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Candidature de Luc Frieden : «De la pure rhétorique de campagne»


Paulette Lenert, Xavier Bettel et François Bausch, les trois figures de cette coalition tricéphale que Luc Frieden estime bloquée.  (Photo : fabrizio pizzolante)

Les trois partis de la coalition ne sont pas impressionnés par les déclarations de Luc Frieden, qui estime le gouvernement bloqué dans son action. Eux constatent qu’ils s’en sortent très bien.

Le candidat tête de liste du CSV, Luc Frieden, le répète à l’envi. Il y a, selon lui, des blocages au sein de la coalition actuelle qui n’augurent rien de bon pour affronter l’avenir et ses nombreux défis, en ces temps de crises. Il est évident que dans le domaine de la fiscalité, les trois partenaires affichent ouvertement leurs différences. «Nous n’avons pas fusionné en un seul parti!», répond la coprésidente du LSAP, Francine Closener.

Le gouvernement mène des discussions à trois qui aboutissent à des compromis, comme dans toute coalition. Ces compromis sont-ils synonymes de blocages? «Non, nous avons, au contraire, toujours trouvé des solutions et le rapport de force est plus sain qu’avant», estime-t-elle en se référant au puissant CSV de Jean-Claude Juncker qui dominait son partenaire junior, le LSAP.  «Nous trouvons des compromis que tout le monde peut soutenir au sein du gouvernement et l’équilibre est assez bien respecté, je ne vois pas le problème», poursuit Francine Closener. Elle rappelle que les socialistes étaient aussi en désaccord avec le chrétiens-sociaux sur certains sujets.

« Son parti est manifestement désespéré »

Elle juge «assez surprenante» cette manière de donner des leçons de la part d’un ex-ministre qui a quitté la politique depuis dix ans et qui est «à l’origine de plein de crises». Elle n’a pas oublié sa tentative d’influencer l’enquête sur le poseur de bombe (Bommeleeër), le fiasco qatarien de Cargolux, et surtout ses mauvaises appréciations en matière de priorités politiques concernant sa politique budgétaire et de sécurité publique.

«Nous nous sommes retrouvés avec une pénurie de policiers donc il a fallu recruter massivement et n’oublions pas que son budget n’a pas eu l’accord de la majorité gouvernementale en 2012», poursuit-elle, jugeant Luc Frieden dans une situation bien inconfortable pour émettre des critiques.  «Il veut se positionner en tant que manager de crise, mais nous en avons beaucoup à gérer et nous avons survécu grâce à notre compétence et notre empathie et personne ne l’a appelé à la rescousse. Son parti est manifestement désespéré», observe la députée et présidente du LSAP. «Je n’ai rien personnellement contre Luc Frieden, mais il faut rester modeste», ajoute-t-elle.

Vers une coalition avec le CSV ?

Le ministre Lex Delles, également président du Parti démocratique, n’est pas plus tendre avec la future tête de liste du CSV, si la base veut bien de Luc Frieden le 25 mars, lors du congrès électoral, ce qui semble quasi acquis. «C’est son vœu qu’il exprime», répond de son côté le président du DP, assurant que la coalition fonctionne très bien. «Je peux confirmer que pendant les diverses crises, les trois partis du gouvernement ont prouvé qu’ils pouvaient très bien travailler ensemble», se plaît à rappeler Lex Delles.

Il cite les études qui le confirment toutes et se vante du rebond économique du Luxembourg de l’après-covid. Il ne se prononce pas sur la candidature proprement dite de Luc Frieden : «Ce n’est pas à moi de juger», avance-t-il prudemment. Une possible coalition avec le CSV ? «Le DP est un parti qui a des idées et on doit faire alliance par rapport aux programmes des uns et des autres», répond-il sobrement.

«La coalition fonctionne»

Du côté des verts, Meris Sehovic, coprésident du parti, tient à peu près le même discours. «Je ne commente pas la candidature de Luc Frieden, je me focalise sur nos candidats, les autres font ce qu’ils veulent, cela ne m’intéresse pas trop.» Quant aux critiques du candidat Frieden, il les balaye avec la même indifférence. «C’est de la rhétorique de campagne, je comprends bien pourquoi il le fait, mais les constats sont là.» Il se souvient des «solides majorités» de l’ère Juncker qui ont eu, elles aussi, des crises à gérer et leur oppose l’actuelle et fragile majorité d’un siège au Parlement qui n’a jamais fléchi.

«Le constat, c’est que la coalition fonctionne», se rassure-t-il, citant les mesures prises qui ont permis au pays d’enregistrer l’un des taux d’inflation les plus bas en Europe. «Ce sont trois partis avec trois programmes, qui ne sont pas d’accord sur tout mais qui sont capables de mener le pays de façon bien réussie en dépit des défis», estime Meris Sehovic. La sortie de Luc Frieden est donc un non-évènement à ses yeux. Comme Francine Closener, il rappelle le bilan de l’ancienne coalition et ajoute qu’en matière de logement, le candidat du CSV n’a pas de leçon à donner. «Cela ne m‘impressionne pas beaucoup, je vais continuer à bien dormir», conclut le coprésident de déi gréng.

Un commentaire

  1. Le gouvernement mène depuis presque 10 ans des pourparlers pour de nouveaux niveaux des tableaux d’échellonnages fiscal. Est ce ils se parlent tous dans des langues différentes pour qu’ils continuent de parler sans trouver un arrangement.
    10 années pour ne pas trouver un arrangement ?
    On aurait dû leur bloquer les salaires jusqu’à ce qu’ils trouvent un arrangement. En ce cas l’arrangement aurait été trouvé endéans 1 mois.

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