Les gymnases et les bains publics sont désormais également interdits aux femmes afghanes, a-t-on appris ce dimanche auprès des autorités talibanes qui avaient déjà annoncé récemment leur exclusion des parcs et jardins de la capitale.
« Les salles de sport sont fermées aux femmes parce que leurs entraîneurs étaient des hommes et que certaines (des salles) étaient mixtes », a déclaré dimanche à l’AFP Mohammad Akif Sadeq Mohajir, porte-parole du ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu. Il a également ajouté que les « hammams », bains publics où traditionnellement hommes et femmes sont séparés, sont aussi interdits à ces dernières. « Actuellement, chaque maison a une salle de bain, donc cela ne pose aucun problème aux femmes » pour se laver, a-t-il ajouté.
Un clip vidéo circulant sur les médias sociaux – qui n’a pas pu être vérifié immédiatement – montre un groupe de femmes, dos à la caméra, déplorant l’interdiction des salles de gym. « C’est une salle de sport réservée aux femmes. Les professeurs et les entraîneurs sont tous des femmes », déplore l’une d’elles. « Vous ne pouvez pas nous interdire de tout », ajoute la jeune femme, la voix brisée par l’émotion.
En dépit de leurs promesses de se montrer plus souples à leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans sont largement revenus à l’interprétation ultra-rigoriste de l’islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001), restreignant très fortement les droits et libertés des femmes.
Contrer l’opposition au régime
Les écoles secondaires pour filles ont été fermées et ils ont ordonné qu’elles portent le voile intégral. Exclues de la plupart des emplois publics, les femmes sont aussi empêchées de voyager seules en dehors de leur ville. En début de semaine, les talibans ont aussi annoncé qu’elles n’avaient plus le droit de fréquenter les parcs et jardins de Kaboul.
Selon les militants, les restrictions croissantes imposées aux femmes visent à les empêcher de se rassembler pour organiser l’opposition au régime des talibans.
De petits groupes de femmes ont organisé plusieurs manifestations éclair à Kaboul et dans d’autres grandes villes, au risque de s’attirer les foudres des responsables talibans. Ces rassemblements sont généralement dispersés avec brutalité et des participantes arrêtées.
Au début du mois, les Nations unies ont exprimé leur « inquiétude » après que les talibans ont perturbé une conférence de presse organisée dans la capitale par une organisation de femmes. Les participantes ont été soumises à des fouilles corporelles et l’organisatrice de l’événement ainsi que plusieurs autres personnes ont été arrêtées.