Le président français veut rassembler toutes les forces politiques pour son nouveau gouvernement. Les discussions commencent.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé hier son intention de réunir toutes les forces politiques pour former un nouveau gouvernement, son camp le pressant d’agir vite. Après une courte trêve consacrée à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, M. Macron a repris lundi ses consultations afin de nommer un nouveau Premier ministre. Issu de la droite, l’ancien commissaire européen Michel Barnier, en fonction depuis seulement trois mois, a été contraint jeudi de démissionner, après un vote de censure à l’Assemblée nationale.
Pour trouver son successeur, Emmanuel Macron a reçu tour à tour des députés indépendants, les écologistes et les communistes lundi matin. Il a proposé une «nouvelle méthode» pour construire le futur exécutif, qui passerait par l’organisation d’une «réunion des différentes forces politiques pour échanger sur une plateforme programmatique», ont indiqué les responsables des écologistes, après avoir été reçus au palais de l’Elysée. Emmanuel Macron a également indiqué, selon la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, que «la solution ne pourrait plus reposer sur un accord avec le (parti d’extrême droite) Rassemblement national».
«Le pays est dans une situation d’urgence»
«On a fait un pas ce matin», a affirmé le patron du parti communiste Fabien Roussel, venu avec la «volonté de trouver des solutions» mais sans «mettre des préalables», pas même celui d’un Premier ministre de gauche, au contraire des socialistes, qui l’exigent. Les députés indépendants ont eux demandé «quelque chose qui regroupe les différentes sensibilités», et surtout «que ça soit rapide, parce que le pays est dans une situation d’urgence», a résumé leur vice-président Christophe Naegelen.
Alors qu’il lui avait fallu 51 jours cet été pour choisir Michel Barnier, Emmanuel Macron est pressé de trancher. À commencer par son allié de toujours, le centriste François Bayrou. Pressenti, parmi d’autres, comme potentiel Premier ministre, ce dernier a proposé dimanche d’«aider à ce qu’on sorte de tout ça». La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (macroniste), a plaidé de son côté pour une nomination «dans les prochaines heures». Son calcul est simple: «additionner» les députés du «socle commun» (droite et centre), des indépendants et du Parti socialiste pour obtenir une majorité absolue à l’Assemblée, afin qu’il n’y ait «plus de censure possible». Et d’appeler à «un programme d’action» commun autour notamment de la question des soins, de l’agriculture et de la décentralisation.