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Chômage : l’Italie sous les 10%, une première en 7 ans


Troisième économie de la zone euro et deuxième pays manufacturier d'Europe, l'Italie a connu une dure récession en 2012-2013. (illustration AFP)

Le taux de chômage en Italie est passé sous la barre symbolique des 10% en mai, une première depuis février 2012 et une bonne nouvelle pour la coalition populiste au pouvoir, même si les nuages sur l’économie de la péninsule restent nombreux.

Le chômage a reculé de 0,2 point par rapport à avril, pour s’établir à 9,9%, selon des données provisoires publiées lundi par l’Institut national des statistiques (Istat).

Une baisse « surprise », a souligné Paolo Mameli, économiste pour la banque Intesa Sanpaolo. Malgré ce recul, il reste toujours très au-dessus de la moyenne de la zone euro, qui s’élevait en mai à 7,5%. Parmi les 15-24 ans, la baisse a encore été plus importante (-0,7 point), même si le taux demeure là encore extrêmement élevé (30,5% contre 15,7% en moyenne dans la zone euro).

Cette annonce a été saluée par la coalition populiste au pouvoir à Rome, qui est critiquée par Bruxelles pour sa politique budgétaire expansionniste, mais qui insiste sur le fait que celle-ci favorisera la croissance et l’emploi. « Chômage sous les 10% pour la première fois depuis des années, nombre de travailleurs italiens en croissance et au maximum historique de 1977. Continuons ainsi, réduire les impôts aux entrepreneurs, aux travailleurs et aux familles est un devoir moral », a réagi l’homme fort du gouvernement Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite).

« Après avoir été attaqué depuis des mois par les partis d’opposition (et leurs médias de référence) qui m’en ont dit des vertes et des pas mûres, ridiculisant le décret dignité (qui rend plus difficiles les licenciements et la multiplication des CDD, NDLR), encore une fois je suis heureux de démentir ces bavards avec des faits », a affirmé l’autre vice-Premier ministre, Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème).

Stabilité prévue pour 2019

Troisième économie de la zone euro et deuxième pays manufacturier d’Europe, l’Italie a connu une dure récession en 2012-2013, puis une croissance exsangue avant de retomber en récession technique au dernier semestre 2018. Son taux de chômage en a été durement affecté. De quelque 6% en 2007, il a grimpé jusqu’à 12,8% en octobre 2014, avant de redescendre peu à peu. L’Istat prévoit qu’il sera à 10,8% sur l’ensemble de 2019, tandis que l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) est plus pessimiste, tablant sur 11,7% puis 12,3% en 2020.

Le pays ne devrait en effet que connaître une très faible croissance cette année, de l’ordre de 0,3% selon l’Istat ou de 0,1% selon la Commission européenne, soit la plus faible de la zone euro.

L’économie italienne est affectée par le ralentissement en Europe, les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, mais aussi par la prudence des entreprises italiennes qui investissent moins, inquiètes de l’évolution mondiale et de la politique engagée par la coalition populiste au pouvoir depuis un an à Rome. Le gouvernement d’union est actuellement engagé dans une négociation délicate avec la Commission européenne, qui menace d’ouvrir une procédure disciplinaire à son encontre en raison du niveau de sa dette et de son déficit.

Il y a une semaine, le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a néanmoins indiqué que Rome tablait sur un déficit de 2,1% cette année, soit moins que les 2,5% prévus par la Commission européenne et les 2,4% que sa coalition prévoyait jusqu’à récemment.

LQ/AFP

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