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Accusé de conflit d’intérêts, Traversini sommé de démissionner


En toile de fond de cette querelle figure une maison dont a hérité le député-maire de Differdange. (archives Tania Feller)

Les partis d’opposition du DP, de déi Lénk et du LSAP – dans une moindre mesure – réclament la démission du bourgmestre déi gréng de Differdange pour une supposée affaire de conflit d’intérêts, au sujet d’une maison qu’il aurait fait rénover illégalement.

Il est traîné dans la boue par une large frange de l’opposition, mais il compte d’ores et déjà riposter, dès la semaine prochaine, en organisant une «contre-conférence de presse» (lire encadré). En attendant, il s’est allègrement fait «tirer à vue», mercredi matin, par les partis DP, déi Lénk et LSAP, les socialistes s’étant néanmoins montrés quelque peu plus mesurés dans leurs propos. Quant au Parti communiste (KPL), il a estimé ne pas devoir se joindre à la fronde. Le point sur la discorde.

Travaux entrepris « sans autorisation »

Le conseiller communal déi Lénk Gary Diderich aura été le premier à dégainer, s’interrogeant ouvertement en ces termes : «Le bourgmestre Roberto Traversini est-il encore crédible ?» En toile de fond de cette querelle figure une maison dont a hérité le bourgmestre de Differdange. «Depuis un certain temps, la maison en question a notamment été rénovée sans autorisation. L’ensemble des portes et fenêtres ont été remplacées et des travaux de rénovation ‘détaillés’ ont été effectués à l’intérieur de la maison», a tout d’abord pointé du doigt Gary Diderich.

Avant, pour le conseiller communal déi Lénk, de s’attaquer à l’abri de jardin, situé derrière la fameuse maison de la discorde. «Pire encore, le petit abri de jardin derrière la maison, située dans une zone verte, mais également dans la zone protégée Natura 2000 et dans la réserve naturelle Prënzebierg, a été agrandi et est en cours de transformation, en une sorte de chalet. Ceci a également été entrepris sans autorisation, contrairement à ce que le bourgmestre a prétendu au conseil communal ainsi que dans la presse nationale», s’est encore insurgé Gary Diderich. Pour ce dernier, qui a exprimé le fait que cette affaire le rendait «personnellement triste», il ne s’agit «pas moins que d’une question de confiance, en démocratie. Or, déi gréng sont un parti qui s’engage depuis longtemps en faveur de davantage de démocratie», a-t-il conclu, amer.

La fameuse maison de la discorde qui aurait été illégalement rénovée par le bourgmestre. (photo Alain Rischard)

La fameuse maison de la discorde qui aurait été illégalement rénovée par le bourgmestre. (photo Alain Rischard)

Or selon les trois partis d’opposition déi Lénk, DP et LSAP, les administrations concernées ont confirmé que dans les deux cas, aucune autorisation n’avait été accordée. «Uniquement en date du 9 juillet, une demande a été introduite rétroactivement auprès de l’administration de la Nature et des Forêts, laquelle était soumise à la procédure et laquelle visait des travaux sur l’abri de jardin, lesquels étaient déjà exécutés illégalement depuis quelque temps. L’autorisation signée par Madame la ministre (NDLR : de l’Environnement, Carole Dieschbourg [déi gréng]) en date du 19 août a autorisé une partie des travaux après coup. Toutefois, nous avons des doutes sur le fait que cette autorisation soit conforme aux lois et réglementations en vigueur. Une construction existante ne peut être rénovée que si elle est ‘légalement existante’, c’est-à-dire construite initialement sur base d’une permission. Il semble qu’une telle autorisation n’ait jamais existé», ont fustigé les trois partis d’opposition.

Dans ce cadre, différentes questions ont été mises sur la table par les opposants, dont celle-ci : «Est-il courant dans la pratique de récompenser quelqu’un qui a violé la loi sur la protection de la nature par une autorisation rétroactive endéans 40 jours ?»

