devenir la condition pour se rendre sur son lieu de travail. «Nous jugeons cette mesure incompatible avec le respect des libertés et droits fondamentaux des citoyens que le gouvernement a défendu depuis le début de la pandémie», écrivaient les syndicats mercredi dernier en réclamant une réunion d’urgence.

Elle a eu lieu vendredi, mais toutes les questions restent ouvertes. Le gouvernement ne cède rien, pas même la possibilité de maintenir des autotests gratuits. «C’est trop facile, nous a répondu la ministre de la Santé», informe Nora Back, la présidente de l’OGBL, jointe par la rédaction à l’issue de la réunion qui s’est déroulée au château de Senningen.

Le but est clair, il faut à tout prix rendre la vie impossible aux non-vaccinés et le patronat qui plaide pour un retour à la normale dans les plus brefs délais penche du côté du gouvernement. Placés devant le fait accompli, les syndicats ont quitté la réunion quand ils ont compris que la discussion était complètement stérile. «Au bout d’une heure et demie, les ministres nous ont dit que le texte était prêt et qu’il ne subirait aucun changement», raconte Nora Back.

Comme le casque et les lunettes

Pourtant, toutes les questions restent ouvertes. Qui va payer pour les tests ? L’employeur s’il le veut bien, sinon l’employé. Que se passe-t-il pour celui ou celle qui refuse de se plier au contrôle ? «Le ministre Dan Kersch nous répète encore et toujours qu’il s’agit d’une mesure de sécurité et de santé au travail que peut imposer le patron donc il compare toujours avec le port du casque ou des lunettes de sécurité. Si un employé refuse d’en porter, il peut être sanctionné, voire licencié.»

Certes. Mais dans ce cas-là, c’est le patron qui paye pour les tenues de sécurité de ses employés. «Le gouvernement nous dit qu’il y a un vaccin gratuit à disposition pour remplir cette obligation sanitaire donc les employés qui désirent un service extra doivent en assurer les frais», poursuit la présidente de l’OGBL. Les trois syndicats partagent un point commun avec le gouvernement : ils veulent tous sortir de cette crise et défendent ardemment la vaccination comme seul moyen d’y parvenir. Mais une obligation vaccinale déguisée, comme c’est le cas avec le dernier projet de loi Covid, ne réglera pas le problème, comme l’estime, en substance, Nora Back.

Pour les entreprises à partir de 150 salariés, il faudra néanmoins un accord de la délégation du personnel. «Nous aurions souhaité que ce principe s’applique également aux PME, mais non, là encore, nous avons eu une fin de non-recevoir», affirme Nora Back.

Quid du service public ? Chaque responsable d’administration choisira d’instaurer le régime Covid Check ou non. «Autant dire qu’ils feront ce que leur ministre de tutelle leur dira de faire et le Covid Check finira par être la règle», prédit-elle.

Aucun autre rendez-vous n’est fixé. Les services juridiques des trois syndicats épluchent la législation, tentent de trouver la faille, mais le temps est court. Le texte est prêt à être voté lundi prochain et le Conseil d’État n’a émis aucune opposition formelle. Le projet de loi Covid semble donc être conforme aux législations nationales et supranationales et rien ne devrait lui faire barrage.

Pour les syndicats, la coupe est pleine. Ils savent pertinemment, et le gouvernement ne s’en cache pas, que ces mesures nouvelles sonnent la fin de la récréation, et marquent un pas vers une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom.

Geneviève Montaigu

Un commentaire

  1.  » Le projet de loi Covid semble donc être conforme aux législations nationales et supranationales et rien ne devrait lui faire barrage. »
    Je dirais que c’est se foutre de la gueule des gens si cette pourriture de loi est légale!
    C’est plutôt de l’abus de pouvoir, de l’harcèlement et de la discrimination, apartheid.
    L’état a plus de stock que ce qu’il en faut?? bientôt périmés?? c’est pour ça qu’ils sont pressés à piquer!

    ça ne choque personne, du fait qu’une personne piqué peut être contaminée et contaminante et donc alors pourquoi cette exigence seulement envers les non piqués? C’est de la discrimination! Tant qu’on y est, on va demander aussi un SidaCheck?
    On connaît la suite, après les 85% atteint, se sera du covidcheck non valide/expiré. Faudra recommencer le covidnazicheck.
    Dans tout ça, je trouve les syndicats bien mous et le Conseil d’Etat n’en parlons pas!
    Cet abus de pouvoir est à gerber…

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