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«Math en jeans», un concept qui plaît aux ados


Sous la forme d’ateliers ludiques, les élèves présentent à leurs camarades les résultats de leurs problèmes mathématiques. (Photo : Julien Garroy)

380 élèves du secondaire venus de France, de Belgique et du Luxembourg sont rassemblés depuis ce lundi à Esch-sur-Alzette, sur le campus universitaire, pour exposer leurs recherches en mathématiques menées ces derniers mois. Une manière de se glisser dans la peau d’un chercheur.

«On a joué pendant six heures avant de trouver les premières stratégies gagnantes», explique Eliott, élève de 4e au Lycée de garçons d’Esch-sur-Alzette. «Il faut se concentrer sur ce que son adversaire peut faire et pas seulement sur sa propre stratégie», ajoute son camarade, Martin, installé avec son jeu de plateau face aux visiteurs.

De lundi à mercredi, 380 élèves participant au programme international «Math en jeans» se sont retrouvés pour la première fois à l’Université du Luxembourg. Après avoir travaillé des mois sur différents problèmes mathématiques, ils ont présenté leurs conclusions.

Créé il y a 35 ans en France, ce concept vise à rendre la pratique des mathématiques plus ludique pour les lycéens et collégiens. Comment? Chaque année, une cinquantaine de chercheurs des universités de Belgique, de France et du Luxembourg se rendent dans les 32 établissements scolaires partenaires pour proposer aux adolescents une série d’exercices pratiques.

Les collèges et lycées sont situés dans le Grand Est, la fédération de Wallonie-Bruxelles et au Grand-Duché. Les élèves travaillent ensuite par groupe de deux à dix, encadrés par leurs enseignants. Après un an à se remuer les méninges, ils se réunissent pour un congrès où chacun expose ses résultats sous la forme d’un atelier.

De la créativité pour mieux expérimenter

Pour Bruno Teheux, professeur de mathématiques à l’Université du Luxembourg et coordinateur de l’événement, «Math en jeans propose une réflexion différente de celle habituellement abordée en cours. Les programmes scolaires n’offrent qu’une petite fenêtre sur la discipline et laissent peu de place à la créativité. Mais les maths, c’est aussi s’amuser», affirme le chercheur.

Les élèves sont incités à persévérer et à partager leurs recherches tout comme leurs hypothèses. «Ce qui compte plus que les résultats, ce sont les questions et la réflexion des élèves», ajoute-t-il, précisant que le meilleur moment reste «la joie, quand les élèves trouvent la solution».

«Je préfère tellement les maths appliquées!»

Et ça marche. Daphnée, du lycée français Jean-Monnet de Bruxelles, a adoré l’expérience. «Je réfléchissais au problème même pendant les autres heures de cours. Je préfère tellement les mathématiques appliquées plutôt que les cours théoriques.»

Ses camarades et elle ont travaillé une question de statistiques. Sur leur stand, les lycéennes proposent aux visiteurs de se munir de ficelle et de punaises pour tenter de résoudre leur casse-tête.

Un investissement sans faille des enseignants

«Sans les enseignants et leur investissement sans faille, il n’y aurait pas Math en jeans», tient à rappeler Bruno Teheux. Ce sont en effet eux qui, dans leurs établissements scolaires, mettent en place le programme et guident leurs élèves. Louisette Hiriart, professeure française de mathématiques, en est le parfait exemple.

Alors qu’elle est à la retraite, elle revient régulièrement dans son ancien collège pour continuer d’aider les jeunes. «Ça leur apprend l’assurance et la rigueur. Ils ne peuvent pas juste me dire qu’ils ont trouvé la solution, il faut qu’ils me le prouvent», confie l’enseignante.

Des élèves qui prennent de l’avance

À travers les problèmes, certaines notions de mathématiques sont expliquées aux élèves en avance. «Ils ont appris le théorème de Pythagore à 11 ans et finalement, ils ont trouvé ça facile!», s’exclame t-elle.

La preuve avec Eliott qui a «l’impression de réfléchir différemment maintenant» et qui espère bien pouvoir participer au programme l’année prochaine. «On se sent beaucoup plus libre par rapport aux cours», souligne pour sa part Martin. Les élèves ont déjà hâte de se retrouver pour l’édition de 2025 qui aura lieu à Nancy. 

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