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L’Iran rend hommage à son président défunt Raïssi


L'Iran a décrété un deuil de cinq jours, et les funérailles du président se poursuivront mardi soir et mercredi dans la capitale. (Photo : AFP)

Des dizaines de milliers d’Iraniens ont rendu mardi hommage au président Ebrahim Raïssi, dont le décès a ouvert une période d’incertitude politique avant une présidentielle pour désigner son successeur le 28 juin.

Prévues pour durer jusqu’à jeudi, les funérailles ont débuté tôt mardi à Tabriz, la grande ville du nord-ouest à proximité de laquelle Raïssi est mort dans un accident d’hélicoptère avec sept autres personnes.

Les huit cercueils recouverts du drapeau iranien ont ensuite été transférés à un aéroport de Téhéran avant de rejoindre la ville sainte de Qom, où une nouvelle cérémonie devait se tenir dans l’après-midi.

L’Iran a décrété un deuil de cinq jours, et les funérailles du président se poursuivront mardi soir et mercredi dans la capitale, puis jeudi à Machhad (nord-est), sa ville natale où il sera enterré.

Dans le centre de Tabriz, une foule immense, vêtue surtout de noir, a couvert la principale place en brandissant des drapeaux et des portraits du président décédé à 63 ans et des sept autres victimes du crash, selon des images de l’AFPTV.

« Nous, les membres du gouvernement, qui avons eu l’honneur de servir ce président bien-aimé, ce président travailleur, nous nous engageons auprès de notre cher peuple et de notre leader à suivre le chemin de ces martyrs », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, en s’adressant à la foule.

Une telle cérémonie était organisée dans la tradition des grands rassemblements ayant marqué les 45 premières années de la République islamique, tel celui ayant suivi la mort du général Qasem Soleimani, un haut responsable militaire tué par une frappe américaine en Irak en 2020.

De nombreux et immenses portraits du « martyr » Ebrahim Raïssi ont été suspendus et accrochés dans les lieux publics des principales villes du pays.

Enquête sur le crash

Raïssi, qui présidait l’Iran depuis 2021, est décédé dans le crash de l’hélicoptère qui l’amenait dimanche vers Tabriz après avoir assisté à l’inauguration conjointe d’un barrage avec son homologue azéri, Ilham Aliyev, à leur frontière commune.

Après une douzaine d’heures de recherche, les débris de l’hélicoptère ont été découverts lundi à l’aube dans une région escarpée et boisée.

Une enquête sur les causes du crash a été ordonnée par le chef d’état-major des forces armées, Mohammad Bagheri.

Parmi les huit personnes à bord de l’appareil figuraient le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, 60 ans, le gouverneur de la province de l’Azerbaïdjan oriental, un imam et le chef de l’équipe de sécurité du président.

Parallèlement aux funérailles, les autorités se concentraient sur la poursuite des affaires de l’État, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ayant assuré qu’il n’y aurait « aucune perturbation dans l’administration du pays ».

Comme le précise la Constitution, il a chargé le vice-président Mohammad Mokhber, 68 ans, d’assumer les fonctions de président par intérim, avant l’élection présidentielle dont la date a été fixée au 28 juin.

Par ailleurs, l’Assemblée des experts, chargée de désigner, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a tenu mardi sa première séance après avoir été élue en mars.

Pour l’occasion, deux sièges ont été laissés vides et décorés de noir, ceux de Raïssi et de l’imam Mohammad Ali Al-Hashem, représentant de Tabriz, décédé dans le crash.

Cinquante-cinq des 83 membres présents ont porté à la tête de l’assemblée pour deux ans l’ayatollah Ali Movahedi-Kermani, un octogénaire qui a été député puis membre de l’assemblée depuis la révolution islamique de 1979, selon l’agence Irna.

Enterré jeudi

Après le transfert à Téhéran des huit victimes du crash mardi soir, l’ayatollah Khamenei présidera les prières de la cérémonie d’adieu mercredi, qui sera un jour férié.

Plusieurs pays étrangers, comme la Russie, la Turquie et l’Irak ont annoncé qu’ils seraient représentés aux funérailles, mais pas au niveau des chefs d’État.

La dépouille de Raïssi sera conduite jeudi matin au Khorassan du Sud (est), province qu’il représentait à l’Assemblée des experts. Il sera enterré dans sa ville natale de Machhad au sein du principal lieu de culte du pays, le mausolée de l’imam chiite Reza.

L’ultraconservateur Raïssi était considéré comme l’un des favoris pour succéder à l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans.

Durant les trois ans de sa présidence, il a fait face à un mouvement de contestation populaire en 2022, à une crise économique aggravée par les sanctions américaines et à une aggravation des tensions avec l’ennemi juré Israël depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre.