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[BGL Ligue] Lafon : « On ne s’est jamais vendus comme des superstars »


Alexis Lafon "préfère être un diesel qui monte en puissance qu'un joueur qui explose sur deux ou trois mois et qu'on ne voit ensuite plus". (Photo Mélanie Map's)

[3e journée] On nous avait dit qu’Alexis Lafon, le renfort du Progrès débarqué de Virton, ne pratiquait pas la langue de bois. On en a eu la confirmation.

Après la défaite dans le derby sur la pelouse de Differdange, c’est « mission rachat », ce vendredi, pour le Progrès face à Rumelange…

Alexis Lafon : Oui. Mais vous savez, quand on sort d’une défaite, dans tous les cas, il faut se racheter lors de la rencontre suivante. Après, la manière dont on a perdu cette partie face au FCD03, on peut revenir dessus… Nous n’avons pas développé notre jeu. L’attitude n’était pas celle qu’il fallait. Peut-être que nous avions trop à cœur de bien faire. Or, parfois, quand c’est le cas, on déjoue complètement… On s’entraîne ensemble et on sait donc ce dont on est vraiment capables. Ce match face à Differdange, on l’a tous en travers de la gorge mais on peut en parler dix ans, cela ne changera plus rien. Par contre, celui de vendredi, on a encore une réelle influence sur lui. Et nous avons des choses à nous prouver à nous-mêmes.

On attend forcément beaucoup de vous, comme de Rémi Laurent, sur le plan offensif…

Au même titre que Rémi, puisque vous parlez de lui, je n’ai jamais dit que j’étais un joueur extraordinaire. On n’a jamais eu la prétention de déclarer que nous étions au-dessus du lot. Bref, on ne s’est jamais vendus comme des superstars de la BGL Ligue. Et le club ne l’a pas fait non plus d’ailleurs. Du coup, il y a des choses qui blessent. Je suis touché quand on me prend pour un moins-que-rien ou quand on remet en cause mon investissement, comme j’ai pu le lire. Je ne dis pas ça pour régler mes comptes avec l’un ou l’autre. Je ne vais pas dire que j’ai fait un bon derby mais tirer des conclusions au bout de deux rencontres de championnat, comme certains le font, c’est beaucoup trop hâtif. C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens. Pas au bout de deux chansons. J’ai aujourd’hui 30 ans et se chercher des excuses, ce n’est pas dans ma mentalité. Je suis quelqu’un qui bosse, qui sait ce qu’il a fait et ce qu’il peut réussir. J’essaie d’être lucide sur mes prestations.

Et comment jugez-vous vos deux premiers matches ?

Le premier (NDLR : succès 2-1 face au RFCU) était intéressant de par la répétition des efforts. Défensivement, cela allait mais j’ai été plus maladroit sur le plan offensif. Quant au derby, comme je l’ai dit à l’entraîneur, j’ai été plus spectateur qu’acteur. J’ai subi les choses, sans parvenir à les influencer. Je ne me cherche pas d’excuse, c’est comme ça. Cela peut arriver… Je réfléchis à mes prestations et à la manière dont je peux les améliorer. Et je ne le fais pas en jouant à la Playstation toute la journée.

Ceux qui vous connaissent bien disent que vous êtes un diesel. Qu’il vous faut parfois du temps pour démarrer…

C’est vrai. Quand on me voit sur un terrain, je peux avoir l’air pataud. Il me faut parfois deux ou trois pas pour me lancer mais après, je suis parti et je peux aller vite. Eh bien, c’est pareil pour une saison footballistique. Et je vous avoue que je préfère être un diesel qui monte en puissance qu’un joueur qui explose sur deux ou trois mois et qu’on ne voit ensuite plus.

Avant d’opter pour le Progrès, vous aviez l’opportunité de vous engager avec des équipes de D1B belges comme le Cercle de Bruges, Louvain ou Roulers. Et vous avez choisi Niederkorn par amour, vu que votre compagne travaille dans la région. C’est ça ?

On ne va pas dire par amour. Car pas mal de choses sont entrées en ligne de compte. Avec ma compagne, nous y avons réfléchi à deux. Si j’avais signé en région flamande, elle aurait eu du mal à trouver un travail à cause de la barrière de la langue. J’aurais donc dû être le seul à faire bouillir la marmite. Bref, on a fait les comptes, en faisant attention à notre qualité de vie, au niveau professionnel… Et le Progrès s’est imposé comme la meilleure solution. Si on veut construire quelque chose, avoir des enfants, il faut savoir installer une certaine stabilité. Et effectuer des choix qui vont dans le meilleur intérêt de tous.

Cela ne restera pas un petit regret de ne jamais avoir été pro ?

J’ai surtout majoritairement été semi-pro, c’est vrai. Mais je pars du principe que si ce n’est pas arrivé, c’est que cela ne devait pas se passer. Il a dû me manquer quelque chose à un moment. Peut-être que si je n’avais pas été blessé durant une certaine période ou si j’avais consenti un effort suffisant lors de tel ou tel match… Mais on ne vit pas avec des « si ». Je n’ai pas réussi une carrière extraordinaire, pas suffisante en tout cas pour pouvoir vivre le reste de ma vie les jambes croisées sous la table, mais j’ai réalisé un beau petit parcours tout de même. Et celui-ci n’est pas fini.

Entretien avec Julien Carette

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