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Accident au Findel : des passagers naufragés, l’avion de Macron a pu décoller


Le Falcon présidentiel, bien moins imposant que les appareils commerciaux, avait reçu le feu vert des secours et ne gênait pas les opérations en cours. (photo Didier Sylvestre)

La situation est revenue à la normale mercredi au Findel, après l’accident d’un avion de tourisme la veille au soir qui a paralysé le trafic durant toute la nuit. Une nuit émaillée de multiples couacs.

Impossible, la nuit dernière, d’embarquer à bord d’un avion en partance de l’aéroport du Luxembourg. Les passagers qui devaient se rendre à Porto et Londres-Standed peuvent en témoigner, eux qui pour beaucoup ont passé de longues heures allongés à même le sol dans le hall. Quelque 845 voyageurs, dont 664 clients Luxair, ont ainsi été naufragés depuis 21h30, heure à laquelle un petit avion de tourisme s’est posé en urgence sur la piste après une panne électrique. Les clients Ryanair, eux, n’avaient personne vers qui se tourner, aucun responsable de la compagnie n’étant sur place au moment du rush. Le personnel de LuxAirport a pour sa part tenté de gérer la pagaille autant que possible, en rouvrant par exemple gratuitement le restaurant et les parkings.

Et pour ceux se trouvant à bord de la dizaine d’avions déroutés vers Francfort-Hahn et Liège, le périple n’a pas été de tout repos non plus. En particulier à Liège, où la crise a atteint son paroxysme. Les bus promis pour rapatrier les voyageurs n’ont pas été affrétés dans les temps, une navette a même dû faire l’aller-retour depuis Luxembourg. Même galère pour les familles qui devaient être logées à l’hôtel et ont dû se débrouiller par leurs propres moyens. Du côté de Luxair, les responsables cachaient difficilement leur mécontentement au lendemain de cette nuit sous tension (lire ci-dessous).

Impossible de quitter le Grand-Duché par les airs, donc… à moins d’être le président de la République française. Après sa visite officielle, Emmanuel Macron a pu décoller à 23h53, a indiqué l’Administration de la navigation aérienne lors d’une conférence de presse mercredi au Findel. Le Falcon présidentiel, moins imposant que les appareils commerciaux, avait reçu le feu vert des secours et ne gênait pas les opérations en cours.

Pas sûr toutefois que ceux qui ont patienté sur des lits de camp, finalement déployés par la protection civile à partir de 2h30, se satisfassent de cette explication.

Le Quotidien

Liège : la colère d’Adrien Ney, président de Luxair

Le président de la compagnie aérienne luxembourgeoise ne décolère pas après avoir appris la façon dont ses clients ont été traités à l’aéroport de Liège en Belgique.

Adrien Ney. (photo archives Fabrizio Pizzolante)

Adrien Ney. (photo archives Fabrizio Pizzolante)

«Dès que nous avons été mis au courant de la situation, nous avons très vite réagi, la priorité étant la sécurité des passagers mais également le niveau de qualité de nos services même dans une telle situation, a expliqué Adrien Ney, le président de LuxairGroup, lors d’une conférence de presse hier matin au Findel. Nous avons contacté et mobilisé du staff à Francfort-Hahn, ainsi que nos partenaires sur place, tout en tentant de trouver des solutions pour rapatrier nos passagers, soit par bus, soit par avion.»

Il faut dire que contrairement aux passagers voyageant sur Ryanair ou encore EasyJet, la compagnie luxembourgeoise a gardé son guichet ouvert au Findel jusqu’à tard dans la nuit pour informer ses clients. «Nous avons mobilisé une quinzaine de personnes», a souligné Adrien Ney.

Au final, Luxair a pu faire revenir six vols sur sept de Francfort-Hahn entre 2h30 et 3h. Seuls les passagers en provenance de Rome ont dû prendre des bus Luxair pour rallier le Grand-Duché.

Les consignes n’ont pas été respectées

«C’était compliqué, car il fallait également prendre en compte le nombre d’heures de vol du staff à bord des avions», a souligné Adrien Ney. Mais ce qui fâche le président de LuxairGroup, c’est ce qui s’est passé à l’aéroport de Liège. «L’aéroport allemand de Francfort-Hahn ne pouvant plus accueillir notre dernier avion, en provenance de Hurghada, nous l’avons envoyé à Liège. Et je dois m’excuser auprès de nos clients pour les conditions d’accueil là-bas», a pesté le président de Luxair, avant d’expliquer : «Là-bas, on nous a promis des bus ou des minibus, puis vers 3h du matin l’on m’a confirmé par téléphone que les passagers étaient logés dans un hôtel acceptable à proximité, avant d’apprendre qu’à 5h du matin les passagers n’étaient toujours pas à l’hôtel. L’on aurait même demandé les cartes de crédit de nos clients pour l’hôtel, alors que nous nous sommes engagés à prendre cela à nos frais. Les consignes de Luxair n’ont jamais été respectées à Liège. Au final, j’aurais vraiment préféré envoyer cet avion à Francfort-Hahn, un aéroport qui tient ses engagements», a affirmé Adrien Ney.

Mercredi matin, vers 10h, les passagers étaient toujours bloqués à Liège. «Ils doivent être rapatriés par un bus que nous avons affrété. Des agents Luxair vont les accueillir en arrivant au Luxembourg. Je m’excuse encore pour ce désagrément, et je tiens à souligner que nous allons prendre contact avec tous nos passagers concernés par cette situation dans sa globalité et leur proposer une compensation. Nous allons également rembourser les frais occasionnés, nous ne discuterons pas», a souligné Adrien Ney.

Jeremy Zabatta

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