Le procureur spécial Robert Mueller a affirmé mercredi, dans sa première déclaration publique sur l’enquête russe, que l’inculpation de Donald Trump n’était « pas une option » légale malgré les éléments concourant aux soupçons d’entrave à la justice visant le président américain.
« Si nous avions eu la conviction que le président n’avait clairement pas commis un délit, nous l’aurions dit », a assuré Robert Mueller, qui a mené pendant 22 mois son enquête ultra-sensible à l’abri des regards.
« Un président ne peut être poursuivi pour une infraction fédérale tant qu’il est en fonction. C’est anticonstitutionnel », a justifié Robert Mueller lors de cette allocution d’une dizaine de minutes.
L’ancien chef du FBI a également indiqué qu’il ne jugeait pas « approprié » de témoigner au Congrès, malgré le souhait des démocrates de l’entendre sur son enquête.
Fin mars, il a rendu ses conclusions dans un document de plus de 400 pages, qui a été publié le 18 avril sous une version expurgée de nombreuses données présentées comme confidentielles.
Il en a résumé mercredi la principale conclusion par ces mots : il y a eu des « efforts multiples et systématiques d’interférer dans notre élection » présidentielle en 2016.
Mais le procureur Mueller, tout en confirmant l’existence de « nombreux liens » entre la Russie et des membres de l’équipe de campagne du candidat républicain, a estimé ne pas avoir de preuves d’une quelconque entente entre les deux parties.
Robert Mueller, 74 ans, a par ailleurs annoncé qu’il démissionnait des services du ministère de la Justice, pour retourner à la vie privée.
Trump : «L’affaire est close! Merci»
Donald Trump a estimé de son côté que la déclaration de Robert Mueller sur l’enquête russe n’apportait rien de nouveau le concernant et qu’il était temps de tourner la page.
« Rien ne change concernant le rapport Mueller. Il n’y avait pas de preuves suffisantes et dans ce cas, dans notre pays, une personne est innocente », a-t-il tweeté, quelques minutes après la déclaration de l’ancien patron du FBI.
« L’affaire est close! Merci », a-t-il ajouté.
Un haut responsable démocrate a lui promis mercredi une réponse du Congrès « aux crimes, mensonges » de Donald Trump, quelques minutes après la déclaration de Robert Mueller ayant jugé « anticonstitutionnel » d’inculper un président en exercice.
« Étant donné que le procureur spécial Mueller n’a pas été en mesure d’engager des poursuites pénales contre le président, il revient au Congrès de répondre aux crimes, mensonges et autres méfaits du président Trump », a écrit dans un communiqué Jerry Nadler, chef démocrate de la commission judiciaire de la Chambre des représentants.
« Personne, pas même le président des États-Unis, n’est au-dessus de la loi », a poursuit Jerry Nadler, sans cependant faire de référence explicite au lancement éventuel d’une procédure de destitution.
AFP