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Santé mentale : les jeunes ont besoin de soutien


Fränz D'Onghia : «Les jeunes en souffrance se confient d’abord à leurs amis, pas aux adultes.» (photo Fabrizio Pizzolante)

Les Semaines de la santé mentale ont débuté ce lundi avec des actions partout dans le pays. Une 4e édition dédiée aux adolescents, dont l’état psychique se dégrade ces dernières années.

Alors que l’état psychologique des jeunes luxembourgeois ne cesse de se dégrader ces dernières années, la quatrième édition des Semaines de la santé mentale met l’accent sur le soutien à apporter aux enfants et aux adolescents.

Lancés en 2018, ces quelques jours de sensibilisation au bien-être mental permettent de braquer les projecteurs sur l’importance de l’équilibre psychique tout au long de la vie. Et, bien entendu, ça commence dès l’enfance. L’OMS considère que 10 à 20 % des jeunes souffrent de troubles psychiques, soit deux à quatre élèves par classe. Un niveau confirmé au Luxembourg par l’enquête HBSC (Santé mentale et bien-être des enfants et adolescents en âge scolaire) menée en 2022 auprès de 7 500 jeunes de 13 à 18 ans.

La prévalence d’adolescents présentant un risque de dépression atteignait alors 8 % chez les garçons et 14 % chez les filles entre 11 et 12 ans, et grimpait à 18 % pour les garçons et 34 % pour les filles entre 17 et 18 ans. «Un réel problème de santé publique, pour lequel on investit peu», commente Fränz D’Onghia, chargé de direction de la Ligue santé mentale.

Une vie «nettement plus compliquée»

Depuis 2006, le sentiment de tristesse, les comportements suicidaires, le mal-être ou la solitude des jeunes n’ont jamais été si marqués, selon le rapport publié en mars. Une progression inquiétante liée à divers facteurs : «Aujourd’hui, la vie d’un jeune est nettement plus compliquée. Ils sont soumis à des facteurs de stress comme la crise climatique, la difficulté à trouver un travail, un logement, sans oublier l’impact négatif des réseaux sociaux», poursuit-il.

Les jeunes femmes sont d’ailleurs plus exposées aux troubles anxieux et dépressifs, du fait de leur activité sur ces réseaux, où elles postent beaucoup de contenus soumis à la validation de la communauté. Une pression supplémentaire. La pandémie a également laissé des traces chez les jeunes, et là encore, davantage du côté des filles. Les acteurs de terrain constatent des demandes de prise en charge en forte hausse depuis 2020.

Plus sensibilisés que leurs aînés

«Globalement, il y a encore trop de préjugés autour de la santé mentale. Il faut vraiment en finir avec ça», pointe Fränz D’Onghia. Cependant, il reconnaît que les nouvelles générations se montrent plus à l’aise : «Ils ont une grande facilité à aborder ces questions ouvertement, et sont beaucoup plus sensibilisés par rapport à leurs aînés.» Il faut dire qu’aujourd’hui, des psychologues exercent dans les établissements scolaires, contribuant à normaliser le fait de prendre soin de la santé psychique.

Et dans neuf lycées du pays, les élèves de plus de 16 ans peuvent aussi suivre des cours de premiers secours en santé mentale. Un cheval de bataille de la ligue : «On aimerait rendre ces ateliers obligatoires pour tous les élèves à l’avenir, car les jeunes en souffrance se confient d’abord à leurs amis, pas aux adultes. Les adolescents sont alors en première ligne. Ils doivent savoir comment réagir», explique le directeur.

Partout dans le pays, des activités et animations seront proposées ces deux prochaines semaines. Le programme complet est disponible en ligne sur le site de l’événement.

semainesantementale.lu

Déjà 6 909 secouristes formés

Jusqu’au 20 octobre, la Ligue santé mentale propose gratuitement une trentaine de cours de premiers secours en santé mentale, avec un défi : former 500 nouveaux secouristes. Ces futurs diplômés s’ajouteront aux 6 909 secouristes déjà formés au Luxembourg.

Grâce à leurs connaissances de base en matière de troubles et crises psychiques, ils sont désormais capables d’aborder une personne en difficulté, de l’aider ou de l’encourager à s’orienter vers un professionnel.

Quatorze communes participent à l’initiative (liste sur semainesantementale.lu). Et toute l’année, rendez-vous sur prevention-psy.lu : de nouveaux cours sont régulièrement programmés dans plusieurs langues.

Un commentaire

  1. Mettez en place des moyens pour prouver le mobbing. La santé mentale est fortement atteinte si 1 individu est discriminé par un groupe entier qui se fraternise et provoque constamment. Et mettez en place des moyens pour séparer les bureaux-paysagers. Et promouvez le télétravail p.ex. en payant un écran, un clavier et une souris. Au moins demandez les gens s’ils aiment travailler dans un bureau petit ou grand. Chaque personne est différente et vous mettez tout le monde dans le même sac.

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