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[C’était mieux avant] Jeff Paulus : «Ma mère pensait que je n’allais jamais reprendre le handball»


Jeff Paulus a porté plus d’une cinquantaine de fois le maillot de la sélection nationale. (Photo : thierry dichter )

Formé à Diekirch, l’ex-international luxembourgeois qui a aussi joué à Esch, à Käerjeng, à Dudelange et en Allemagne ouvre sa boîte à souvenirs.

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Quel est le joueur le plus fort avec lequel vous avez joué ?

Jeff Paulus : C’est très difficile à dire ! Il y a quelques joueurs qui m’ont impressionné. Par exemple à Diekirch, quand j’étais jeune, j’ai vraiment apprécié jouer avec Olivier Nouters et Remo Rosselli aussi. Et puis à Esch, il faut dire qu’Omer Sehovic à cette époque-là était vraiment fort. Eric Schmidt, qui est un très bon ami à moi, était très fort au niveau mental et dans l’envie aussi puisqu’il se donnait toujours à 100 %. À Esch, j’ai quand même joué avec Fancelli (Marc), Guedes (Joao) et Labonté (Romain), des icônes du club. C’était vraiment une belle saison !

Le plus fou ?

En tant que joueur, Martin Muller, lors de ses débuts avec l’équipe nationale, était quand même assez fou (il rit). Après, il s’est beaucoup plus structuré dans son jeu. Et dans le vestiaire, à Diekirch, on était une bande d’amis alors forcément on s’entendait tous vraiment très bien. Ce n’était pas un joueur en particulier mais plus le groupe. On se connaissait tous depuis un bout de temps. J’ai commencé à 5-6 ans et on était plusieurs à avoir joué dans toutes les catégories de jeunes. C’était vraiment cool !

Ses faits d’armes

Né le 20 juillet 1983 à Ettelbruck, Jeff Paulus commence le handball très jeune du côté de Diekirch. Il y jouera pendant de très nombreuses années dans les catégories de jeunes ainsi qu’en senior. Avec l’équipe fanion, il participe à plusieurs campagnes de Coupe d’Europe entre 2002 et 2006 avant de rejoindre Esch, club avec lequel il remporte le titre de champion national à l’issue de la saison 2006/2007. S’ensuivent des expériences en Allemagne du côté de Völklingen, puis à Käerjeng et Dudelange avant un retour dans le Nord pour jouer entre amis avec l’équipe réserve. International luxembourgeois, Jeff Paulus a porté plus d’une cinquantaine de fois le maillot de la sélection nationale.

Votre plus belle victoire ?

Celle avec l’équipe nationale quand on a gagné contre la Lettonie à la maison (NDLR : le 18 janvier 2006 à l’occasion des qualifications pour le Mondial-2007). Et puis il y a aussi eu quelques matches avec Diekirch. Par exemple, celui gagné en Coupe d’Europe contre Dudelange qui nous a permis de nous qualifier pour les huitièmes de finale (saison 2002/2003). C’était un match spécial parce que pour un club comme Diekirch, c’était quelque chose de grand. La même année, on a battu une fois le Handball Esch. Et pour un petit club comme Diekirch, c’était vraiment quelque chose d’extra. Bien sûr, je me souviens aussi du match avec Esch face à Berchem, le dernier de la saison (2006/2007), quand on a gagné le titre de champion.

Peut-être que la plus grosse fête, c’était à Diekirch quand on a été champions en juniors

Et à l’inverse, votre plus grosse déception ?

Pour moi, ce sont les finales perdues de la Coupe de Luxembourg. Je suis allé quatre fois en finale avec trois clubs différents (Diekirch, Esch et Käerjeng) et je me souviens encore de la défaite avec Käerjeng, je ne sais même plus contre qui, mais on avait perdu d’un seul but. Sur le dernier tir, on touche le poteau et la balle sort… Je pense que si on était allés en prolongations, on aurait pu faire tourner le match. Toutes ces finales étaient des déceptions puisque c’est le seul titre qui me manquait.

Votre plus grosse fête ?

Il y en a eu quelques-unes (il rit) ! Peut-être que la plus grosse, c’était à Diekirch quand on a été champions en juniors. Avec l’équipe nationale, on fêtait quand même aussi assez bien à l’époque (il rit). C’était un bon groupe d’amis, on s’entendait bien et on faisait beaucoup de sorties. Mais bien sûr, il fallait d’abord faire le boulot sur le terrain !

