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Un calme trompeur

Depuis désormais deux semaines, l’association Hëllef um Terrain (HUT) est à la manœuvre afin d’assurer les missions sociales de Caritas sur le plan national. La phase de transition très tendue, avec notamment le bras de fer sur la signature des nouveaux contrats de travail, ne semble pas avoir fait de dégâts majeurs. À première vue, la promesse faite par Christian Billon, le président intérimaire de HUT, est tenue : «Le travail qui a été fait hier est exactement le même aujourd’hui. Il n’y a pas de différence, les mêmes personnes sont actives sur le terrain.»

Tout est bien qui finit bien? Ce serait aller bien trop vite en besogne. Le camp syndical reste sur le qui-vive et attend les conclusions du Tribunal du travail sur la gestion du transfert des activités et du personnel de Caritas vers Hëllef um Terrain. Pour l’heure, il faut clairement saluer le fait que les milliers de bénéficiaires peuvent continuer à profiter de l’aide dont ils ont besoin. Le sort des plus vulnérables pris en charge par Caritas Luxembourg à l’échelle internationale est beaucoup moins clair. La branche néerlandaise de l’ONG, l’archevêché et, finalement aussi, le ministère de la Coopération tentent encore de sauver ce qui peut l’être.

D’autres zones d’ombre persistent. La Chambre des députés espère enfin obtenir des réponses plus concrètes à des questions auxquelles les différents ministres de tutelle ne pouvaient ou ne voulaient pas répondre. Jeudi dernier, une commission spéciale, demandée par le LSAP, a été décidée à l’unanimité. Le fait que les partis de la majorité (CSV et DP) aient voté en faveur d’une telle commission présage que leurs élus souhaitent aussi davantage d’explications. Y compris de leurs membres au gouvernement?

L’intention primaire de la commission est d’inviter les conseils d’administration de Caritas et de HUT à venir s’expliquer devant les députés. L’archevêché, très discret jusqu’à présent, sera aussi attendu au tournant. Est-ce que le rôle joué par les banques dans l’affaire Caritas pourra aussi être élucidé? Rien n’est moins sûr, car les députés ne peuvent obliger personne à accepter l’invitation. Dans la mesure du possible, il sera toutefois important que la transparence dans ce dossier soit renforcée.

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