[Escrime] À la fin, il n’en restera qu’un!

TOURNOI DE QUALIFICATION DE ZONE À DIFFERDANGE (26-28 AVRIL) C’est au Luxembourg que se jouent les tout derniers billets pour les JO de Paris.

On peut parler d’un moment historique. En effet, à partir de ce matin, toute l’escrime européenne aura les yeux tournés vers l’École internationale de Differdange. La raison? C’est là que se tient pendant trois jours le Tournoi européen de qualification olympique. Avec une règle très simple : seul le vainqueur de chaque tournoi (un par arme, chez les messieurs comme chez les dames) obtient son billet pour les JO.

L’escrime fait partie de ces sports où les petites nations ne sont clairement pas favorisées puisque ce sont d’abord les grandes nations qui se qualifient pour le plus grand événement de la planète. Pour les petites nations, il faut soit faire partie des tout meilleurs mondiaux, puisque deux places sont attribuées pour les mieux classés au ranking, soit remporter le tournoi de zone.

Un événement qui se tient à Differdange. Et ce n’est pas un hasard. C’est en effet là que travaille un certain Flavio Giannotte, qui a, sur le papier, la plus grande chance de réussir ce qui serait de toute façon un exploit : «L’année dernière, la fédération m’a contacté et m’a expliqué qu’elle avait la possibilité d’organiser ce tournoi. Elle m’a demandé ce que j’en pensais. Après avoir réfléchi, je me suis dit que c’était une bonne idée», explique le meilleur épéiste luxembourgeois. Qui évoluera donc à domicile : «Je me suis aménagé un petit coin à moi où je pourrai me préparer tranquillement», glisse-t-il malicieusement.

Forcément, la pression sera à son maximum. En effet, on l’a dit, la règle est simple. Et Flavio Giannotte la résume parfaitement : «Le soir, il n’y aura qu’un seul mec content. Tous les autres feront la gueule. Terminer deuxième ou vingtième, c’est la même chose.» Le tireur luxembourgeois, qui file sur la trentaine, a déjà participé à deux tournois de qualification olympique. Lors du premier, à Prague, il se fait sortir au premier tour, puis à Madrid, il y a quatre ans, au deuxième face au futur vainqueur. Il espère que cette fois, c’est lui qui ira au bout. Mais la tâche s’annonce compliquée : «J’ai fait mes calculs. Objectivement, ils sont 13 à pouvoir l’emporter. Dont Flavio», confie son mentor et maître d’armes Maurice Pizay. Qui délivre ce conseil : «C’est un jeu. L’enjeu ne doit pas tuer le jeu». Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais le jeu, justement, en vaut clairement la chandelle.

Avant le clou final côté luxembourgeois, avec Flavio Giannotte dimanche, tous les regards seront tournés dès aujourd’hui vers Anna Zens, qui est appelée à succéder à Lis Rottler-Fautsch. Mais même si elle fête aujourd’hui ses 21 ans, la 177^e mondiale, qui fait ses premiers pas chez les seniors, ne se fait pas d’illusions. Mais ne s’interdit rien pour autant : «Je crois que je suis l’une des moins bien classées parmi les tireuses engagées. Donc on va dire que la possibilité de l’emporter est minime. Mais pas nulle. Après, quel que soit le résultat, ce sera de toute façon un bon moyen d’emmagasiner de l’expérience pour l’avenir», confie la protégée de la légende Imke Duplitzer.

Pendant trois jours, le spectacle et le suspense promettent d’être au rendez-vous. On n’a pas souvent l’occasion de voir de l’escrime de très haut niveau au Luxembourg. Ce ZQE est une occasion unique. À ne rater sous aucun prétexte.