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Contournement de Bascharage : les opposants se réjouissent d’avoir «gagné du temps»


La secrétaire de l’association BIGS est satisfaite sans crier victoire. Elle n’a qu’une idée sommaire du nouveau tracé de contournement de Bascharage.  (Photo : archives LQ/Alain Rischard)

L’initiative citoyenne BIGS de Sanem a pris connaissance avec satisfaction du projet de nouveau tracé pour contourner Bascharage, mais doit encore analyser son impact.

Le combat a porté ses fruits, du moins en partie. Du côté de l’initiative citoyenne de Sanem BIGS, c’est avec soulagement que la nouvelle d’un nouveau tracé a été accueillie. Là encore, il faut tempérer. «On verra si on a vraiment gagné.

Nous ne disposons d’aucun plan explicite, juste d’un tracé assez sommaire et du communiqué de presse», informe sa secrétaire, Patrizia Arendt, également membre du conseil communal de Sanem.

Le contenu du communiqué a de quoi lui donner le sourire. «Les différentes solutions proposées jusqu’à présent ont connu des oppositions vives depuis les années 1990, notamment en raison de l’impact substantiel sur la forêt du Bobësch et la lisière de la forêt Zämerbësch, désignée zone Natura 2000, ainsi que l’atteinte à la qualité de vie des habitants des localités des deux communes», reconnaissent les deux ministres écolos, François Bausch et Joëlle Welfring.

Ils expliquent leur revirement par le fait que, depuis 2022, «les études des mesures pour compenser l’impact environnemental, le Plan national de mobilité 2035 et la décision d’optimiser l’A13 et l’A4 ont modifié profondément les conditions cadres du projet».

«Dans le flou»

«Le Plan national de mobilité n’a pas de valeur juridique et il reste une loi qui a été votée en 2018 pour réaliser le contournement», rappelle Patrizia Arendt, s’estimant encore «dans le flou», concernant l’avenir de ce projet. «Nous allons l’analyser de près comme nous l’avons fait pour le précédent tracé», explique la secrétaire de BIGS.

Le nouveau tracé, destiné à réduire considérablement l’impact sur les zones de loisirs et sur la zone protégée Natura 2000, comprendra un tunnel de 600 à 700 m en dessous de la zone protégée. «Il faudra voir si un tunnel n’affecte pas la zone», prévient Patrizia Arendt.

Pour l’heure, le moral est plutôt bon du côté de ceux qui ont résisté au projet. Beaucoup leur avaient conseillé d’abandonner, car l’affaire était pliée. «On a tenu bon avec d’autres mouvements, des activistes qui avaient planté leur campement dans le Bobësch, et finalement deux ministres qui ont fait un revirement», note la secrétaire avec satisfaction.

Des microgrammes de pollution toujours contestés 

Le projet de contournement, dont les travaux devaient débuter ce printemps, selon une promesse faite par François Bausch aux élus locaux, est complètement relancé avec l’apparition de cette alternative. Ce n’est pas demain que Bascharage aura son contournement.

«Nous avons gagné du temps et c’est bénéfique pour la zone Natura 2000», déclare Patrizia Arendt, soulagée. BIGS va rester vigilant et analysera les nouveaux éléments au fur et à mesure.

L’initiative citoyenne conteste la réalisation d’un contournement qu’elle estime non nécessaire et observe toujours que la loi de 2018 s’appuie sur de faux calculs. Le niveau de pollution au dioxyde d’azote (NO2) utilisé comme principal élément pour justifier la loi de financement avait été établi à plus de 80 microgrammes par mètre cube, soit le double des valeurs considérées comme dangereuses par l’Organisation mondiale de la santé.

Or, selon BIGS, le niveau de NO2 dans l’atmosphère de la commune est bien moindre. «L’année passée, Nous étions à 27 et 25 microgrammes par mètre cube», rectifie la secrétaire de l’association.

Un petit contournement satisfaisant

Elle observe encore que le petit contournement mis en place actuellement à cause des travaux sur le boulevard Kennedy fonctionne très bien. Il joue bien son rôle et Patrizia Arendt pense même que ce serait une solution «avec laquelle on peut vivre».

En outre, elle rappelle que le boulevard Kennedy, restera une artère commerciale qui générera toujours du trafic.

Jeudi, le député-maire de Käerjeng, Michel Wolter, ne cachait pas sa colère face à ce qu’il considère comme un fiasco. En se rendant à la réunion organisée par les ministres Bausch et Welfring, il ne pensait pas avoir sous les yeux un nouveau tracé alors qu’il s’attendait au démarrage des travaux dans le respect de la loi votée en 2018.

Le projet de contournement de Bascharage va encore faire parler de lui pendant quelques années.

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