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Couronnement de Charles III : «Il n’est pas inimaginable que le roi vienne en visite au Grand-Duché»


«Luxembourg et Londres travaillent étroitement ensemble. Le besoin est mutuel, et les deux places financières en sont pleinement conscientes», affirme l’ambassadrice du Royaume-Uni. (Photo : hervé montaigu)

À l’occasion du couronnement, ce samedi, du roi Charles III, l’ambassadrice de cet événement pour le peuple britannique. La diplomate revient aussi du Royaume-Uni au Luxembourg, Fleur Thomas, évoque l’importance sur les étroites relations qu’entretiennent les deux pays.

En poste depuis avril 2021, l’ambassadrice du Royaume-Uni au Grand-Duché, Fleur Thomas, va vivre un moment particulier avec le couronnement du roi Charles III. Avec le concours de la St George’s International School, de l’Anglican Church, du British Ladies Club, de la British-Luxembourg Society, de la British Chamber of Commerce, des British Girl Guides Luxembourg et Telstar, la communauté britannique du Luxembourg sera réunie en grand nombre pour assister, à distance, à cet événement historique. Il s’agira d’une parenthèse bienvenue après des mois de turbulences politiques et sociales. L’ambassadrice se veut positive pour l’avenir.

Ce samedi aura lieu à Londres le couronnement de Charles III. Quelle est l’importance pour le peuple du Royaume-Uni de cet événement, dont on sait par ailleurs que, en raison de son coût, il reste contesté par certains ?

Fleur Thomas : Je pense que le couronnement va connaître un grand succès. L’immense chagrin vécu lors du décès de Sa Majesté la Reine est venu démontrer que le pays reste pleinement attaché à la monarchie. Il y a toujours des détracteurs à tout. Vous voyez probablement la même chose ici au Luxembourg. Mais je dirais que la grande majorité au Royaume-Uni, et au sein du Commonwealth, est enthousiasmée par ce couronnement. Vous le verrez avec la foule qui sera présente dans les rues et qui bordera The Mall, tout comme lors des autres événements passionnants qui auront lieu tout au long du week-end.

Au bout des sept premiers mois du nouveau roi à la tête du pays, comment est-il vu par son peuple ?

Les sondages font état de la popularité du roi Charles. Il s’agit d’une chose positive. L’ensemble de la famille royale maintient d’ailleurs sa cote de popularité. Cela fait partie intégrante de notre identité d’être issu d’un pays avec une monarchie. Et il est vraiment très important pour les Britanniques d’avoir un monarque à la tête du pays. Cela représente un certain degré de stabilité et d’assurance. Personnellement, je n’ai connu que la reine Elizabeth comme unique monarque. Son règne a constitué une glorieuse stabilité pour nous. Mais nous avons pu constater qu’après son décès, son fils a pris, comme attendu, la succession comme chef de l’État, en prônant la volonté de se mettre au service du peuple, tout comme l’a fait la reine pendant des décennies. Il a soutenu sa mère pendant très longtemps, surtout lors des dernières années de son règne, où Charles l’a représentée lors de nombreux voyages à l’étranger.

La grande majorité au Royaume-Uni, et au sein du Commonwealth, est enthousiasmée par ce couronnement

Vous venez de l’évoquer : le rôle du monarque est-il bien d’être un facteur de stabilité, surtout en ces temps plus troubles ?

Les mots clés sont stabilité et continuité. Le roi est notre chef de l’État. Il représente le Royaume-Uni vers l’extérieur. Comme l’a démontré le grand succès de la récente visite du roi en Allemagne, ses voyages permettent d’apporter le meilleur de la britannicité à l’étranger. Cela fait partie intégrante de son rôle. En fait, le roi est notre tout premier ambassadeur. Au vu des nombreux voyages déjà effectués en tant que prince héritier, il n’avance pas en terrain inconnu.

Comment la communauté britannique du Grand-Duché va-t-elle vivre cette journée particulière ?

L’ambassade organise, avec plusieurs associations britanniques, un rassemblement à la St George’s International School. Sept cents personnes seront présentes, ce qui démontre que les gens veulent être associés à cette journée particulière. Le roi compte vraiment créer ce sentiment de célébration et susciter la volonté de se réunir à l’occasion de son couronnement. C’est ce que nous voulons également proposer ici au Luxembourg.

Le Grand-Duc Henri sera présent à Londres pour le couronnement. Les deux familles royales sont très proches l’une de l’autre. Un changement est-il à prévoir avec l’arrivée du nouveau roi ?

Le Grand-Duc et le roi Charles se sont déjà rencontrés à deux reprises, lors des funérailles de la reine Elizabeth II et plus récemment lors d’une cérémonie à l’académie militaire de Sandhurst. Ils ont eu l’occasion de partager quelques moments en privé. Et comme vous l’avez mentionné, les deux familles sont vraiment très proches l’une de l’autre, en particulier avec les liens qui se sont créés entre le Grand-Duc Jean et les Irish Guards.

