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Bus entre la France et le Luxembourg : la grande démission


Le Luxembourg a siphonné les effectifs de chauffeurs de bus en Lorraine cet été.  (Photo : le républicain lorrain)

Les élus lorrains s’alarment d’un manque de chauffeurs de bus dans les secteurs de Metz et de Thionville. Les conducteurs ont filé en grand nombre vers le Luxembourg.

Entre le Luxembourg et la France, on parle aisément de codéveloppement, d’échanges courtois entre les élus des deux côtés de la frontière, de discussions pour imaginer une Grande Région dynamique ayant un développement harmonieux. Pourtant, tout n’est pas aussi simple… Le Grand-Duché peut être parfois un voisin bien encombrant même s’il permet de dynamiser le nord de la Lorraine grâce à ses perspectives de carrière, ses emplois, ses salaires élevés. Un exemple? Hier, les élus en charge des réseaux urbains de mobilité de la Moselle se sont alarmés d’une pénurie de conducteurs de bus. La situation est connue depuis plusieurs années au niveau national en France, mais la proximité avec le Luxembourg aggrave la situation chez nos voisins lorrains.

Ainsi, durant cet été, une vague massive de démissions a touché les entreprises de transports en car situées près de la frontière grand-ducale. Les chauffeurs ont filé vers le Luxembourg qui recrute à tour de bras avec le développement de la mobilité par bus et l’augmentation de son offre. Ces entreprises n’ont pas eu le temps de remplacer ces très nombreux départs et se retrouvent maintenant dans une situation compliquée pour assurer le transport des Lorrains. Mais, l’attractivité du Grand-Duché n’explique pas tout, concèdent les élus qui se sont exprimés par voie de communiqué hier.  Les effets de la crise du covid ont aussi perturbé l’organisation des formations dans la durée. La période du coronavirus s’est aussi conjuguée avec l’augmentation des départs en retraite liée à la structure de la pyramide des âges, mais aussi avec la concurrence des métiers de la logistique. Le secteur était déjà sous tension. Et maintenant cela commence à craquer

Plan d’urgence mis en œuvre

Ainsi, pour la rentrée scolaire de septembre 2023, prévue ce lundi chez nos voisins, l’organisation des réseaux de transports publics Citéline (Thionville) et Le Met’ (Metz) va être impactée par ce manque de chauffeurs de bus partis sous les cieux luxembourgeois. Des plans de transports adaptés (PTA) devront être mis en place pour tenir compte de la pénurie de conducteurs au sein des entreprises assurant les services publics de transports pour le compte des autorités organisatrices de la mobilité en Moselle, précisent les élus. À noter que ces PTA sont généralement utilisés en cas de grève, de graves incidents techniques, d’aléas climatiques ou de grands travaux gênant la circulation des bus. Ce plan d’urgence doit permettre d’éviter que soit portée une «atteinte disproportionnée à la liberté d’aller et venir, à la liberté d’accès aux services publics, à la liberté du travail, à la liberté du commerce et de l’industrie et à l’organisation des transports scolaires». Bref, ces PTA sont mis en place pour couvrir les besoins essentiels de la population. Ils seront prochainement dévoilés par les élus aux populations du nord de la Lorraine. Personne ne sait combien de temps ils vont rester en place. Vu la situation, cela risque de durer…

Devant cette situation problématique, les élus du Pôle métropolitain frontalier du Nord lorrain et de l’Eurométropole de Metz demandent aux États français et luxembourgeois d’inscrire prioritairement ce sujet au programme des travaux qui sont menés dans le cadre de la conférence intergouvernementale franco-luxembourgeoise, afin que des actions conjointes soient proposées pour améliorer durablement la situation. En attendant, les Lorrains vivant à Thionville ou Metz vont devoir serrer les dents.

Les élus français, même s’ils avertissent de la situation, ne sont pas amers dans leur communiqué. «Le développement de l’emploi frontalier constitue de formidables opportunités pour l’évolution de la carrière des salariés, ainsi qu’un atout indéniable pour l’attractivité et le développement de nos territoires», écrivent-ils. Ils soulignent aussi tout l’enjeu de bien se coordonner, de discuter. Aujourd’hui, 120 000 Français traversent la frontière pour travailler au Luxembourg. Ils seront 150 000 en 2030. «Les enjeux sont structurants pour les territoires concernés, notamment en termes d’organisation de la mobilité, expliquent-ils. C’est pourquoi les acteurs publics français soutiennent la réalisation des projets tels que l’A31 bis ou du Réseau express métropolitain Metz-Luxembourg, qui doivent chacun contribuer à l’amélioration des conditions de transport des actifs frontaliers». Seront-ils entendus?

6 plusieurs commentaires

  1. Jean Müller

    À la France de diminuer les charges sociales des entreprises qui pourront alors bien payer leurs salariés. Car les salaires avant prélèvements sociaux ne sont pas différents entre les 2 pays. Donc la France doit par exemple lutter contre la fraude sociale au RSA, ou simplifier son administration pléthorique.

  2. J ai oublié bravo le Luxembourg respet, ils prennent soin de leur travailleur frontaliers, après les râleurs non satisfait retourner travailler en France.

  3. Revenir conduire des bus en France, inimaginable mieux rester à RSA même pas en rêve je donnerais de mon professionnalisme en France Conducteur 23ans de carrière agressé, médaillé puis 6mois après licencié voilà le merci de l’état français.

  4. Si les français devraient payé moins des impôts etc., Ils resteront en France et aller pas travailler en Suisse, où autres pays

  5. frontalier francais

    ah oui un alignement des salaires des conducteurs de bus francais sur le niveau luxembourgeois
    une bonne idée
    région Est en france et entreprise de bus vous savez quoi faire

  6. au grand est en france de payer et d’ameliorer les conditions de travail a l’égal du luxembourg
    c’est un bon exemple les francais peuvent copier le salaire luxembourgeois les salariés ne démissionnent pas quand ils sont bien traités ET BIEN PAYÉS

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