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Bettel : «L’aide luxembourgeoise au Laos est utilisée à bon escient»


Xavier Bettel a signé deux nouveaux amendements entre les deux gouvernements : l’un sur la coopération inter-universitaire, l’autre portant sur le volet santé. (Photo : mae/max gutenkauf)

Xavier Bettel a quitté le Laos jeudi soir après avoir passé trois jours à évaluer l’impact de la Coopération luxembourgeoise dans le pays. Des budgets supplémentaires ont été alloués.

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Fier de voir ce qui se fait sur le terrain». C’est en ces mots que le responsable de la Coopération luxembourgeoise, Xavier Bettel, s’est adressé ce jeudi à un parterre d’étudiants en droit laotiens, venus l’acclamer dans la faculté de loi de Vientiane.

Après avoir passé trois jours à sillonner les villages soutenus par le Luxembourg et évaluer les différents projets mis en place depuis plus de deux décennies au Laos, le ministre a fini son périple dans la capitale, fier de rappeler son passé d’avocat et l’importance de «miser sur la prochaine génération» pour «combattre les injustices».

Une mise qui s’est matérialisée hier par la signature de deux nouveaux amendements entre les deux gouvernements. Le budget du programme « Santé et nutrition » est ainsi augmenté de 3,3 millions d’euros, ce qui le portera à un total de 35,8 millions d’euros. Cette augmentation budgétaire prévoit, entre autres, la fourniture de réfrigérateurs spécialisés – produits au Luxembourg – à la Croix-Rouge laotienne afin de soutenir la chaîne du froid du sang au Laos.

Un autre volet consistera à soutenir le Laos dans la réalisation d’études sur le secteur de la santé. Le programme « État de droit, accès à la justice et bonne gouvernance » est augmenté de 2,4 millions d’euros, avec notamment pour objectif de renforcer la coopération interuniversitaire entre l’Université du Luxembourg et l’Université nationale du Laos. Le budget total de ce programme s’élève donc à 11,4 millions d’euros.

«On ne donne pas simplement de l’argent à ces personnes, on leur donne des perspectives, un avenir», a rappelé Xavier Bettel. «Il y a des villages, ici, où on nous a bien dit qu’ils pouvaient se nourrir grâce à notre aide. Nous arrivons petit à petit à améliorer la situation économique, sanitaire et démocratique du pays, et ça, c’est très important.»

«Éviter que la Méditerranée ne devienne un cimetière»

À l’heure du bilan, le tout nouveau responsable de la Coopération, qui foulait le sol laotien pour la première fois, retient surtout un moment particulier dans son séjour : celui du déminage. «Il y a encore des victimes de cette guerre (NDLR : du Vietnam), même 50 ans après son arrêt. Des hommes, des femmes, qui vont travailler dans les champs et ne savent pas s’ils vont rentrer le soir.»

Pour lui, aucun doute que l’aide luxembourgeoise apportée au Laos est «utilisée à bon escient», rappelant, avec fierté, la mise en place de l’hôpital Maria-Teresa, devenu une «référence» dans le pays.

«Le pourcentage que nous allouons chaque année a été maintenu, même en période difficile. Aucun gouvernement n’a décidé de le baisser, c’est important comme message. Il faut savoir qu’ici, au Laos, nous sommes loin, mais nous soutenons aussi des pays africains : l’investissement dans ces générations futures, c’est aussi pour éviter que la Méditerranée ne devienne un cimetière. S’ils voient des perspectives chez eux, ils n’auront pas besoin de quitter leur pays.»

«Nous aidons plus de 200 villages au Laos»

Tous les projets exposés cette semaine dans nos colonnes depuis le Laos ont été mis en œuvre via l’Agence de coopération luxembourgeoise (LuxDev). Mais concrètement, qu’est-ce que c’est? Au service de la coopération pour le développement depuis plus de 40 ans, l’agence sert avant tout à «exécuter les idées et programmes bilatéraux entre le Luxembourg et ses pays partenaires», explique son directeur général, Manuel Tonnar. «Nous mettons en œuvre les mandats qui nous sont donnés par le gouvernement luxembourgeois.»

Présente dans une dizaine de pays, l’Agence est présente au Laos depuis 28 ans, faisant du pays asiatique l’un de ses plus fidèles alliés. «Nous avons ici un très gros programme, de l’ordre de 106 millions d’euros pour les cinq prochaines années. Nous disposons d’un très grand programme de développement local notamment, qui nous permet d’appuyer plus de 200 villages dans le pays.»

Éducation, santé, eau et assainissement, gouvernance locale… LuxDev intervient dans divers secteurs et aide les Laotiens à définir leur propre offre de développement, leurs priorités. «Nous faisons en sorte que chaque village dresse ses propres priorités et, en fonction de l’enveloppe budgétaire, nous les aidons à mettre tout ça en œuvre», explique encore Manuel Tonnar.

Le Luxembourg est actuellement l’un des principaux bailleurs internationaux du Laos. «Nous avons identifié des nouveaux besoins, qui ont mené à la signature des amendements de ce jeudi. Mais un ministre peut aussi décider de réajuster les différents projets s’ils voient que quelque chose ne va pas, c’est pour ça que la visite de cette semaine était très importante. Je suis fier de voir que le Laos d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui d’il y a 28 ans. Nous avons su établir des liens de confiance.»

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