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OKaJu : «Garantir un environnement sûr et bienveillant à l’école»


Le défenseur des droits des enfants, Charel Schmit a reçu plusieurs enfants et jeunes victimes de harcèlement à l’école. Il livre ses recommandations. (photo Fabrizio Pizzolante)

L’OKaJu Charel Schmit a présenté, mardi, plusieurs recommandations pour protéger les enfants contre toute forme de violence à l’école.

En mars dernier, une lettre ouverte de deux anciennes élèves du lycée classique de Diekirch (LCD) fait la une de l’actualité. Elles y fustigent les agissements inappropriés et des faits de harcèlement d’un enseignant de l’établissement à des élèves ainsi que le silence sur ces faits de la direction notamment. Et depuis sa prise de fonction en fin d’année en 2020 en tant qu’Ombusdman fir Kanner a Jugendlecher (OKaJu, le défenseur des droits des enfants), Charel Schmit a reçu plusieurs enfants et jeunes victimes de harcèlement à l’école.

«L’école est, en dehors du foyer familial, le lieu où les enfants et les jeunes passent le plus de temps. Elle doit être un lieu de sécurité, d’apprentissage et de développement, souligne Charel Schmit. Ceci implique que les adultes qui y sont actifs en tant que personnel enseignant et encadrant possèdent les compétences et outils nécessaires pour garantir un environnement sûr et bienveillant, dans le respect d’autrui. Ainsi, l’école est un terrain privilégié pour l’apprentissage et le respect des droits de l’enfant.»

Après avoir analysé la situation et les dispositifs existants institués pour protéger les enfants contre toute forme de violence à l’école, l’OKaJu estime que «des adaptations seront nécessaires et qu’il faudra légiférer en la matière afin d’assurer la protection de tous les enfants contre toute forme de violence dans le milieu scolaire».

Pour mettre fin à ces faits et pour que «l’école soit sûre», l’OKaJu a livré mardi un certain nombre de recommandations. Elles s’articulent autour de trois «axes clés» : la prévention, l’intervention et la médiation.

En matière de prévention, les mesures mises en avant par l’OKaJu sont articulées autour d’un principe : «Chaque enfant du pays doit connaître son droit à être protégé contre la violence.» Dans ce sens, l’OKaJu propose d’introduire un code de déontologie spécifique pour les professionnels accueillant des enfants et de légiférer en la matière. Il est également «crucial» de spécifier en la matière les plans de formation continue existants ou à développer.

Prévention, intervention, médiation

Sur l’axe «intervention», Charel Schmit souhaite qu’en cas de violence ou de suspicion de violence dans un établissement scolaire, une réaction intervienne beaucoup plus rapidement qu’actuellement. «Il est indispensable de compléter les dispositifs existants par une obligation légale de gestion de plaintes et de réclamations, souligne l’OKaJu. Chaque établissement scolaire devra mettre en place et appliquer des procédures d’aide et de signalement claires et concrètes à activer immédiatement en cas de violence ou suspicion de violence. Ces procédures doivent être connues par tout le personnel et par tous les élèves.»

Par ailleurs, Charel Schmit veut que dans chaque établissement scolaire soit désigné un (ou une) «child protection officer» («délégué à la protection de l’enfance»). Il doit être formé à cette fin, facilement accessible par les élèves et doit pouvoir travailler de manière indépendante de sa hiérarchie. «Cela peut être un enseignant, un psychologue, un éducateur spécialisé, un membre du personnel de l’établissement ou non, précise Charel Schmit. L’important est qu’il ou elle s’intéresse à la thématique et qu’il ou elle ait la confiance de l’ensemble de la communauté scolaire.»

Enfin, la «médiation» doit être «une offre facultative» à laquelle les enfants et les jeunes peuvent recourir sans y être obligés. L’OKaJu recommande de mettre en place un travail d’accompagnement et de suivi de tout enfant ou jeune victime, adapté aux besoins spécifiques de la personne victime et avec son accord. Des mécanismes de médiation visant la résolution de conflits interpersonnels doivent être aussi mis en place.

Charel Schmit espère être entendu par le gouvernement et le législateur en rappelant que «ces mesures pourraient être intégrées à la réforme de la loi de la protection de la jeunesse» en cours d’élaboration et qui pourrait être présentée aux députés d’ici la fin de cette année.

Guillaume Chassaing

Rendez-vous le 16 novembre

Nommé par la Chambre des députés fin 2020, Charel Schmit présentera aux députés le mardi 16 novembre son premier rapport annuel en tant qu’Ombusdman fir Kanner a Jugendlecher (OKaJu). «Il sera essentiellement axé sur les conséquences de la crise sanitaire liée au covid-19 sur les droits des enfants», indique Charel Schmit.

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