Votre plus grand fou rire ?

Certainement avec Eric Schmidt! Parfois, il était capable de raconter 200 blagues les unes après les autres. Je peux aussi dire que c’est lui le plus fou (il sourit) pour en revenir à ce que vous demandiez avant. On se voit encore régulièrement, c’est vraiment un bon ami à moi.

La plus grosse dispute à laquelle vous avez assisté ?

Dans le sport, je pense que c’est normal, ça arrive dans toutes les équipes. Ce n’était pas un moment en particulier, mais je me souviens à Käerjeng, où j’étais capitaine, d’une situation compliquée à gérer. On avait trois ou quatre étrangers dans l’équipe et le club avait décidé d’en faire jouer seulement deux. Alors, chaque week-end, il fallait choisir qui allait jouer entre les étrangers et les jeunes. Et c’était normal, quand il fallait prendre des décisions comme celles-ci, que certains n’étaient pas contents. Je me souviens même qu’une fois, Eric Schmidt, Aleksiej Szyczkow et moi, on avait joué avec la deuxième équipe, c’était un match à Diekirch. Bien sûr, on les avait explosés (il rit) !

Eric Schmidt, Aleksiej Szyczkow et moi, on avait même joué avec la deuxième équipe

Votre plus grand coup de gueule ?

J’ai eu un moment très difficile. C’était une situation où j’étais avec l’équipe nationale. On avait joué contre la France, ici au Luxembourg, le mercredi, et puis, face à la Lettonie le samedi, si je me souviens bien (NDLR : en 2008 pour les qualifications à l’Euro-2010). À cette période, je jouais à Völklingen en Allemagne où on était dans le bas du tableau parce qu’on venait de monter. Pour le match face à la France, le coach m’avait laissé en tribunes, mais il m’avait prévenu que je jouerais celui contre la Lettonie parce que c’était LE match à gagner. Pour moi, c’était bien sûr une déception de ne pas jouer le premier contre la France à domicile, un match exceptionnel. Le problème, c’est que comme je n’avais pas joué le mercredi, mon club voulait que je revienne pour jouer le samedi. Mais l’équipe nationale ne m’a pas laissé y aller. Et quand j’y suis retourné, j’ai eu beaucoup de problèmes à cause de ça parce que le club pensait que c’était moi qui avais pris cette décision.

Votre pire blessure ?

J’en ai eu beaucoup ! Et peut-être que sans ces blessures, j’aurais pu jouer un peu plus haut en Allemagne. Je me suis fait les ligaments croisés à 17 ou 18 ans. Même ma mère pensait que je n’allais jamais rependre le handball. On a essayé de le traiter sans opération. J’ai eu une bonne rééducation et quand j’ai repris, le genou n’a pas tenu. Je pense que je n’ai pas dû jouer pendant au moins un an et demi. Je n’allais plus non plus regarder les matches. C’était une période difficile à gérer, surtout si jeune. Mais c’est comme ça dans le sport.

Le jour où vous avez décidé d’arrêter votre carrière ?

J’ai eu beaucoup de problèmes avec mes tendons d’Achille. Je ne pouvais plus marcher le matin et comme je travaillais en tant que coach fitness, c’est difficile à expliquer aux clients que je faisais quelque chose pour eux, pour leur santé, pour qu’ils soient en forme alors que moi je ne pouvais pas marcher. Cette saison, la dernière à Dudelange, je n’ai pratiquement que joué avec de l’ibuprofène. J’ai donc pris la décision d’arrêter à 32 ans. Deux années plus tard, j’ai repris avec la deuxième équipe de Diekirch et mes amis. C’était vraiment cool ! On avait terminé champion et on avait même battu notre équipe première en play-offs et Schifflange aussi. Mais bon, on ne pouvait pas monter (il sourit). Après ça, j’ai arrêté définitivement.

Aujourd’hui

Jeff Paulus travaille depuis un an et demi à l’Institut national de l’activité physique et des sports (INAPS). En parallèle, après avoir été préparateur physique pour plusieurs équipes dans différentes disciplines, il vit sa première expérience en tant qu’entraîneur au sein du club de Museldall où il est en charge de l’équipe féminine. Son frère Jim s’occupe quant à lui de l’équipe masculine.

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