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La maman de Bianka, disparue en 2015, accusée de violences domestiques


Avant de comparaître dans le cadre de la disparition de sa fille Bianka en 2015, Sarah a comparu hier pour des faits de coups et blessures volontaires à l'encontre de son colocataire.

Sarah, la maman de la petite Bianka, disparue en 2015, a comparu hier dans une affaire de coups et blessures volontaires sur l’ami qui la loge depuis une dizaine d’années.

«Ceux qui le connaissent savent qu’il ment.» Il, c’est Daniel, 61 ans. Il accuse sa colocataire, Sarah, de l’avoir mordu et battu. La jeune femme n’est pas une inconnue des services de justice puisqu’il s’agit de la maman de la petite Bianka, disparue sans laisser de traces à Pétange en juillet 2015. La petite fille est née le 6 juin de la même année et n’a toujours pas été retrouvée. Sarah est la principale suspecte dans cette affaire de disparition d’enfant (lire ci-dessous).

Le 8 août 2021, Daniel a prévenu la police «comme souvent pour éviter que la situation ne dégénère». Une énième dispute aurait éclaté entre la jeune femme et lui. Elle lui aurait réclamé de l’argent. «Comme souvent, je me contentais de repousser ses coups», précise la victime présumée à la barre de la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg hier.

En dix ans de cohabitation, ce 8 août n’aurait pas été la première fois que Sarah se serait montrée violente envers Daniel. «Tous les deux ou trois jours, nous nous disputons», précise la victime présumée qui partage toujours son appartement avec la prévenue. «Je pense qu’elle mélangeait de la drogue et de l’alcool, mais je ne l’ai jamais vue faire. C’était une furie quand elle m’a mordu.»

Résultat des courses, une semaine d’incapacité de travail. Et un ras-le-bol de la situation et des motifs futiles à l’origine des disputes ainsi qu’une «fatigue mentale». «Je veux qu’elle s’en aille de chez moi», clame Daniel.

«Il aime les disputes !»

Sarah, quant à elle, est arrivée en retard à l’audience. «Elle s’en fout», commente sa victime présumée depuis le fond de la salle d’audience. Les mains dans les poches, l’air frondeur, elle prévient la présidente de la chambre correctionnelle qu’elle ne veut rien dire, tout en continuant de mâcher un chewing-gum. Elle ne conteste pas les faits, mais accuse Daniel de «me chercher». «Il aime les disputes», affirme la jeune femme d’une trentaine d’années. «S’il aimait tellement cela, il ne préviendrait pas la police», lui répond le substitut du procureur avant d’encourager le sexagénaire à engager une procédure d’expulsion de Sarah de son domicile.

La jeune femme s’entête une dernière fois. Daniel serait un menteur – «ceux qui le connaissent le savent» – qui «ne supporte pas la vérité». Cependant, le substitut du procureur ne semble pas enclin à croire les arguments avancés par la jeune femme. Le magistrat se base sur les résultats d’une expertise psychiatrique démontrant que sa consommation de drogues alternerait le comportement de Sarah pour le rendre «limite borderline» voire «psychopathe». Sans pour autant alterner son discernement.

Le magistrat note une absence de repentir actif pour les faits de coups et blessures qui sont reprochés à Sarah et requiert une peine de 12 mois de prison à son encontre et s’en rapporte à prudence du tribunal en ce qui concerne un éventuel sursis. Enfin, il fait l’impasse sur une amende étant donné «la situation financière» de la prévenue qui n’aurait pas de revenus pour le moment.

Le prononcé est fixé au 6 octobre prochain.

Affaire Bianka : un procès en décembre

L’enquête est close depuis fin 2019, mais il faudra encore attendre jusqu’au 6 décembre prochain avant la tenue d’un procès dans l’affaire de la disparition de ce nourrisson. Les faits remontent à l’été 2015. Bianka est âgée d’à peine neuf jours quand elle est vue pour la dernière fois aux étangs de Pétange. Depuis, sa mère, Sarah, est considérée comme la principale suspecte dans cette disparition. Elle est suspectée de non-représentation d’enfant, d’infanticide, d’assassinat et de meurtre, entre autres.

Le service de protection de la jeunesse a sonné l’alarme quand Sarah ne s’est pas présentée avec sa fille pour exécuter une mesure de placement provisoire prise par le juge pour enfants. Des enfants lui avaient déjà été retirés par le service. Une enquête est alors ouverte et un appel à témoin est lancé dans l’espoir de retrouver la petite fille.

Pourtant malgré une enquête qui aura duré des années et pour les besoins de laquelle les étangs de Pétange auront même été vidés, aucune trace du bébé n’est retrouvée. Bianka est à ce jour toujours portée disparue. Reste à savoir si les deux semaines de procès à venir permettront de lever le voile sur cette disparition.

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