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Le projet hospitalier Südspidol encore repoussé


La concentration des trois sites en un Südspidol entraînera des économies de 15% sur les frais de fonctionnement. (photo ministère de la Santé)

Le projet Südspidol d’Esch-sur-Alzette n’est décidément pas prêt de sortir de terre. L’ensemble hospitalier ne devrait pas accueillir de patients avant, au mieux, 2032. Et voit ses coûts de construction exploser la facture.

Verra-t-on un jour l’hôpital Südspidol prendre forme à Esch-sur-Alzette ? Voilà douze ans que le projet reste en suspens : les premiers patients devaient faire leur entrée dans l’établissement en 2022… Comptez plutôt une décennie supplémentaire, si l’on en croit le député CSV Max Hengel.

Le président de la commission de la Santé a en effet fait un point sur la construction de cet ensemble hospitalier devant les autres députés ce mercredi 19 juin. Quelques mois seulement après l’annonce de la reprise du projet par un consortium d’architectes, mettant fin à deux années de suspens, le député a annoncé que l’enveloppe budgétaire allait augmenter de près de 250 millions d’euros.

La loi de financement établie en 2018 comptait en effet 540 millions d’investissements, dont 38 millions déjà versés. Un chiffre qui passe désormais à 793,1 millions d’euros, sans compter un «potentiel supplément de 54 millions d’euros pour réaliser des adaptations demandées par le CHEM», précise le député chrétien-social.

Une facture plus salée que prévu, qui s’explique notamment par la hausse des coûts de construction depuis le début de la guerre en Ukraine.

Et qui dit coûts supplémentaires, dit aussi retard pour le début des travaux : ces derniers ne devraient démarrer qu’à la «fin de l’année 2026» pour une ouverture du site de Raemerich «en 2032, 2033», glisse Max Hengel.

Un feuilleton à rebondissement

C’est en 2011 que démarre la planification du Südspidol, un projet d’envergure dont l’ambition est de réunir les trois sites du CHEM répartis à Esch, Dudelange et Niederkorn.

Le concours d’architectes, lancé en 2014, est remporté l’année suivante par l’équipe d’Albert Wimmer, qui séduit avec un concept moderne et innovant. L’homme dirige alors la construction du nouvel hôpital de Vienne, qui connaît quelques déboires…

En 2017, un rapport des autorités autrichiennes liste pas moins de 8 000 défauts de construction dans le bâtiment et pointe l’explosion des coûts. Une commission d’enquête est lancée avec l’architecte dans le viseur.

Le Luxembourg ne s’inquiète pas. Les plans sont achevés en 2018 et le permis de construire accordé par la commune d’Esch en 2019. Les travaux de préparation du terrain débutent à Raemerich.

Un audit mené en 2021 démontre finalement que la collaboration avec Wimmer et le groupement en charge du projet ne permettra pas de mener la construction du Südspidol à bien.

Trois mois plus tard, la décision est prise : le contrat sera résilié pour enfin repartir sur de nouvelles bases. Il faut trouver de nouveaux partenaires.

Début 2021, c’est un consortium d’architectes qui prend le relais.

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