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Zelensky : « Ils veulent détruire le système énergétique »


Au moins cinq explosions ont été entendues à Kiev ce lundi matin. Photo : AFP

De « nombreuses villes » étaient bombardées en Ukraine lundi matin selon la présidence, la capitale Kiev étant visée par les premières frappes depuis plus de trois mois, alors que le président russe Vladimir Poutine s’apprête à réunir son conseil de sécurité, deux jours après l’explosion sur le pont de Crimée.

À Kiev, un journaliste a vu de nombreuses ambulances dans le centre-ville se diriger vers les lieux où trois fortes explosions ont été entendues vers 08h15 locales. De gros panaches de fumée noire étaient visibles. Deux nouvelles explosions ont ensuite retenti. La dernière frappe sur Kiev remontait au 26 juin.

« L’Ukraine est sous attaque de missiles, nous avons des informations concernant de nombreuses villes de notre pays frappées », a annoncé sur Telegram un responsable de la présidence, Kyrylo Timochenko.

Outre la capitale, des frappes ont notamment été rapportées à Lviv, dans l’ouest, très loin de la ligne de front, ainsi qu’à Dnipro (centre) et Zaporijjia (sud). « Ils essaient de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la Terre », a réagi Zelensky sur les réseaux sociaux.

« La panique et le chaos »

La Russie a lancé lundi une campagne de bombardement de l’infrastructure énergétique de l’Ukraine, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, faisant état de dizaines de missiles et d’attaques avec des drones iraniens.

« Ils veulent la panique et le chaos, il veulent détruire le système énergétique », a-t-il dit dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, ajoutant que les frappes avec « des dizaines de missiles » et de drones iraniens Shahed ont visé le pays du nord au sud et d’est en ouest, touchant Kiev, ainsi que les régions de Khmelnytskiï, Lviv, Dnipro, Vinnitsia, Zaporijjia, Soumi, Kharkiv ou encore Jytomyr.

« Des coupures de courant temporaires sont possibles, mais il n’y aura pas d’interruption de notre confiance en la victoire », a-t-il martelé, dans une vidéo filmée à l’extérieur, dans le centre-ville de Kiev. « L’ennemi veut qu’on ait peur, que les gens fuient, mais nous ne pouvons aller que de l’avant et nous le montrons sur le champ de bataille », a-t-il ajouté, appelant les Ukrainiens à rester dans leurs abris.

L’armée ukrainienne a affirmé que la Russie avait lancé 75 missiles sur l’Ukraine lundi matin, lors d’une campagne bombardements sur plusieurs villes du pays. « Dans la matinée, l’agresseur a lancé 75 missiles (dont) 41 ont été abattus par notre défense aérienne », a déclaré sur Telegram le commandant en chef ukrainien, Valeriï Zaloujniï, précisant que la Russie avait aussi employé « des drones de combat ». M. Zelensky a lui fait état de 38 missiles abattus.

A Kiev, la circulation du métro a été partiellement interrompue alors que les stations ont été converties en abris anti-aériens. La circulation automobile a aussi été bloquée en centre-ville, selon le maire Vitali Klitchko.

Revers pour la Russie

Le Kremlin a annoncé que Vladimir Poutine convoquait lundi son conseil de sécurité, qui rassemble les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée russes.

Dimanche, Poutine a accusé Kiev d’avoir organisé l’explosion qui a partiellement détruit samedi le pont de Crimée reliant la Russie à la péninsule annexée, évoquant un « acte terroriste ».

Le trafic automobile et ferroviaire avait quelques heures après la déflagration qui a fait trois morts et a été attribuée par les autorités russes à un camion piégé. L’explosion sur ce pont inauguré par Poutine en 2018 et symbole de l’annexion de la Crimée en 2014 constitue un nouveau revers pour la Russie au moment où ses forces sont en difficulté en Ukraine.

« Les auteurs, les exécutants et les commanditaires sont les services secrets ukrainiens », a assuré Poutine à l’issue d’une réunion avec le chef du Comité d’enquête russe, selon une vidéo diffusée par le Kremlin. « Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un acte terroriste visant à détruire une infrastructure civile russe d’importance critique ».

Kiev n’a ni confirmé ni démenti son implication. Le président Volodymyr Zelensky s’est contenté d’ironiser dans une vidéo sur le temps « nuageux » samedi en Crimée – allusion probable à la fumée de l’incendie – « bien qu’il y faisait également chaud ». Il a promis dans la même vidéo une Crimée « sans occupants ».

Zelensky a également qualifié les militaires russes de « terroristes », après des frappes sur des immeubles d’habitation de Zaporijjia, ville du sud de l’Ukraine, qui ont fait au moins 13 morts et 89 blessés, trois jours après de précédents bombardements qui y avaient fait 17 morts.

Un commentaire

  1. Après une telle provocation que les attaques terroristes sur les gazoducs et le pont de Kersch, il fallait s’attendre à une réaction des russes.
    Notez que ce sont le couple USA-Kukraine qui a commencé les actes de sabotage.
    Si on veut aboutir à la paix,ce qui serait le mieux pour tout le monde, l’escalade et le sabotage d’infrastructures vitales ne sont pas le meilleur moyen.