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Articles bidonnés : Der Spiegel exprime sa « honte »


"Il nous est arrivé le pire de ce qui peut arriver à une rédaction", estime la rédaction en chef du Spiegel. (photo AFP)

L’hebdomadaire allemand Der Spiegel, ébranlé par l’affaire de son journaliste vedette qui a falsifié ses articles, a fait part de sa « honte » vendredi en consacrant un long dossier à ce scandale dans un contexte de défiance généralisée envers les médias.

« Il nous est arrivé le pire de ce qui peut arriver à une rédaction : pendant des années, nous avons eu dans nos pages des reportages et d’autres textes qui ne rendaient pas compte de la réalité mais qui ont été inventés en partie », écrivent le rédacteur en chef, Dirk Kurbjuweit, et rédactrice en chef adjointe, Susanne Beyer, dans le numéro à paraître samedi. « Cela nous fait honte », ajoutent-ils. « Nous sommes vraiment désolés que cela se soit passé », écrivent-ils aussi alors qu’en Une s’affiche « Dire ce qui est » en référence aux mots prononcés par le fondateur du magazine, Rudolf Augstein.

Le magazine, l’un des titres phares de la presse, a révélé mercredi que son journaliste Claas Relotius, récompensé à plusieurs reprises, avait inventé en partie ou intégralement des articles qu’il a écrits pour le titre, en particulier des reportages remarqués aux États-Unis ou avec des enfants syriens. D’autres publications, comme die Zeit ou Tagesspiegel, ont depuis annoncé avoir des doutes sur plusieurs de ses écrits quand il était encore pigiste.

La profession salie

Cette annonce a suscité une vive émotion en Allemagne et soulevé de nombreuses interrogations, notamment comment ce jeune journaliste, qui a quitté Der Spiegel lundi, est parvenu à tricher durant des années sans être inquiété. « Les perdants ce sont tous les journalistes qui mènent leurs recherches dans des circonstances difficiles ou dangereuses », a jugé le Süddeutsche Zeitung vendredi.

Der Spiegel s’est engagé à tirer les conséquences de cette affaire via la mise sur pied d’une commission. Ce cas intervient dans un contexte mondial marqué par une influence toujours croissante des « infox » portés par les réseaux sociaux. Fondé en 1947, Der Spiegel, qui se veut un « miroir » de la vérité – d’où son nom – a été à l’origine de révélations politiques et économiques.

LQ/AFP

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