Des gestes déplacés, des SMS à caractère sexuel : le 9 mai, le site d’informations Mediapart et France Inter publiaient les témoignages de plusieurs femmes accusant Denis Baupin d’agression ou de harcèlement sexuels. Des témoignages niés en bloc par le député de Paris, qui l’avaient cependant poussé à la démission de la vice-présidence de l’Assemblée nationale.
«Les deux fois, c’était brutal et sexuel»
Ce lundi, le pure-player et la radio publique divulguent cinq nouveaux témoignages : «Ce sont les premiers récits qui les ont convaincues de parler», écrit Mediapart. En 1997, Geneviève Zdrojewski est fonctionnaire au ministère de l’Environnement, dont le portefeuille est alors détenu par Dominique Voynet. Parmi ses conseillers, Denis Baupin. La fonctionnaire, désormais retraitée raconte : « À deux reprises, entre 1997 et 1998, Denis Baupin m’a agressée physiquement. La première fois, M. Baupin est entré dans mon bureau rapidement, de façon tout à fait inattendue, et il s’est jeté sur moi. Je me suis mise à crier. Il m’a dit : “Arrête de crier, ta secrétaire va nous entendre.” Moi j’ai dit : “Mais c’est insupportable. Stop, arrête.” J’étais furax. Donc il est sorti. » La deuxième fois ? C’était dans les toilettes. « Là, il m’a plaquée contre le mur, avec les mains sur mes seins, et pour essayer de m’embrasser. Les deux fois, c’était brutal et sexuel. »
«C’est une pieuvre qui m’a sauté dessus»
Une jeune dirigeante du parti Les Verts à la même époque, qui a demandé l’anonymat, évoque des faits de même nature. Lors d’un repas, « Denis Baupin s’est assis en face de moi. Il me faisait du pied. Il a même enlevé sa chaussure pour atteindre mon entrejambe», explique-t-elle à France Inter. Le conseiller de la ministre lui demande ensuite de le suivre dans son bureau : «C’est une pieuvre qui m’a sauté dessus. Il a essayé de m’embrasser par tous les moyens. Je me suis débattue… »
«Aucunement l’intention de devenir “la danseuse de Denis Baupin”»
Au début des années 2000, Laurence Mermet est embauchée à la mairie de Paris par Denis Baupin, alors adjoint en charge des transports. Lors d’une réunion politique interne des Verts, «Denis Baupin est venu s’asseoir juste derrière moi. Puis il s’est approché très près et a commencé à me caresser la nuque avec insistance, sans aucune ambiguïté quant au registre de ses gestes, on ne peut plus intime. Estomaquée, je lui ai alors fait comprendre fermement que je n’étais pas intéressée par cela avec lui et l’ai repoussé fermement. Il n’a plus jamais tenté quoi que ce soit avec moi par la suite», raconte-t-elle. Des faits d’autant plus choquants selon elle en raison du rapport de hiérarchie entre elle et l’adjoint au maire : «Je n’avais aucunement l’intention de devenir “la danseuse de Denis Baupin”»
«Une bise, la main sous mon sein»
Parmi les autres témoignages, celui d’une militante EELV qui a participé à la campagne des législatives de 2012 à Paris : « Denis est arrivé. Il m’a fait la bise en appliquant sa main gauche sous mon sein droit. » Autre témoin : une jeune journaliste de radio, qui raconte les sms très insistant envoyés par le député de Paris, en 2014. Ce n’étaient pas des messages sexuels mais du type : “Vous travaillez jusqu’à quelle heure ?” “Ah mais vous travaillez tard…” » Elle ajoute : « Jusqu’à 21 heures ou 22 heures, le 31 décembre, cela n’arrêtait pas. J’ai fini par dire que j’étais en famille, que cela n’avait pas lieu d’être et que je travaillais dans les médias… Il s’est arrêté. »
Le Républicain lorrain