«Qui a payé les travaux ?»

Pour bien saisir les tenants et les aboutissants de cette affaire, selon les propres termes de Roberto Traversini, il faut remonter au mois de juin dernier. «Le nouveau projet de PAG, dont la procédure d’adoption a été adoptée par le conseil communal de Differdange, en juin, avait déjà été l’objet de débats. Notamment puisqu’il est prévu de reclasser une maison appartenant au bourgmestre, Roberto Traversini, d’une zone labourable en zone d’habitation. Cela étant, ce reclassement n’est pas valable pour les parcelles adjacentes», a souligné Gary Diderich. Ce dernier a également tenu à préciser qu’ «une question posée relative à ce point a été reportée, sans procéder à un vote, en séance non publique (…)».

Selon déi lénk, mais aussi d’après le DP et le LSAP, la loi a donc été bafouée, car «elle prévoit qu’une telle démarche serait à décider par le conseil communal à la majorité des deux tiers». Face à cette situation, les conseillers communaux Gary Diderich, François Meisch (DP) et Erny Muller (LSAP) ont évoqué, à l’unisson, «un manque de transparence envers le conseil communal».

Par ailleurs, les trois partis d’opposition reprochent que des travaux aient été réalisés par le CIGL (Centre d’initiative et de gestion local) de Differdange, dont le conseil d’administration est présidé par Roberto Traversini en personne. «Une camionnette du CIGL a été vue devant ladite habitation. Alors, qui a payé les travaux ?», s’est encore interrogé Gary Diderich, tout en rappelant que le bourgmestre avait lui-même voté la loi sur la protection de la nature à la Chambre, en sa qualité de député.

Claude Damiani

Il s’expliquera le 18 septembre

Absent toute la semaine, pour « un voyage annoncé de longue date », le bourgmestre de Differdange a fait savoir qu’il fournirait des explications au conseil communal mercredi prochain. « J’ai choisi cette date par respect pour le conseil communal auquel je fournirai des explications le matin, lors de la séance publique, conformément à notre règlement interne.»

5 plusieurs commentaires

  1. Coco le Lama

    En résumé :

    -Il a fait des travaux sans aucune autorisation donc de mnière illégale,
    -Utilise ses relations politiques pour les faire légaliser,
    -le CIGL qu’il préside les réalise gratuitement sur le dos des contribuables,
    -Il fait passer un terrain agricole en terrain constructible (multipliant alors la valeur par 60).

    Et on se demande ENCORE s’il doit démissionner?
    Sa place est en prison si ces faits de corruptions, d’abus de pouvoir et de détournement de fonds publics sont avérés.

    • Désolé mais avant de jeter la pierre , renseignez vous sur tout ce qu’il a fait de bien pour la ville de Differdange et ses habitants. Les verts doivent perdurer.

      • Coco le Lama

        Ah OK…
        Donc si je suis votre logique débile, un prêtre qui fait des choses bien peut être pédophile sans être inquiéter?

        Ne confondons pas tout et peu importe son bilan.
        Soit il a abusé de son pouvoir et magouiller à l’extrême pour se faire de l’argent et il doit être condamné, soit il est innocent…
        Lisez les déclarations de votre idole c’est honteux.
        Dans ce dossier les faits sont très graves.
        En plus, il aurait hérité de quelqu’un qu’il avait en curatelle… je trouve cela limite niveau éthique… même troublant.

        • Coco Le Lama

          Quant aux choses biens? De quoi parlez-vous?
          -Des parcmètres en place même le dimanche?
          -Du parking hors de prix de la piscine (privée) alors qu’il y a avait plein d’espace et qu’il a organisé le manque d’espace par de lourds travaux afin de construire ce dernier?

      • Coco Le Lama

        Choupy, êtes-vous Roberto T. ? Car à passer autant de crème on pourrait penser au moins à un proche en tout cas.

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