Strassen, grâce à son nouveau stade An de Millewisen, semble sortir de l’ornière d’impopularité dans laquelle il était embourbé au stade Jean-Wirtz. Enfin du public pour voir Stefano Bensi et ses gars?

Jacques Wolter, le président d’une US Hostert qui sera la saison prochaine dotée d’une toute nouvelle tribune plus longue, avec plus de sièges et une buvette encore plus accueillante (30 m2 supplémentaires), nous avait déjà donné son avis sans ambigüité sur la question : «On ne va pas attirer cent spectateurs de plus par match non plus. Je m’attends juste à avoir un peu plus de monde, mais pas beaucoup.»

Rodange avait commencé à prouver le contraire la saison passée, avant que sa pelouse ne force le club à jouer quasiment tous ses matches à l’extérieur, lors de la phase aller qui vient de s’achever.

Et Strassen, depuis un mois, est lui aussi parti pour tordre le cou à l’avis de Jacques Wolter. Ses trois premiers matches de la saison, disputés au stade Jean-Wirtz, sa main courante et sa minuscule tribune qui relève plus de l’auvent qu’autre chose, l’UNA les a disputés devant une moyenne de 216 spectateurs qui faisaient écho à sa moyenne de la saison passée : 223. Pour un Européen et candidat au titre, c’est à la limite du ridicule.

«Ça peut faire 25 000 euros en plus par saison»

Et puis, enfin, l’infrastructure du stade An de Millewisen a été livrée et tout a changé. 468 spectateurs contre Rodange, 336 contre Differdange en semaine et sous la pluie, et enfin 355 contre le F91 ce dimanche, toujours sous une flotte contrariante. La moyenne de son nouveau petit écrin : 379 personnes. Soit une hausse de 163 spectateurs par rencontre par rapport au début d’exercice, «et encore, on ne compte pas les enfants, qui ne paient pas. Si on les avait rajoutés sur les derniers matches, on arrivait à 500, des chiffres qu’on n’a jamais eus!», pointe Luc Hilger, président séduit par les premières impressions comptables. «Je vais être honnête, je faisais partie de ceux qui sous-estimaient l’importance des infrastructures.» Il a changé d’avis.

Au point de rêver tout haut. «Si on finit la saison avec une moyenne de 400, ce serait une immense réussite.» Effectivement puisque cela doublerait presque la moyenne de la saison passée. Mais l’UNA s’en donne les moyens. Elle vient d’enrôler une personne pour animer ses réseaux sociaux «pour vivre avec notre époque», déjà. Elle va créer aussi une équipe dames, dans le cadre d’une entente, pour «élargir encore la base potentielle de fans».

Et pour revenir au stade lui-même, elle envisagerait presque, si la tendance se confirme, de baisser les prix d’entrée. «Certains comme Bissen sont à 12 euros. D’autres comme la Jeunesse ou le F91 sont à 15. Nous, on est à 10 euros et je trouve déjà ça trop cher. Si les gens mettent moins dans le billet, mais consomment plus, ça me va». Ça lui va et cela se calcule. Au point, à la louche, d’envisager des recettes billetterie et buvette «en hausse de 25 000 euros par saison».

De nouvelles places de parking en mars

Pour cela, les gens doivent encore s’acclimater à l’endroit. Certains râlent encore devant le manque de places de parking dans l’attente des 90 qui doivent être livrées en mars. Le club, lui, s’organise pour ouvrir d’autres solutions avec les places mises à sa disposition par les Thermes. «Mais quand j’en entends certains se plaindre, je leur dis qu’en se garant un peu plus haut, ils sont à cinq minutes à pied seulement du terrain. Cela reste raisonnable. Sur certains autres stades de DN, c’est presque vingt minutes», sourit Hilger.

Lui voit quand même déjà la différence. Félicité par des membres du F91 qui lui ont avoué qu’ils ne se seraient pas déplacés si le match de dimanche avait eu lieu au stade Jean-Wirtz, le président a eu tout le loisir de se pencher sur les chiffres : le 3 mars 2023, cette même affiche s’était jouée devant 263 spectateurs. Le 27 septembre 2023, ils étaient 271 et le 21 septembre 2024, 292. Le club a ainsi presque gagné une cinquantaine de supporters sur la marque la plus élevée des trois dernières oppositions, malgré une météo exécrable. Comment ne pas se rêver, dès lors, en futur club populaire?