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Budget 2020 : ce qu’en pense l’opposition


Le budget de l'État 2020 n'a pas tardé à susciter de vives réactions (Photo : Julien Garroy).

Le budget 2020, qui dépassera les 20 milliards d’euros, rimera avec investissements record pour le pays, à hauteur de 2,8 milliards d’euros, soit 12% de plus que cette année. Mais l’opposition grince toutefois des dents.

CSV : «La stratégie de la majorité reste dans le brouillard»

CSV okMartine Hansen, cheffe de file du CSV à la Chambre, est encore une fois restée sur sa faim. Sa réaction à chaud en dit long : «Je veux tout simplement dire que seuls des chiffres et de l’argent ne forment pas encore une vision d’avenir.» Martine Hansen revient sur ses critiques de la semaine après la déclaration sur l’état de la Nation du Premier ministre.

«Si je reprends l’exemple du climat, on ne nous a rien présenté de neuf une fois de plus. Un budget n’équivaut pas à une vision ni à une stratégie globale», martèle la présidente du groupe chrétien-social. Elle regrette aussi que le ministre des Finances n’ait pas soumis de mesures plus concrètes dans le domaine du logement.

«Oui, le budget consacré au logement va augmenter. Mais la stratégie de la majorité gouvernementale en la matière reste dans le brouillard.» Martine Hansen estime qu’il est encore trop tôt pour juger le déficit de 640 millions d’euros. «Il nous faudra analyser le budget plus en détail», conclut la députée nordiste.

ADR : «Les problèmes vont s’accentuer»

ADR Gast Gibéryen avait qualifié de «lamentable» la déclaration du Premier ministre sur l’état de la Nation. Le député ADR s’est montré moins catégorique après la présentation du budget, mais parle toutefois toujours d’une «politique irresponsable». Encore et toujours, le parti réformateur tape sur la croissance qui, à ses yeux, reste démesurée.

«Le ministre des Finances continue de miser sur une croissance record. Il annonce 15 000 nouveaux emplois, avec donc un besoin de 7 000 logements supplémentaires et 8 000 frontaliers en plus. Tout cela ne va qu’accentuer la problématique du logement et de la mobilité», détaille Gast Gibéryen.

Il ajoute qu’«il n’y a aucune trace d’une croissance qualitative» que le gouvernement souhaite atteindre. L’ADR critique aussi le nouveau Fonds pour le rééquilibrage budgétaire : «Il est bien beau de mettre en place un tel fonds. Mais s’il n’est pas réglementé et que l’argent placé dans ce fonds reste bloqué, il ne servira à rien.»

Déi Lénk : «Le ministre n’a presque rien dit. C’est effrayant»

déi LenkDavid Wagner a pris hier le relais de Marc Baum pour décortiquer les grandes lignes politiques du gouvernement. «Je suis tenté de dire que la présentation du ministre des Finances était autant dénuée de contenu que la déclaration sur l’état de la Nation», lance le député déi Lénk. Il revient sur deux des points majeurs développés par Pierre Gramegna.

«Si on suppose vraiment que les deux grands défis sont le climat et le logement, je ne sais pas où ce gouvernement compte placer les accents», fustige David Wagner. Comme cela a déjà été développé dans notre dossier sur la rentrée parlementaire, l’élu déi Lénk a également dénoncé hier la finance verte.

«Elle semble bien plus verte qu’elle ne l’est en réalité. On va se consacrer de près à la finance verte lors de notre analyse détaillée du budget», annonce David Wagner. Pour ce qui est du logement, le député déplore une «situation catastrophique». Or, «le ministre n’a presque rien dit ou très peu de choses. C’est effrayant».

Parti pirate : «On a eu droit à un joli spectacle avec de beaux chiffres»

PiratesIls siègent depuis à peine un an à la Chambre des députés. Mais en raison des élections d’octobre 2018, les pirates ont assisté à la présentation du troisième budget de l’État. Marc Goergen estime que les députés ont «eu droit à un joli spectacle. On nous a présenté de beaux chiffres».

«Je ne pense pas d’ailleurs que le ministre aurait fait une présentation en mettant les mauvais chiffres en avant», ironise le député du Parti pirate. Il estime toutefois que «la première impression est la bonne. Mais, désormais, il nous faut analyser les chiffres présentés en détail.»

Comme le CSV, les pirates critiquent le gouvernement pour le manque de mesures concrètes, notamment en ce qui concerne la protection du climat. «On ne sait toujours pas comment la majorité compte atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Il y a bien des investissements qui sont annoncés, mais on ne connaît pas leur impact sur l’environnement», déplore Marc Goergen.

L’AVIS DE LA MAJORITÉ

DP : «Un investissement dans l’avenir du pays»

DPSans surprise, tout va bien aux yeux d’Eugène Berger, le président du groupe libéral à la Chambre. «Le Premier ministre a démontré la semaine dernière qu’il était le capitaine d’un navire qui reste à flot. Désormais, on sait vers où on navigue financièrement», résume-t-il après la présentation d’un budget record.

Le fait que presque 50% des dépenses budgétaires soient des transferts sociaux et que la protection du climat soit mise en avant réjouit plus particulièrement Eugène Berger. «D’une manière générale, les investissements se situent à un niveau record. C’est un investissement dans l’avenir du pays et de chaque citoyen», indique-t-il.

LSAP : «Le gouvernement garde le cap»

LSAPCalme et mûrement réfléchie. C’est ainsi qu’Alex Bodry, le chef de file du LSAP à la Chambre, a qualifié la présentation budgétaire du ministre des Finances. «Il s’agit d’un important complément à la déclaration sur l’état de la Nation. Le budget se situe dans la continuité de la politique appliquée depuis les débuts de ce gouvernement», analyse le député chevronné.

Après avoir été solidement bousculé au début et à la fin de l’été, «le gouvernement a réussi à garder le cap. Il n’a pas fléchi à la suite des polémiques lancées ces derniers temps.» Alex Bodry voit une certaine normalité s’installer.

«Le budget est peut-être moins spectaculaire car les gens sont désormais habitués aux investissements record de ce gouvernement. Derrière les chiffres abstraits, on trouve des solutions aux problèmes des gens tout en respectant les règles budgétaires», note encore le président du groupe socialiste.

Déi Gréng : «Sans mobilité durable, on ne s’en sortira pas»

Dei GrengLa question climatique avait déjà marqué la déclaration sur l’état de la Nation. Josée Lorsché apprécie les priorités financières que se fixe le gouvernement. «On voit de grands investissements dans le climat.

Sur les 2,8 milliards qui sont investis, une large partie sera consacrée à la mobilité», se félicite la présidente du groupe déi gréng. «On sait que les transports constituent 60% de nos émissions de CO2. Sans une mobilité durable, on ne s’en sortira pas», ajoute Josée Lorsché.

Propos recueillis par David Marques 

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