La seule visite au Luxembourg d’un monarque britannique remonte à 1976. À l’époque, la reine Elizabeth II avait été accueillie par le Grand-Duc Jean. Une visite du roi Charles III est-elle envisageable, peut-être en 2026, à l’occasion du 50e anniversaire de la venue de sa mère au Grand-Duché ?

Il est très difficile de se projeter aussi loin. Sa Majesté le Roi doit en premier lieu s’assurer de visiter les pays du Commonwealth. La visite en France devra aussi être reprogrammée. Mais il n’est pas inimaginable que le roi Charles III vienne en visite au Grand-Duché. Pour l’instant, je ne peux également pas répondre à la question de savoir si et quand le Grand-Duc sera invité à effectuer une visite d’État au Royaume-Uni.

Le Brexit a été l’élément déclencheur d’importantes perturbations au Royaume-Uni, y compris au sein du gouvernement. Le Premier ministre Rishi Sunak peut-il réussir à apporter enfin plus de stabilité ?

Il est rassurant qu’un ancien chancelier de l’Échiquier (NDLR : ministre des Finances et du Trésor) soit devenu Premier ministre. Nous voyons beaucoup de stabilité à l’heure actuelle dans le gouvernement. On entre dans une nouvelle phase qui fait suite aux petits pépins législatifs que nous avons pu connaître. Le cadre de Windsor (NDLR : le protocole sur l’Irlande et l’Irlande du Nord) a reçu un accueil extrêmement positif dans toute l’Union européenne. Nous allons vraiment de l’avant maintenant pour avoir un changement dans la façon d’entretenir des relations bilatérales à travers l’Europe, et cela inclut également le Luxembourg. Les gens sont passés à autre chose et laissent les années difficiles derrière eux.

«Cela fait partie intégrante de notre identité d’être issu d’un pays avec une monarchie», souligne Fleur Thomas. Photos : hervé montaigu

Au vu des difficultés rencontrées, n’existe-t-il pas des regrets d’avoir quitté l’Union européenne ?

Il faut tout d’abord souligner que le Brexit a été le résultat d’un processus démocratique. Si vous entrez dans une institution comme l’UE, des barrières sont à surmonter. On s’est également rendu compte que quitter l’UE n’est pas si simple. On a été les premiers à le faire. Personne ne savait vraiment à quoi s’attendre. Désormais, nous laissons le Brexit derrière nous et sommes décidés à nous élancer, en tant que pays, vers une nouvelle ère.

Le Brexit a-t-il eu un impact négatif sur les relations entre le Royaume-Uni et le Luxembourg ?

Le Premier ministre luxembourgeois m’a exprimé en personne et en public ses regrets sur le Brexit. Il n’a pas changé de position et c’est tout à fait son droit. Nous avons toujours eu une bonne relation, comme ce fut le cas avec mon prédécesseur. Le Luxembourg a fait preuve de beaucoup de pragmatisme. Les deux pays ont continué à très étroitement collaborer dans le domaine des services publics, mais aussi en amont de la COP26. Il existe de nombreux exemples où nous travaillons ensemble au quotidien. Et je dois dire qu’il n’est pas très compliqué de maintenir cette étroite relation. Le Grand-Duché n’est pas un pays avec lequel nous connaissons des difficultés particulières.

Aucun changement majeur dans nos relations bilatérales n’est à constater après le Brexit

Le Brexit a été accompagné de nouvelles règles, notamment dans le domaine financier. Sachant que Luxembourg et Londres sont deux places financières majeures, quel est aujourd’hui le flux des échanges ? 

Le relation est toujours symbiotique. Luxembourg et Londres travaillent étroitement ensemble. Le besoin est mutuel, et les deux places financières en sont pleinement conscientes. Aucun changement majeur dans nos relations bilatérales n’est à constater après le Brexit. Nous continuons également à avoir de très bonnes relations commerciales. Les échanges de haut niveau, notamment entre les ministres des Finances, confirment la volonté de continuer à aller dans ce sens.

Le Royaume-Uni a été un des premiers pays à assurer son plein soutien à l’Ukraine pour faire face à l’agresseur russe. Comment le gouvernement britannique considère-t-il la contribution luxembourgeoise, forcément plus limitée ?

Nous apprécions plus globalement le fait que tous les membres de l’OTAN produisent d’importants efforts pour soutenir l’Ukraine, ce qui n’est pas forcément évident, notamment sur le plan financier. Dans un premier temps ont été fournis des armes, des gilets pare-balles, des casques et d’autres équipements militaires. Le Luxembourg a également fourni ce genre de matériel. Ce qui est à mettre en avant est l’unité retrouvée au sein de l’OTAN. Chaque effort est apprécié, peu importe quel pays le produit. Je rapporte régulièrement à Londres les contributions apportées par le Luxembourg.

Un commentaire

  1. not my king / grand-duke

    nee merci. pas besoin de ce cirque royal ici, par  » la grace de dieu », payé par contribuables!, en 2023.

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