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Affaire Bisdorff : qu’est-il arrivé à Bianka ?


L’étang avait été asséché dans l’espoir, après d’intenses recherches, de retrouver le corps du nourrisson.  (Photo : archives lq/didier sylvestre)

Le corps du nourrisson n’a jamais été retrouvé. Le procès de sa maman, Sarah, s’est ouvert mardi, plus de sept ans après sa disparition. Sarah n’a pas jugé bon de s’y présenter.

La seule personne capable de répondre à cette question est Sarah, sa maman. Depuis la disparition du bébé le 3 juillet 2015, la jeune femme âgée de 32 ans à l’époque des faits se mure dans le silence. Et alors que son procès s’est brièvement ouvert ce mardi matin face à la 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg avant de laisser la place à la fin d’une autre affaire, il semblerait qu’elle ne souhaite toujours pas s’exprimer sur la question. Sarah n’a pas pris la peine de se déplacer.

«Elle m’a dit qu’elle ne se sentait pas bien, qu’elle était malade», a indiqué Daniel, son colocataire, à la présidente de la chambre criminelle qui a décidé de procéder avec ou sans la mère de famille. «Cela fait sept ans que j’essaye de la raisonner», a encore ajouté l’homme d’une soixantaine d’années en gesticulant. En septembre dernier, elle était arrivée en retard à son procès pour violences domestiques à l’encontre de ce dernier qu’elle était notamment accusée d’avoir mordu. Elle a été condamnée à 12 mois de prison assortis du sursis intégral.

Va-t-elle se présenter à la barre cet après-midi? Daniel va-t-il parvenir à la convaincre? Un mystère de plus dans cette affaire que la justice et les enquêteurs essayent d’élucider depuis plus de sept ans pour comprendre ce qui est arrivé au nouveau-né. La petite Bianka a-t-elle été enlevée ou confiée à de la famille au Portugal pour éviter qu’elle n’en perde la garde? Sarah l’a-t-elle tuée, abandonnée ou vendue? La petite fille est-elle encore en vie? Le contexte familial est glauque. La petite fille est née le 6 juin 2015 et n’a toujours pas été retrouvée. Sarah est suspectée de meurtre, d’infanticide, de coups et blessures ainsi que de non-représentation d’enfant.

Un témoin déclare avoir vu Sarah promener le nourrisson à proximité de l’étang dit «am Wäissebrill» situé entre Pétange et Linger et revenir sans l’enfant. C’est la dernière fois que la petite Bianka a été aperçue vivante. Des vêtements et des objets ayant appartenu à la petite – ils portent des traces de son ADN – sont retrouvés dans un bâtiment à l’abandon à proximité. Une découverte qui conforte les propos du témoin. Une vaste opération de recherche est lancée. Une perquisition est menée au domicile de Daniel à Pétange, des plongeurs sondent les eaux en vain et décision est prise d’assécher l’étang, mais l’enquête trépigne. Elle durera jusqu’à fin 2019. Les enquêteurs ont exploité toutes les pistes.

Un témoignage capital

Le service de protection de la jeunesse de la section de la police judiciaire d’Esch-sur-Alzette avait sonné l’alarme le 2 juillet 2015 quand Sarah ne s’est pas présentée avec sa fille à un rendez-vous pour décider d’un placement du nourrisson. La garde d’autres enfants lui avait déjà été retirée auparavant par le service pour être placés dans des familles d’accueil. Une enquête est alors ouverte et un appel à témoins est lancé dans l’espoir de retrouver la petite fille. La maman est, quant à elle, inculpée dans la foulée pour non-représentation d’enfant, infanticide, coups et blessures, mauvais traitements sur un enfant de moins de 14 ans et délaissement. Elle passera quatorze mois en détention préventive avant d’être libérée sous conditions.

Pendant tout ce temps, Sarah est restée muette quant au sort de sa fille. Son renvoi par le parquet devant une chambre criminelle laisse présager une issue tragique à cette affaire de disparition. Si le parquet a d’abord évoqué une «possible infraction», la jeune femme pourrait avoir tué son enfant. Elle risquerait alors une peine de réclusion à perpétuité.

Cet après-midi, en ce premier vrai jour de procès, la parole sera donnée aux deux enquêteurs de la police judiciaire. Demain, ce sera ensuite au tour des experts psychiatre et psychologue, avant son colocataire et la personne chez laquelle Sarah a passé la nuit du 14 au 15 juin 2015. Les autres témoins parmi lesquels figurent, entre autres, la maman et la tante de la jeune femme, un pédiatre, une sage-femme seront entendus par la suite jusqu’à la semaine prochaine.

À moins que Sarah ne décide de se présenter à la barre et demande à être assistée d’un avocat. La jeune femme n’en ayant apparemment plus, le procès devrait alors être repoussé à plus tard.

 

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