Une énorme désillusion, puis un grand chambardement : six ans après la cruelle défaite contre le Real Madrid en finale de la Ligue des champions 2014, l’Atlético Madrid a su rebâtir pour revenir à Lisbonne jeudi (21h locales) et y défier Leipzig en quarts de finale.
Jusqu’à l’ultime minute de la finale 2014 au stade de la Luz, l’Atlético tenait un premier sacre historique dans l’épreuve reine européenne grâce à un but de Diego Godin. Et puis l’impensable s’est produit : le Real a égalisé sur une tête providentielle de Sergio Ramos au bout du temps additionnel (90e+3), avant de s’imposer 4-1 en prolongation. Que reste-t-il à l’Atlético de ce souvenir cauchemardesque ? Quelques visages seulement : un entraîneur adulé et toujours incontesté, Diego Simeone, l’inamovible milieu de terrain Koke, et le bouillant attaquant Diego Costa. Il reste surtout un état d’esprit, véritable trait de caractère des Colchoneros : rudoyé mais battant, battu mais résilient.
Pour l' »Atleti », ce retour à Lisbonne contre un adversaire à sa portée et sur un match sec sera l’occasion de chasser ces fantômes, avec en jeu un ticket pour le dernier carré de la Ligue des champions, alors que la dernière demi-finale du club dans cette compétition remonte à 2017. Car la défaite en 2014 contre le Real a profondément marqué le club « rojiblanco », qui garde encore les stigmates de ce fiasco, amplifié par une nouvelle défaite en finale de la C1 en 2016 à Milan, à nouveau face au voisin merengue (1-1 a.p., 5 t.a.b. à 3).
Lepizig et l’Europe sont prévenus
Si le Real Madrid a conservé 8 des 18 joueurs qui étaient présents sur la feuille de match de la finale de C1 à Lisbonne, l' »Atleti » a lui été complètement chamboulé, en particulier l’été dernier. Ces derniers mois, les Colchoneros ont profité du mercato pour rebâtir l’équipe en profondeur. Il y a eu les départs de nombreux piliers (Antoine Griezmann, Diego Godin, Filipe Luis, Lucas Hernandez, Rodri…), le retour de visages connus (Yannick Carrasco ou Diego Costa à l’été 2018) et l’arrivée de nouvelles têtes, dont Alvaro Morata, Hector Herrera, Renan Lodi, Felipe, Mario Hermoso, Kieran Trippier, Marcos Llorente… Ainsi que le recrutement de la pépite portugaise Joao Felix (20 ans), recrue la plus chère de l’histoire du club (126 millions d’euros), qui reviendra jeudi dans la ville qui l’a révélé aux yeux du monde entier sous les couleurs de Benfica.
Contre Leipzig, le bouillant « Cholo » Simeone sera-t-il refroidi par le souvenir de l’échec de 2014 ? La dynamique de l’Atlético laisse entendre que non. Après avoir passé toute l’année à prévenir les médias et les fans que ce serait une « saison de transition » et une période de vaches maigres en termes de titres, le technicien argentin a réussi à remobiliser tous ces nouveaux joueurs autour d’un projet de jeu commun.
Le début de saison a été compliqué, avec notamment une défaite en Supercoupe d’Espagne contre le Real Madrid aux tirs au but en janvier (0-0 a.p., 4 t.a.b. à 1). Mais désormais, Koke assume pleinement son rôle de capitaine, Costa, Morata ou Correa s’entendent bien sur le front de l’attaque, et les résultats s’enchaînent : les Colchoneros, 3es de Liga, sont restés invaincus (7 victoires, 4 nuls) lors des onze matches de championnat qui ont suivi la reprise de la Liga mi-juin. Lisbonne, Lepizig et l’Europe sont prévenus : l’Atlético n’est jamais aussi bon que quand il doit prouver sa capacité de rebond…
LQ/AFP